Populisme en Sarkozystan

Il m’a suffit d’un passage éclair à la Ville des Lumières pour que ce mélange détonnant de populisme (éternel hymne sécuritaire avec son bouc émissaire du moment : les Roms) et d’affairisme (Eric Woerth, sa femme, son parrain et la milliardaire…), caractéristique de la politique française actuelle, me monte au nez…
Et apparemment, je ne suis pas le seul…

Ceci est une p’tite lettre ouverte adressée au Président de la République, par Jacques Hochmann (professeur émérite de psychiatrie à l’Université Claude Bernard). Source : Le Monde du 18/8/2010

Elle ne servira absolument à rien, mais bon… raison de plus de la garder dans mes archives (pour mes p’tites, afin de leur expliquer, le moment venu, les origines de la Chute Finale)

Monsieur le Président,

Comme vous je suis un fils d’immigré (polonais, en ce qui me concerne). Mon père est venu étudier en France, en 1925, il est retourné se marier au pays, en 1932. Je suis né en France, en 1934 et nous avons, mes parents et moi, été naturalisés français, en 1936, sous le Front Populaire.

Bien que mon père, ingénieur dans une usine métallurgique, ait participé à l’effort d’armement de la France et ait toujours été respectueux de la loi, nous avons, en 1942, en tant que juifs, été déclarés déchus de la nationalité française par le Gouvernement de Vichy, et, de ce fait, mis en danger immédiat d’être arrêtés et déportés. Nous n’avons dû la vie, comme beaucoup d’autres juifs résidant en France, qu’au dévouement et parfois à l’héroïsme de ceux qui, alors, nous ont cachés et aidés, en nous procurant de faux papiers et en nous hébergeant.

Vous êtes né après cette sombre époque. Vous n’avez pas connu, dans la presse et à la radio, le déchaînement de la haine xénophobe. C’est la seule excuse que je peux trouver à ce que j’oserais appeler votre irresponsabilité, si je n’étais tenu au respect par la haute fonction que vous incarnez.

Vous n’êtes pas seulement, en effet, le chef d’une majorité qui conduit une politique choisie par les électeurs. Vous occupez une place symbolique, que reconnait la loi, en vous déclarant au dessus d’elle pendant la durée de votre mandat. En se dotant d’un Président de la République, en décidant, il y a presque un demi-siècle, de l’élire au suffrage universel, pour renforcer son image et son pouvoir, le Peuple souverain s’est cherché à la fois un guide à moyen terme et un arbitre transcendant les passions populaires.

Celles-ci sont promptes à s’échauffer, en particulier dans les périodes de crise économique, comme celle que nous traversons. La passion conduit à l’abolition de la réflexion, au passage à l’acte, à la décharge immédiate des désirs les plus primitifs. Quoi de plus passionnel, de plus irréfléchi et de plus primitif que la haine ou la peur de l’étranger. Surtout, s’il vit parmi nous, s’il s’infiltre à travers des frontières, érigées pour nous protéger, s’il viole ainsi continuellement le sentiment du chez-soi, l’étranger, quoi qu’il fasse ou ne fasse pas, est, en lui-même, une source potentielle d’insécurité. Il engendre inévitablement, dans les sociétés humaines archaïques comme dans les sociétés animales, la violence.

Dans les moments difficiles, il devient le bouc émissaire. Le Juif, le Romanichel et aujourd’hui le Noir ou le Beur, quelle que soit sa nationalité formelle, incarne ainsi, en lui-même, le danger voire le mal, indépendamment de son comportement objectif.

Il suffit de lire actuellement les commentaires des internautes et de suivre les sondages d’opinion pour s’assurer du large écho positif rencontré par vos propositions de Grenoble et par leurs applications immédiates. Vous surfez sur une vague porteuse. Mais c’est justement ce qui m’inquiète. L’histoire n’est pas avare d’exemples qui montrent jusqu’où peut conduire le débordement passionnel et avec quelle facilté peut craquer l’enveloppe de civilisation qui tente de les contenir, en s’appuyant sur les valeurs de solidarité, de tolérance et d’hospitalité qui font partie aussi de l’héritage humain.

Par delà votre personne, vous êtes le représentant de ces valeurs, vous avez pour mission, et vous l’avez rappelé dans un de vos anciens discours, en citant Edgar Morin, de faire œuvre de civilisation. Un Président de la République doit renforcer le sentiment de sécurité en faisant un travail de pédagogue (ce qu’avait fait votre prédécesseur François Mitterand, en demandant au Parlement d’abolir la peine de mort, contre le sentiment prévalent dans la majorité de la population).

Les réponses au jour le jour que vous donnez, avec la fougue qui vous caractérise, aux problèmes actuels d’insécurité sociale, économique et d’ordre public, n’ont rien de rassurant. Vous avez déclenché, justifié par avance, des réflexes sociaux que vous risquez de ne plus maîtriser. Le Front national se réjouit de voir valider, au plus haut niveau de l’État, certaines de ses propositions.

Comble d’ironie, c’est d’un pays sans grande tradition démocratique, la Roumanie, où, comme d’ailleurs en Hongrie et en Bulgarie les Roms n’ont jamais joui d’un statut enviable, que vous viennent aujourd’hui les accusations de populisme et l’appel à une réflexion plus calme et plus inscrite dans la durée.

Veuillez agréer, monsieur, le Président, l’expression de la haute considération dans laquelle je tiens votre fonction.

A tous ces ridicules qui veulent (pensent) nous éclairer…

Je n’ai pu m’empêcher de reprendre ces quelques perles du bêtisier de la finance. Heureusement que le ridicule ne tue guère…

En ce début de l’an 9, il est temps de décerner quelques « Médailles » aux différents experts qui se sont penchés cette année sur notre économie…

Prix de la plus belle « Analyse boursière »
Décerné à David Naudé, économiste et analyste senior de la Deutsche Bank, pour cette déclaration prophétique faite le 1er janvier 2008.« Aux Etats-Unis, l’embellie arrivera certainement mi-2008. En Europe la reprise prendra sans doute quelques mois de plus. En tout cas, il n’aura pas de krach cette année ! » Nous attendrons avec impatience l’analyse des analystes seniors de la Deutsche Bank pour 2009

Prix de la plus belle « Déclaration politique »
Décerné à Eric Woerth, ministre du budget pour cette petite phrase : « Par nature, la France n’est pas en récession ». Le prochain sommet de la francophonie devrait d’ailleurs proposer la suppression de ce mot, qui n’existe que dans les pays anglo-saxons.

Et à Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI pour ces deux déclarations « Il y a de bonnes raisons de penser que les institutions financières ont révélé l’essentiel (des dégâts), surtout aux Etats-Unis (…) Les pires nouvelles sont donc derrière nous » (mai 2008) et « La crise financière est « mondialisée », et aucun pays n’échappera à ses effets qui seront pires en 2009 que cette année » (le même DSK réincarné en décembre 2008)

Prix de la meilleure « Analyse en matières premières »
Décerné sans hésitation à la banque Goldman Sachs, avec une mention spéciale pour le timing, pour sa prévision d’un baril à 200 $ « dans un délai de 6 mois à 2 ans », faite en mai 2008. Goldman Sachs a entre temps un peu modifié son objectif, qui est passé de 200 à 45 $ en l’espace de 6 mois. Nous en sommes aujourd’hui autour de 60$, après être passés par 30$.

Prix du meilleur « Article de presse »
Il revient de droit au « Journal des Finances », avec là aussi une mention pour le timing absolument parfait, avec ce superbe titre dans sa une du 13 septembre 2008 : « CAC 40, le pire est passé ». Deux jours après la parution de ce numéro, le CAC entamait une grande vague de baisse, qui le fit passer de 4 332 à 3 176 points en moins d’un mois.

Prix du plus beau « Gaspillage financier »
Décerné à l’état américain, qui a réussi à faire passer sa dette publique nette de 5 276 milliards à 6 434 milliards en seulement 5 mois, de juillet à décembre 2008 (+ 1 158 milliards de $), ce qui le place bien loin devant tous les Madoff et Kerviel

Prix de la meilleure « Notation de risque bancaire »
Décerné à l’agence de notation Standar & Poors, pour avoir octroyé la note A+ à Lehman Brothers en mars 2008 (6 mois avant la faillite) en précisant ceci « The near-term earnings prospects remain at least somewhat brighter » » ce qui pourrait être traduit par : « A court terme, les perspectives de gain sont plutôt prometteuses »

Prix de la meilleure « Analyse immobilière »
Décerné à la FNAIM pour cette affirmation dans sa lettre de conjoncture d’avril 2008: « Tout semble indiquer que les comportements spéculatifs se sont progressivement dissipés et que le risque d’un retournement de marché mériterait d’être écarté »

On ne prospère que dans un bourbier…

Dans ses Exercices négatifs (Ed. Gallimard, première version, manuscrite, inaboutie, de son Précis de Décomposition, paru en 1946), l’écrivain roumain E. M. Cioran(*) nous dit :

« Tous les malheurs des hommes commencent dès que finissent leurs échecs. A partir de ce moment, ils ne redoutent plus de se perdre, et ils trahissent leur nature, et se perdent. On ne prospère que dans un bourbier ; on s’enlise sur le trône. Les plus grands vaincus sont ceux qui ont réussi. Car tous les vices réunis dans un seul homme ne sauraient le pervertir autant que la gloire. »

Je ne peux que savourer ces paroles intemporelles… Suivez mon regard et vous comprendriez.

(*) Cioran est celui-là même qui déclara avoir passé sa vie à recommander le suicide par écrit, et à le déconseiller par oral (car dans le premier cas cela relève du monde des idées, alors que dans le second il avait en face de lui un être de chair et de sang)… un écrivain-philosophe dont le pessimisme n’avait d’égal que son scepticisme.

Oxala House: Season’s Greetings during Crisis Times

A little message to thank you a lot for your support throughout the last few years.
Looking forward to seeing you (again) in Djerba Island.

Hurrah, 2008 is over!

If you’re waiting for the traditional “Merry Christmas and Happy New Year” message, please, please do not go further in reading my annual message…
I may be sarcastic but never to the point of using the kind of messages featured by some greetings cards that capitalize on the global gloomy mood and featuring, such as “Have a Great Depression and a Subprime New Year”

A Chinese proverb says “Instead of damning the darkness, it’s better to light a little lantern.”
I would rather switch all Xmas lights on…

Here we are at the end of 2008. Most of us would argue that it was not a year to look back on. It is rather a year to look away from!
No doubt, 2008 will be remembered as the “annus horribilis” that brought down the world to its knees, within a global horrible mess, a mixture of interrelated crises: a food crisis, a financial meltdown, an energy/raw materials crisis, and finally, a System crisis.

For years and years, we’ve heard Medias and politicians from all parties announcing the down of a new era of perpetual growth and prosperity. 2008 provides the counter-thesis to the official speech. And what if this is the end of the global expansion cycle?

In times of crisis, people always look for scapegoats, a simplistic way to avoid bearing one’s own responsibilities. So far, we’ve been blaming the IMF, biofuels, bankers’ dishonesty and policymakers’ incompetence, Chinese appetite, uncontrolled free market fundamentalism…

The inconvenient truth is rather basic: We are living beyond our means and there is no improvement in sight. We are all guilty of this mess. We have built a hyper-consumption society that threatens all our ecological life-support systems and swallows our energy resources and raw materials at an unsustainable pace.
We have become accustomed to the intellectual hypocrisy, subscribed to all empty rhetorics disguising our System’s fragility.
Now, reality is just biting back. Our global economy looks like a huge Ponzi scheme, ready to implode at the first earthquake.

The “Doctor Doom and Gloom” (this is not me) says:
“We probably have less than ten years to put ourselves back on the road to sustainability.
It is vital to prevent the eminent social and ecological crashes and to avoid a worldwide climate/sustainability collapse. This would be really really HORRIBLE!”

For that, don’t you think that we should rethink our economy away from the demand for perpetual growth? Voluntary downsizing is a solution… Just think about it.

The emperor is naked and so are his knights, you and me.
But Hope you the best attainable World.
 A little e-card is here for that: Oxala_eCard2009

Zouheir (on behalf of Oxala House – Djerba)

PS: This is my annual message, don’t worry… Now, it is finished.

Oxala House : Vœux en temps de récession

Une fois par an, j’ai l’habitude mais surtout le plaisir de vous remercier pour la confiance que vous aviez témoignée, à un moment ou à un autre, à Oxala House, ainsi que pour votre adhésion à l’esprit qu’elle tente de véhiculer.
Ceci fut la partie sympa de mon message… A partir de là, les choses se corsent.

Emotifs s’abstenir…
Habitués au traditionnel et rébarbatif « On vous souhaite une Bonne et Heureuse Année 2009 », ne lisez surtout pas ce qui suit…
Conservateurs, passez votre chemin. Il n’y a rien à lire…
Angoissés et dépressifs, vous n’avez clairement pas besoin d’aller plus loin…

« Au lieu de fulminer contre les ténèbres, il vaut mieux allumer une petite lanterne » (Proverbe chinois).
Je vais plutôt allumer un cierge…

2008 aura été l’année de toutes les crises : crise alimentaire (les émeutes de la faim se propageant de l’Afrique à l’Asie et aux caraïbes), crise financière (des mastodontes de la finance demandant à genoux l’aide publique), crise énergétique (avec le pétrole atteignant des sommets jamais connus), crise du Système en entier (les fondamentalistes n’ont pu que constater, avec stupéfaction mêlée parfois d’horreur, que le système bâti depuis une quarantaine d’années par leurs « experts économistes » a failli s’effondrer comme un minable château de cartes).

2008 aura été la fête aux boucs émissaires…
Avec chacune de ces crises, nous avons cherché et trouvé un bouc émissaire : le FMI et les agro-carburants pour la première, des financiers peu scrupuleux et des régulateurs incompétents pour la seconde et la quatrième, les spéculateurs de tous bords et l’appétit insatiable des chinois, pour la troisième…

Et comme un malheur ne vient jamais seul, 80% des huîtres qui devaient être consommées dans un ou deux ans sont mortes au cours de l’été 2008 (source : Le Monde 1/1/2009), frappées par un mal mystérieux… De quoi assombrir les perspectives des prochains réveillons. Celui qui me trouve un bouc émissaire pour cette catastrophe, gagne son poids en huîtres…

La crise, ça a du bon… Elle permet de remettre les pendules à l’heure.

Mais à aucun moment, on n’a remis en cause notre mode de vie, ni nos pratiques de (hyper-sur) consommation. On ne s’est toujours pas posé de questions sur nos responsabilités, ni nos conneries éventuelles, encore moins sur la viabilité du Système… Depuis le reflux du pétrole, nous avons remis nos panneaux solaires et nos éoliennes au placard.

Je suis bien curieux (une pure curiosité intellectuelle que je suis prêt à payer) de la réaction qu’on aura bientôt face à la crise écologique qui fait les cent pas à nos portes… Des catastrophes naturelles récurrentes et virulentes nous laissent de marbre. La planète se meurt, et pourtant on ne jure que par la croissance du PIB… Que fera-t-on des quelques dizaines de millions de réfugiés climatiques qui frapperont à nos portes ? Accepteront-ils d’être nos futurs boucs émissaires ? Que fera-t-on devant l’imminent krach alimentaire et social ? Les foules rugissantes se contenteront-ils d’un p’tit « Soyez sympa… Attendez le retour de la croissance ! »

On me dit : « Notre Système est trop beau pour s’effondrer… »
En Afrique de l’ouest, on dit pourtant « Une pirogue n’est jamais trop grande pour chavirer »

J’entends d’ici certains parmi vous fulminer, grommeler, me traiter de tous les noms d’oiseaux… J’aurais dû leur raconter un joli conte de Noël (Il faut dire que la période s’y prête). A ceux-là, je ne peux que présenter mes excuses les plus plates de jouer les troubles fête pendant cette période de fêtes. Qu’ils reprennent tranquillement leur dégustation de huîtres…

Je ne répèterai pas mon cri de guerre de mes vœux 2008 « A bas le Système ! », car j’ai l’impression qu’il s’y dirige tout seul comme un grand. Et je n’aime pas taper sur les faibles, encore moins quand ils sont à terre…
Que notre récession reste une jolie petite récession bien sympathique et ne se transforme pas en  une HORRIBLE dépression… du moins pas tout de suite.
Soyons, pour une fois, fous : optons pour la simplicité volontaire. La décroissance sera alors cool à vivre.

Mes meilleurs vœux d’un monde meilleur… En me lisant jusqu’ici, vous l’avez bien mérité.
Mieux encore, j’ai même une p’tite carte de vœux pour vous :Oxala_eCard2009

Zouheir

PS : Ceci fut notre premier et dernier message de l’année… Ouf !!

Ils voyagent en solidaire

Je crois au tourisme responsable (au sens large du terme), mais je me méfie de toutes formes de récupération (agences gouvernementales, tour-operators, clients en quête de bonne conscience à moindre frais…). A Djerba, nous sommes encore à quelques années lumière de ce qui se fait au Sénégal depuis les années 90. Le tourisme de masse a su occuper le terrain, privant, par la même occasion, toutes les autres initiatives de l’espace vital nécessaire à leur épanouissement. Mais l’impasse se profile à l’horizon… S’en sortir nous demandera, nécessairement, de rebrousser chemin et d’opter pour une piste alternative. Là, il ne faudrait pas qu’on foire encore une fois notre coup…

Télérama n° 3005 – 18 Août 2007 – Auteur : Thierry Leclère

Le fleuve Saloum, son delta, ses vacanciers. Dans un Sénégal pionnier de l’écotourisme, des villageois protègent leur environnement… en accueillant quelques visiteurs.

On dirait le Sud. Le temps dure longtemps. Entre ciel et eau, la mangrove plonge ses racines enrubannées d’huîtres sur des milliers d’hectares. A 180 kilomètres de Dakar, le delta du fleuve Saloum est une oasis de fraîcheur dans la touffeur de l’Afrique. Une fabuleuse réserve mondiale de biosphère, aussi, où les dauphins pointent leur museau à marée haute et où leurs frères lamantins viennent boire l’eau douce aux résurgences des sources qui tapissent le fond du delta.

Sortir des sentiers battus. Vivre la vie d’un village africain. Ici, le « tourisme équitable » n’est pas un vain mot ni un argument de catalogue pour attraper les bobos gogos occidentaux. Installés sous la moustiquaire, dans leur case de paille et de terre, Frank et Christine, un couple de trentenaires allemands, goûtent ces instants magiques. Lui, musicien new age en quête « d’énergie », cracheur de feu intermittent. Elle, enseignante, timide mais curieuse et avide de rencontres. A une demi-heure de pirogue de la première piste, ce havre de paix se mérite.

Si le campement de Keur Bamboung n’est pas d’un grand confort, Frank et Christine sont ravis. Sur cette presqu’île, la nourriture préparée par les villageois est frugale. Mais le plaisir de prendre sa douche sous un filet d’eau, en plein air, derrière des canisses, avec vue imprenable sur le delta est une autre forme de luxe. Baobabs et arbres à noix de cajou en fond de décor, le brossage de dents et le rasage deviennent des beaux-arts. Au programme de nos deux aventuriers, balade en canoë dans les entrelacs de la mangrove, safari-photo à la recherche des singes et rencontre furtive avec l’arrière-train d’un phacochère qui a confondu le campement avec sa résidence secondaire. Le soir, discussions à la lumière de la lampe-tempête avec la dizaine de villageois qui assurent le couvert et la maintenance du campement. C’est peu dire que nos deux écolos, routards new-look, sont enchantés par leur séjour, par cette Afrique « telle qu’on en rêvait »… A lire le livre d’or des clients, une majorité de Français (100 000 sont séduits chaque année par le tourisme équitable), mais aussi beaucoup d’Espagnols et quelques Américains, ce genre de séjour a un bel avenir. Il n’en existe pas encore de définition précise, mais il est « équitable » ou « solidaire » quand il prône un voyage en immersion, respectueux des villageois, de leur environnement et quand les retombées profitent à l’économie locale. Ce petit moment d’éternité coûte d’ailleurs moins cher à Frank et Christine (33 euros par personne, en pension complète) que les hôtels de la « petite côte », zone affermée au tourisme de masse dans lesquels les tour-opérateurs déversent leurs charters.

Keur Bamboung, le campement écotouristique du delta, n’est que la face émergée d’un projet beaucoup plus ambitieux mené, depuis 2003, par l’association écologiste sénégalaise Océanium (1) et par son directeur Haïdar El Ali : « Le campement n’a jamais été une fin en soi, explique cet écolo sympathique d’origine libanaise. On cherchait une activité qui profite aux 8 000 habitants de la région et dont les bénéfices serviraient à payer les salaires des trois écogardes qui protègent la réserve naturelle contre le braconnage. Car au coeur du projet, il y a l’Aire marine protégée que nous avons mise en place en 2001, en accord avec les autorités, sur une partie du delta. Le danger était grand. Il fallait interdire la pêche : les habitants du delta qui, en 1990, attrapaient en une heure 150 kilos de thiof (le mérou sénégalais), n’en prenaient plus que 10 kilos en 1998 »

Deux ans et demi de réunions, de discussions sans fin avec les pêcheurs (qui ont accepté de poser plus loin leurs filets) ont accouché de l’Aire marine protégée. Ibrahima Diamé a laissé de côté sa pirogue pour prendre la tête de la coopérative qui gère le campement : « Un tiers des bénéfices de Keur Bamboung va à l’entretien du gîte, un tiers au fonctionnement de la réserve naturelle et le reste revient à la communauté rurale, l’échelon administratif correspondant, en France, à vos communes. » Keur Bamboung, et ses vingt-quatre lits, fait travailler une dizaine de personnes des environs. Océanium a financé l’investissement ; les bénéfices du campement, ouvert début 2005, arrivent déjà à couvrir les frais de gardiennage de l’Aire marine et permettent d’envisager d’autres projets de développement.
Il serait, par exemple, tentant d’agrandir Keur Bamboung, mais Ibrahima Diamé ne veut pas détruire le fragile équilibre du delta : « On va construire encore une ou deux cases, mais pas plus. »

Jean Goepp, un jeune ingénieur d’Océanium, est depuis cinq ans le chef passionné de ce projet : « On réunit tous les trois mois des représentants des quatorze villages concernés ; on a créé un système où tout le monde doit rendre des comptes à tout le monde. Les villageois croient en ce qu’ils font. C’est notre garantie pour l’avenir, même si tout cela reste fragile. » Keur Bamboung est un défi aux sceptiques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le Sénégal est aujourd’hui une vitrine du tourisme équitable. Au début des années 70, ce pays a été le pionnier du « tourisme intégré », comme on disait à l’époque, avec les campements villageois de Casamance, dans cette région animiste, rebelle et totalement fascinante du sud.

Christian Saglio, utopiste aussi passionné qu’Haïdar El Ali, fait figure de papa du tourisme équitable. On retrouve ce ludion blond aux yeux bleus, se bagarrant, avec deux secrétaires et un téléphone en surchauffe. Directeur du Centre culturel français de Dakar, Christian Saglio est sur le départ, après avoir bourlingué pendant trente ans, d’Afrique noire au Japon. Enfant terrible de Mai 68 et des beaux quartiers de Paris, il raconte volontiers ces années 70 où, jeune ethnologue et linguiste, il a foncé comme un chien fou pour réaliser son « utopie créative » des campements autogérés : « Ils me font rire, aujourd’hui, avec leur «développement durable ! Leur « tourisme responsable » ! Il y a parfois un côté dame patronnesse qui m’énerve. Moi, je voulais surtout éviter le paternalisme. J’ai tout fait pour que les Blancs soient dépaysés ; qu’ils acceptent de manger par terre, comme les Sénégalais. Jamais plus de vingt personnes par campement pour ne pas déstabiliser le village, c’était ma règle d’or. Et une coopérative pour associer tout le monde. Le fonctionnement très communautaire de la Casamance s’y prêtait à merveille. »

Bravant l’incrédulité des notables sénégalais (à l’exception du Premier ministre de l’époque, Abdou Diouf), le jeune Christian Saglio se met alors à installer ses campements avec les villageois : sept en huit ans ! La réussite sera au rendez-vous. « Au début, les villageois ont pensé que Christian venait se faire de l’argent et que j’étais son boy, se souvient son alter ego sénégalais, Adama Goudiaby, fonctionnaire au ministère du Tourisme. Les gens ont si souvent été trompés par de belles promesses et des projets sans lendemain qu’ils n’y croyaient pas. Ce sont les femmes, qu’on avait d’ailleurs omis d’associer, (grossière erreur ! ) qui ont finalement été la clé du succès. Gardiennes de la tradition, elles sont en même temps très ouvertes au progrès. »

Les maisons d’hôte autogérées construites exclusivement avec des matériaux traditionnels devaient, dans l’esprit de Saglio, engendrer toute une économie vertueuse pour développer les villages : « Avec les rapides bénéfices, j’imaginais que la communauté allait prêter aux jeunes pour qu’ils lancent d’autres projets. En fait, et assez logiquement, ils ont préféré pallier les manques de l’Etat et investir dans le social : écoles, matériel scolaire, maternités, dispensaires »

Dans cette région délaissée, toujours suspectée de vouloir faire sécession par le pouvoir central, la belle aventure du duo Saglio-Goudiaby a été freinée par la guerre, à partir des années 80. Certains campements ont même été occupés par l’armée sénégalaise. Mais depuis 2004 et la signature d’un accord de paix entre le président Abdoulaye Wade et la principale composante de la guérilla, le tourisme équitable a repris ses droits. Aux mêmes conditions : participation de l’ensemble de la communauté villageoise au projet, transparence de la gestion et professionnalisme. Car souvent épaulé en Europe par des bénévoles généreux mais amateurs, il a besoin de spécialistes aguerris. « Les fous créent la mode, les sages la suivent », dit le proverbe. Christian Saglio et Haïdar El Ali sont deux fous qui ont réalisé leurs rêves. Mais le patron d’Océanium, sur le front de tous les combats écologiques, au Sénégal, depuis vingt ans, est parfois las. Il aimerait que les sages suivent davantage les fous. Et quand l’un de ses jeunes admirateurs vient dans la rue à sa rencontre, il lâche avec un humour acerbe : « Tu aimes ce que je fais ? Eh bien, je ne veux pas de tes compliments ! Viens plutôt me rejoindre. Car je te le dis sincèrement, je suis fatigué de travailler tout seul ».

(1) Sur l’association Océanium et Keur Bamboung : www.oceanium.org

La décroissance est un impératif de survie

Juste avant de se donner la mort avec son épouse, le philosophe André Gorz a transmis un texte, daté du 17 septembre 2007, à la revue EcoRev’, qu’il avait parrainée à sa fondation.
La décroissance apparaît au cœur de ce texte :

« La décroissance est donc un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux. En leur absence, l’effondrement ne pourrait être évité qu’à force de restrictions, rationnements, allocations autoritaires de ressources caractéristiques d’une économie de guerre. La sortie du capitalisme aura donc lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s’opérer.»

Djerba, version campagne – Le Monde 23/11/07

S_Djerba4Auteur : Dominique de Saint Pern

Source : LE MONDE | 23.11.07; www.lemonde.fr
DJERBA (TUNISIE) ENVOYÉE SPÉCIALE

On pose le pied à l’aéroport international de Djerba, appréhendant le pire : une île bétonnée, aseptisée, défigurée par cinquante années de tourisme de masse. Pourtant, dès le premier regard, elle apparaît comme un vaste jardin de palmiers et d’oliviers telle que la découvrirent Ulysse et ses compagnons d’Odyssée. D’Ajim à Hara Kbira, d’El-Kantara à Cedriane, s’étalent les vergers de dattiers, de grenadiers, de figuiers, de caroubiers – qui font sa beauté depuis l’Antiquité. Ile plate, rocailleuse. Des femmes marchent vers nulle part, drapées dans leur fouta, un voile d’épais coton blanc. De grands chapeaux de paille les protègent du soleil. La campagne est piquetée de maisons blanches rongées par l’air salé, aux allures de forteresses.

« Ici, où que vous vous trouviez, l’horizon a la couleur verte et bleue des palmiers mêlés au ciel ou à la mer », murmure Mahrzia, djerbienne, née avec le tourisme. Elle ajoute : « C’est un rêve. » Un miracle, plutôt. Car, dès les premiers signes de fièvre hôtelière dans les années 1960, une poignée de notables djerbiens s’est constituée en association de vigilance. Le paysage lui doit ses constructions basses ne dépassant jamais le plus haut palmier de l’île ; réglementation bienvenue qui dissimule les toitures sous le foisonnement des feuilles de palme, comme celle qui, en campagne, oblige à construire sur un terrain de 2 500 m2 minimum, préservant les vergers qui valent à Djerba son surnom d' »île jardin ».

Du coup, le tourisme intensif reste cantonné au nord-est où, de Mezraia à Midoun, une barrière de stuc et d’enseignes lumineuses tournée vers le golfe de Gadès sert d’écrin aux piscines, thalassos et spas, but final de vacanciers éreintés. Mais à l’ouest entre Mazrane et Ajim, au sud-est vers la Chaussée romaine, ce sont des grèves sauvages garanties sans paillotes, paradis des oiseaux, des coquillages et des enfants. Pour combien de temps encore ? Un nouveau tourisme s’annonce avec les meilleures intentions puisque celles-ci sont écologiques. Les investisseurs sont prêts, les projets se peaufinent.

Djerba n’est pas seulement un délicieux piège à farniente, elle est une île qui se bat en douceur pour garder sa mémoire. Houmt Souk reste le gros bourg tranquille que Flaubert a connu. La « capitale » offre au flâneur un dédale de rues pavées, de terrasses de cafés ombragées de bougainvilliers ou de figuiers. Les habitations chaulées, la peinture des volets et des portes rappellent que les couleurs de Djerba claquent en blanc et bleu azur. L’auberge de jeunesse a investi un ancien foundouk (caravansérail), véritable pièce de musée toujours vivante.

Le souk, avec ses ruelles aux épices, sa criée au poisson, unique en Tunisie, attire les Djerbiens comme elle le fait depuis des siècles. Sous la halle, les pêcheurs coiffés d’un chapeau de paille et fleur de jasmin piqué derrière l’oreille brandissent des guirlandes de seiches passées sur un fil en chantant leur mélopée d’enchères à une foule concentrée. Hormis le grand panneau qui prévient le touriste : « Achetez votre poisson et faites-le cuire à votre hôtel », rien n’a trahi l’âme du village. Seul tribut à la modernité, la marina qui a remplacé des entrepôts délabrés où, depuis le mois de juin dernier, il fait bon déjeuner en terrasse sous les parasols.

A 10 km dans les terres, Erriadh, le plus vieux village juif de l’île, propose une halte hors du temps. Sa synagogue El-Griba abrite l’une des plus anciennes thoras du monde. C’est ici même, où juifs et musulmans cohabitaient paisiblement, qu’au printemps 2002 un attentat à l’explosif a fait quinze morts, paralysant le tourisme pendant trois ans. Erriadh a retrouvé sa sérénité.

Au détour d’une ruelle, une façade flanquée de deux cactus : l’Hôtel Dar Dhiafa, première expérience du genre, indique la direction que le gouvernement souhaite donner à son tourisme : charme, haut de gamme, patrimoine. Ces cinq houchs (habitations traditionnelles), réunies pour former un labyrinthe de patios et de chambres, s’avèrent être un havre de calme et de fraîcheur qui transporte le voyageur des millénaires en arrière, quand Djerba était une géante.

« Cette île est un don du ciel. Tout y est original. » Il y a dans lavoix d’Houcine Tobji, historien, l’émotion de celui qui célèbre une déesse oubliée. « Elle a rayonné dès le VIIe siècle avant notre ère, à l’époque de Carthage, quand ses cousines du littoral ont attendu deux mille ans pour en faire autant. » Houcine Tobji, lui, a mis dix ans pour créer le Musée du patrimoine à Guellala, véritable îlot de mémoire en plein raz-de-marée golf-planche à voile-thalasso. Juché sur le point culminant de Djerba (52 mètres !), s’il reçoit un public encore clairsemé, sa situation dominante sur la baie de Guellala attire les Tunisiens qui aiment y contempler le soleil couchant.

Dans le palais, le touriste saturé d’images en trois dimensions retrouve le plaisir simple de scènes comme croquées sur le vif, qui évoquent la vie quotidienne depuis l’Antiquité. « Djerba a tout créé, parce qu’elle n’avait rien », précise Tobji : les huileries souterraines. Le tissage des fils d’or et d’argent à Biskri. Les poteries pour exporter l’huile et l’orge. C’est ici qu’est née la couleur pourpre, ce « rouge profond et éclatant », grâce au murex, un mollusque qui se plaisait dans les sables du Sud. Ainsi que l’emballage sous vide, sous forme de jarres bouchées avec un tissu et scellées par de l’argile.

Ile phare, convoitée puis envahie par les Vandales et les Byzantins, elle dut inventer l’autosuffisance. De cette capacité à ne compter que sur soi, restent les menzels plus ou moins à l’abandon qui émaillent la campagne entre Midoun et Mahboubine. Ces exploitations agricoles organisées autour d’une maison refermée sur elle-même représentent un exemple si réussi de développement durable et d’autarcie que l’Unesco envisage de les inscrire sur sa liste du Patrimoine mondial.

Dominique de Saint Pern

Oxalá House: Towards an Alternative Tourism

7 bungalows, a swimming pool and much more…
Djerba Island – Tunisia

S_Oxala10

« Tourism development shall be based on criteria of sustainability, which means that it must be ecologically bearable in the long term, as well as economically viable, and ethically and socially equitable for local communities. Tourism must consider its effects on the cultural heritage and traditional elements, activities and dynamics of each local community. Recognition of these local factors and support for the identity, culture and interests of the local community must at all times play a central role in the formulation of tourism strategies »

(Charter for Sustainable Tourism, April 1995)

Oxalá House intends to follow the guidelines laid down within the Tingitingi® Project, targeting a sustainable tourism.

Oxalá (pronounced o-cha-la) is a Portuguese interjection derived from the Arabic ‘Inshallah’, an expression of hope and humility.
Brought from East Africa, Tingitingi® is the Swahili word for “footbridge”. This is another word of hope (and modesty, because megalomania would have opted for a bridge instead of a footbridge) in the capacity of fair exchanges between men and women from different cultures to lay the foundations of a world of solidarity.

S_Oxala 5Oxalá House fully follows the charter for Sustainable Tourism, and actively favors direct contact with local people. The residence only works with local communities and local service providers (housekeeping, child minding, tourist guides, sport discoveries, cultural/theme visits…) who are selected not only for the quality of their services, but also for their integrity and effective willingness to find a trade-off between economical viability and development issues.

 

Oxalá House aims to promote a fairer (environmentally/socially) sustainable tourism: tourism based on encounters of equals, benefiting both hosts and guests. Such a mutually beneficial exchange is supposed to allow local communities to value their natural, social and cultural resources without any big threat to their livelihoods, and allow travelers to gain new insights into the visited environment, its cultural diversity and its internal equilibrium forces.

About the residence…

S_Oxala 0Oxalá House is a charming residence with typical architecture (inspired from traditional « Menzels ») and an unbeatable view on the eastern costs of Jerba Island (Tunisia), carefully integrated within its natural environment of palm trees, prickly pears, aloes and agaves.
Oxalá House is located at 700m from one of the nicest beaches of the Djerba island (Tunisia). S_Oxala 6It is composed of 7 fully/nicely furnished bungalows with cooking facilities and air-conditioning (both cooling and heating), set up around a central swimming pool, and ranging in size from cozy studios (max capacity = 2 pers.) to a spacious three-bedroom cottage (6 to 8 pers.). Each bungalow has at least a private terrace with a view on the pool.

A detailed flyer, describing the residence and specially its underlying spirit, is available here

For any additional information, please feel free to contact us at: tingitingi@live.fr

Rental Rates:

All our rates are expressed per bungalow and per night (check-in at 2 p.m., check-out at 12 a.m.).Rates depend on season (High season – HS: July / Aug., Middle season – MS: Apr to June + Sep.) and length of stay. Discount rates are offered for extended rentals of 2 months or more.
The Booking will be promptly confirmed by e-mail as soon as the required deposit (25% of the rental amount) is paid. A refundable security deposit (100€ for studios, 150€ for 1 and 2 bedroom flats, 200€ for the 3 bedroom cottage) shall be paid on the arrival date.
Additional beds could be provided for an extra charge of 7.5€ (LS) – 10€ (MS and HS). Baby beds are available on request.

All rental rates are available here

How to get there?

Oxalá House is located on Jerba Island (probably, the dreamy land of Lotos-Eaters of Homer’s Odyssey). It is ideally situated in the area of Mezraya, between the island’s capital Houmt-Souk (8km, best-known for its traditional souk, its fortress and its silversmiths) and the typical village of Midoun (7km). It stands on the tourist road, at only 15km from the international airport of Jerba. Its whiteness will, no doubt, catch your sight just before reaching the Radisson SAS Resort (700m).

Avaialable activities: 

Cycling, 18+9 hole golf course, Hiking / Rambling, Horse riding, Sea sports, Sailing, Diving, Museums, Roman sites, Casino, Bowling…
Please specify the desired capacity and ask about the available services (housekeeping, baby-sitting, car driver…) when making your reservation.

Some facts about our island:

S_Out7Djerba is an island situated off the southern coast of the Tunisian mainland. Its climate is mild. The summer (June to August) is usually hot and dry (75-95°F, 25-35°C). The coldest months are December through February (60-75°F, 15-25°C). Rain is occasional and there will almost never be two successive days when the sun is not shining.

S_Out8Besides its natural assets (beautiful scenery with thousands of palm trees, olive groves, impenetrable hedges of prickly pears enclosing the fields, endless white sandy beaches, 330 sunny days per year), the island offers plenty of social (typical dwellings known as Menzels, lively open air markets, active minorities), and cultural spots (hundreds of fortress like little mosques with characteristic minarets, small epicenter of Jewish culture, theme parks and museums, Ulysse festival in July, pottery and silversmith’s workshops, traditional olive oil press).

The numerous historic monuments (Roman ruins, Roman bridge linking the island to Zarzis area, numerous fortresses, El-Ghriba synagogue) testify to the eventful history of this strategic island, coveted by Mediterranean forces from time immemorial.

Jerba is one of the few remaining places in Tunisia where a Berber language is still spoken. The island is known for its Ibadite (a school of Islamic belief) and Jewish minorities.

S_Djerba1Jerba is believed to be the island of the lotus-eaters on which Odysseus landed during his wanderings, as narrated in Homer’s Odyssey. Historical knowledge of the island goes back to the 9th century B.C., when the Phoenicians established trading posts on what was known in antiquity as the island of Meninx. Over the following centuries it came under the control of the Romans, the Vandals, the Byzantines and Arabs (7th century). It was then captured by Normans from Sicily, temporarily ruled by the Spanish and became, at the end of the 15th century, notorious as a pirates’ lair. It was recovered from Spanish by the famous corsair Dragut who laid siege to their fortress (Borj Ghazi Mustapha), whose garrison of 5,000 men were compelled to surrender and were beheaded. Dragut had their skulls built up into a pyramid, which stood outside the fortress for almost 300 years, before being removed in 1848.

S_Djerba3Most tourists come to Jerba to lie on one beach or another, but there is much more to this island than swimming and windsurfing. The following attractions/visits are highly recommended:

  • Houmt Souk’s market place, with its daily fish auction. You could also try the varied open-air markets (usually weekly) of other villages (Friday in Midoun, Saturday in El May, Monday and Thursday in Houmt-Souk, Sunday in Er-Riadh). Houmt Souk is also known for its silversmith’s workshops
  • Borj Ghazi Mustapha in Houmt-Souk: This fortress (mentioned above) was edified in 1289 by Roger de Loria (from Sicily and Aragon), occupied by Spanish and then strengthened by corsair Dragut (in 1557) for protection against Spanish reprisals.
  • Borj Jillij, an 18th-century fortress, located on the coast near the airport. No doubt, you will notice the fishermen at work near the borj, probably setting out with boats piled high with palm leaves which they use to make fishing traps.
  • S_Djerba2Fadhloun mosque (14th century) with its « transcendent » architecture
  • El-Ghriba Synagogue, a place of pilgrimage for Jews worldwide. Its foundations are thought to be 25 century old. One of the oldest Torahs in existence is located in this synagogue. Jewish people have lived here since 586BC, just after the destruction of King Solomon’s temple in Jerusalem.
  • Saint Joseph’s church in Houmt-Souk
  • The traditional olive oil press of Midoun, one of the last well preserved underground presses.
  • Pottery village of Guellala, where some (last few, unfortunately) potters still craft ceramics by hand.
  • Guellala Museum (located on Guellala hill) displays various scenes of traditional life and local architecture.
  • Djerba Explore theme park with its 400-strong crocodile farm (a rather strange attraction) but also its Lalla Hadria Museum (covering a thousand years of art and history) and its traditional Menzel.
  • Hiking (or cycling) through the island, especially around Midoun and Mahboubin villages, to discover the shady gardens of the interior, and orchards of fig, apple and pomegranate.
  • Walking along the sandy (and preserved) beach, in front of the residence. You could wander until the Flamingo Island (8km walk).
  • Jerba is also the gateway to the south. From here you can reach the vast depths of the Sahara Desert, as well as the Libyan desert.

Let’s dream…

Jerba is probably the fabled land of the Lotus-Eaters that seduced Odysseus, as narrated in Homer’s Odyssey.

« Thereafter for nine days, I was driven by ravening winds across the sea. On the tenth day we made the land of the Lotos-eaters, men who browse on a food of flowers. We landed there to fill our water-butts, while my crews snatched a meal on the shore, beside their likely vessels. As soon as the first hunger for food and drink had passed, I chose out two fellows and added to them a third, as runner, that they might go inland to spy out and enquire what were the human beings there existing. Off they went at once and met a party of these Lotos-eaters, who had no notion of slaying my emissaries: instead they gave them a dish of their Lotos-flower. And so it was that as each tasted of this honey-sweet plant, the wish to bring news or return grew faint in him: rather he preferred to dwell for ever with the Lotos-eating men, feeding upon Lotos and letting fade from his mind all memory of home. I had to seek them and drag them back on board. They wept yet into the ships we brought them perforce and chained them beneath the thwarts, deep in the well, while I constrained the rest of my adherents to hurry aboard, lest perhaps more of them might eat Lotos and lose their longing for home. They embarked promptly and sat to the rowing benches; then in their proper ranks, all together, they swung their oars and beat the sea hoary-white. »
The Odyssey, Book IX, Homer. Translated by T.E. Lawrence (also known as Lawrence of Arabia 1888-1935)