Je n’ai pu m’empêcher de reprendre ces quelques perles du bêtisier de la finance. Heureusement que le ridicule ne tue guère…
En ce début de l’an 9, il est temps de décerner quelques « Médailles » aux différents experts qui se sont penchés cette année sur notre économie…
Prix de la plus belle « Analyse boursière »
Décerné à David Naudé, économiste et analyste senior de la Deutsche Bank, pour cette déclaration prophétique faite le 1er janvier 2008.« Aux Etats-Unis, l’embellie arrivera certainement mi-2008. En Europe la reprise prendra sans doute quelques mois de plus. En tout cas, il n’aura pas de krach cette année ! » Nous attendrons avec impatience l’analyse des analystes seniors de la Deutsche Bank pour 2009
Prix de la plus belle « Déclaration politique »
Décerné à Eric Woerth, ministre du budget pour cette petite phrase : « Par nature, la France n’est pas en récession ». Le prochain sommet de la francophonie devrait d’ailleurs proposer la suppression de ce mot, qui n’existe que dans les pays anglo-saxons.
Et à Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI pour ces deux déclarations « Il y a de bonnes raisons de penser que les institutions financières ont révélé l’essentiel (des dégâts), surtout aux Etats-Unis (…) Les pires nouvelles sont donc derrière nous » (mai 2008) et « La crise financière est « mondialisée », et aucun pays n’échappera à ses effets qui seront pires en 2009 que cette année » (le même DSK réincarné en décembre 2008)
Prix de la meilleure « Analyse en matières premières »
Décerné sans hésitation à la banque Goldman Sachs, avec une mention spéciale pour le timing, pour sa prévision d’un baril à 200 $ « dans un délai de 6 mois à 2 ans », faite en mai 2008. Goldman Sachs a entre temps un peu modifié son objectif, qui est passé de 200 à 45 $ en l’espace de 6 mois. Nous en sommes aujourd’hui autour de 60$, après être passés par 30$.
Prix du meilleur « Article de presse »
Il revient de droit au « Journal des Finances », avec là aussi une mention pour le timing absolument parfait, avec ce superbe titre dans sa une du 13 septembre 2008 : « CAC 40, le pire est passé ». Deux jours après la parution de ce numéro, le CAC entamait une grande vague de baisse, qui le fit passer de 4 332 à 3 176 points en moins d’un mois.
Prix du plus beau « Gaspillage financier »
Décerné à l’état américain, qui a réussi à faire passer sa dette publique nette de 5 276 milliards à 6 434 milliards en seulement 5 mois, de juillet à décembre 2008 (+ 1 158 milliards de $), ce qui le place bien loin devant tous les Madoff et Kerviel
Prix de la meilleure « Notation de risque bancaire »
Décerné à l’agence de notation Standar & Poors, pour avoir octroyé la note A+ à Lehman Brothers en mars 2008 (6 mois avant la faillite) en précisant ceci « The near-term earnings prospects remain at least somewhat brighter » » ce qui pourrait être traduit par : « A court terme, les perspectives de gain sont plutôt prometteuses »
Prix de la meilleure « Analyse immobilière »
Décerné à la FNAIM pour cette affirmation dans sa lettre de conjoncture d’avril 2008: « Tout semble indiquer que les comportements spéculatifs se sont progressivement dissipés et que le risque d’un retournement de marché mériterait d’être écarté »