Ta mère en string à la Bocca !

Maman sur la plage (avant)Les problèmes de la France sont quasiment tous réglés. Il ne nous restait justement plus que le « burkini »… Avec les derniers arrêtés municipaux, validés par des tribunaux administratifs qui ont tout compris au mal français, ce dernier problème est en passe d’être torché. Après, ça sera l’oisiveté intellectuelle à perpétuité. Des soirées entières, en perspective, à branler le mammouth devant les problèmes de nos voisins. Car eux, ils en auront toujours, tant qu’ils n’auraient rien compris à notre laïcité à la Française.

Hier, maman a été verbalisée sur la plage de la Bocca. Il faut dire qu’elle a tenu à garder son foulard malgré l’injonction de l’agent municipal. Mais quelle tête de mule !

Le soir, on a tous cotisé pour lui rendre ses 11 euros (le PV), contre son engagement solennel de :

  • Ne plus s’exhiber sur la plage tant qu’elle n’aurait pas, enfin, opté pour «une tenue correcte (elle a bien compris que son foulard non signé, c’est purement de la merde), respectueuse des bonnes mœurs (en se mettant à poil, par exemple) et de la laïcité (maman ne comprend rien à la laïcité, post-200x), respectant les règles d’hygiène (elle voulait savoir si l’on parlait de son foulard ou de sa culotte Grand Bateau) et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime (Là, je la cite : « Mais parbleu, qui vous a parlé de mon désir de me baigner ? vous savez tous que je ne flotte plus depuis des lustres ! ») ».  Pour la convaincre, on a même dû lui relire 7 fois consécutives l’ordonnance du tribunal administratif de Nice qui insistait, quand même, sur sa « liberté d’exprimer dans les formes appropriées ses convictions religieuses ». Il fallait juste qu’elle adapte sa façon d’exprimer ses convictions pour qu’elle convienne à la Police du Vêtement (de France, pas d’Iran).
  • ressortir son bikini de 1953 (à l’époque, à 18 ans, elle a failli se faire verbaliser sur la même plage, parce qu’elle avait tombé le haut !), de lui enlever ses froufrous (pour qu’elle ne risque pas d’être retoquée pour « tenue incorrecte ») et d’aller exposer à la police cannoise ses charmes d’antan. Avec ce déballage de chair fraiche (terme consacré mais difficilement adapté à maman), le seul risque est qu’un agent zélé prenne ce qui pendouille de toutes parts pour une multitude de foulards islamiques cachés. Mais, nous avons évité d’évoquer ce risque devant elle.
  • pousser toutes ses copines à délaisser, une fois pour toutes, leurs « tenues ostentatoires qui font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre.» (Thierry Migoule, directeur général des services de la ville de Cannes – le 11 août), en les sensibilisant au risque qu’elles se fassent tirer comme des lapines en burkini.
  • apprendre par cœur la définition de la nouvelle laïcité : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées dans l’intérêt de l’ordre public, partout sauf sur les plages et à condition de ne pas porter le voile islamique» (Article 1 de la loi 1905, tel que modifié suite à la canicule d’août 2016).

Maman sur la plage (après)Pour une nana soumise (ou musulmane, c’est kif-kif), maman nous a fatigués grave avec son plaidoyer sur les libertés bafouées (les siennes, mais pas seulement), sur le raidissement du discours sur la laïcité, sur l’atrophie de l’esprit critique et sur la consécration juridique de la discrimination et de « l’intransigeantisme laïciste »…

Elle est partie, en claquant la porte de sa chambre, et en criant « Je serai, dorénavant, invisible ! » (Ben oui, on l’est tous…), puis en ajoutant « Je suis une femme libre…libre de manifester, publiquement, mes convictions philosophiques ou religieuses… libre de le faire dans ma chambre. Et je les emmerde, ces p’tits cons à la p’tite quéquette !»

Ainsi est né le Collectif des Musulmans Invisibles, dans notre salon.
Maman n’est pas contente. Mais, tout est rentré dans l’ordre.
Vive la République ! Vive la Police du Vêtement (PV) !

MI-0000004 (car j’ai 2 sœurs et une seule maman, toutes prioritaires en terme d’invisibilité).

PS: Et pour en rire, car il le faut, le Billet de Sophia Aram « Itsi, bitsi, petit burkini »

Foire aux conneries

Décidemment, à l’ère  Sarkozyste, nos politiques se lâchent… Toutes les occasions sont devenues bonnes pour débiter des kilos de conneries. Aucune retenue, aucune limite, aucun complexe…

J’ai eu le tort de ne commencer ma collection de perles qu’en Novembre 2009. Des perles… j’en ai surement ratées…

1- A la suite de l’affaire des minarets suisses, le porte-parole de l’UMP, Dominique Paillé, a déclaré (le 30 Novembre 2009): « Il y a des clochers sur les églises, mais c’est un héritage historique« , distinguant les « religions qui étaient là avant l’avènement de la Republique » et « celles qui sont arrivées après« .

J’adore cette distinction qui se veut historique !

Une telle posture est aussi religieuse que la Réforme protestante (du 16ème siècle) qui a interdit à la minorité catholique suisse de construire des clochers, voire de faire sonner ses cloches.
L’islam, comme tout ce qui s’y rattache, fait peur… Mais on ne fait que tourner autour du pot.

2- Dans le cadre du grand débat sur l’identité nationale et à l’occasion d’une réunion locale, André Valentin, maire de la commune de Gussainville (Meuse) a déclaré publiquement : « Il est temps qu’on réagisse, parce qu’on va se faire bouffer. Y en a déjà 10 millions, 10 millions que l’on paye à rien foutre. » (Le Monde, 2 Décembre 2009)

3- Après son mémorable « casse-toi pov’con« , Nicolas Sarkozy a préféré exprimer sa vision de la tolérance et de l’ouverture (suite à le référendum suisse sur les minarets… oui oui, vous m’avez bien entendu !) dans une tribune intitulée « Respecter ceux qui arrivent, respecter ceux qui accueillent », publiée dans le Monde du 12 Décembre 2009 :

« Respecter ceux qui arrivent, c’est leur permettre de prier dans des lieux de culte décents. On ne respecte pas les gens quand on les oblige à pratiquer leur religion dans des caves ou dans des hangars.
(…) Respecter ceux qui accueillent, c’est s’efforcer de ne pas les heurter, de ne pas les choquer, c’est en respecter les valeurs, les convictions, les lois, les traditions, et les faire – au moins en partie – siennes. C’est faire siennes l’égalité de l’homme et de la femme, la laïcité, la séparation du temporel et du spirituel.

Je m’adresse à mes compatriotes musulmans pour leur dire que je ferai tout pour qu’ils se sentent des citoyens comme les autres, jouissant des mêmes droits que tous les autres à vivre leur foi, à pratiquer leur religion avec la même liberté et la même dignité. Je combattrai toute forme de discrimination.

Mais je veux leur dire aussi que, dans notre pays, où la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde, où les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale, tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l’échec l’instauration si nécessaire d’un islam de France qui, sans rien renier de ce qui le fonde, aura su trouver en lui-même les voies par lesquelles il s’inclura sans heurt dans notre pacte social et notre pacte civique.

Chrétien, juif ou musulman, homme de foi, quelle que soit sa foi, croyant, quelle que soit sa croyance, chacun doit savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation et, conscient de la chance qu’il a de vivre sur une terre de liberté, doit pratiquer son culte avecl’humble discrétion qui témoigne non de la tiédeur de ses convictions mais du respect fraternel qu’il éprouve vis-à-vis de celui qui ne pense pas comme lui, avec lequel il veut vivre.»

Bon, partant du principe que je sois musulman (c’est mieux que rien, sachant que le discours ignore allégrement les athées et les agnostiques de ce pays…). Ce que je dois retenir est que je suis bien un citoyen comme les autres. Ca, c’est plutôt cool. Mais d’un autre côté, et bien que je sois français depuis quatre générations, je ferai éternellement partie de « ceux qui arrivent » (qui sont apparemment tous de culte musulman. Ecrit mathématiquement : Immigration = Islam) et à qui on a enfin reconnu le droit de pratiquer leur religion ailleurs que dans des caves et des hangars. Avec ma religion qui semble trancher ostensiblement avec les racines chrétiennes de l’identité nationale (ah ça, on me l’a toujours caché… le mérite de l’intervention présidentielle est de remettre les pendules à l’heure. Mathématiquement : Identité nationale = Chrétienté + …), je me dis que j’ai tout intérêt à, d’une part, ramer comme un malade (en tous cas, beaucoup plus qu’un citoyen fraichement naturalisé mais de confession chrétienn) et, d’autre part, me faire tout petit, tout discret (« humble discrétion ») pour conserver le sésame de la citoyenneté… De toute façon, l’identité nationale me sera à jamais inaccessible (waoooo, quel malheur !) car, avec ma religion associée éternellement aux arrivants, je ne peux que la dénaturer (voir les deux égalités mathématiques mentionnées ci-dessus).

En dehors de ces p’tits soucis techniques, tout baigne pour moi…

Deux p’tites questions pour la route… Y a-t-il dans l’assistance quelqu’un :

  • pour m’éclairer sur l’étendue spatio-temporelle exacte de la civilisation chrétienne (simple curiosité intellectuelle)
  • pour m’expliquer depuis quand « la séparation du temporel et du spirituel» faisait partie des fondements de la République laïque. A ma connaissance (et jusqu’à ce que H. Guaino ne commence à revisiter l’Histoire), c’est l’église catholique qui a introduit en même temps que le principe de transcendance celui de séparation du temporel et du spirituel : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Saint Matthieu 22-21).

4- Lors d’un débat sur l’identité nationale (débat qui sera bientôt renommé « La foire aux conneries ») à Charmes (Vosges), la secrétaire d’Etat chargée de la famille et de la solidarité, Nadine Morano (ouioui, celle-là même qui se trémoussait dans le fameux clip UMP, jugé consternant et dégoulinant de bêtise, par Luc Ferry), a développé, lundi 14 décembre, ce qu’elle attendait d’un « jeune musulman » : « Moi, ce que je veux, c’est qu’il aime la France quand il vit dans ce pays, c’est qu’il trouve un travail, qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers » (Le Monde, 15 Décembre 2009).

Vous y voyez une quelconque stigmatisation, un quelconque amalgame, un p’tit bout de préjugés ? Je ne vous comprends guère… C’est à peine le portrait rebot d’un « Homo Gallicus Muslimus » type (cariacatural ?! mais nonnn), parlant verlant, avec une casquette à l’envers, freinant des quatre fer pour ne pas trouver un emploi…

5- Eric Raoult, le rapporteur de la fameuse commission qui a cogité durant des mois sur la Burqa (et député-maire de Raincy), à qui l’on demande si une femme portant la burqa devra l’enlever pour prendre le bus, répond par l’affirmative et argumente ainsi : « Prenons un exemple, il fait moins 3° devant l’Assemblée nationale, si une femme arrive avec un string, on va lui dire ‘Madame, vous allez attraper froid ! Donc en l’occurrence, veuillez vous couvrir’… »Conclusion de l’affaire, tout dépend du temps qu’il fera… En cas de canicule, le string sera même conseillé… et la Burqa ?

Mais rendant à César ce qui est à César. L’association pathétique entre burqa et string remonte à Martine Aubry. C’est bien elle qui a cru pouvoir étendre à la Burqa, l’interdiction, promulguée par le Maire de Paris, de l’usage du string sur les berges de Paris-Plage.

6- Evoquant la célébration à Marseille de la victoire de la sélection nationale algérienne (Eliminatoires de la Coupe du Monde, 18 Nov 2010), Jean-Claude Gaudin, maire-sénateur de Marseille, a su sortir : «Nous nous réjouissons que les musulmans soient heureux du match, sauf que quand après ils déferlent à 15.000 ou à 20.000 sur la Canebière, il n’y a que le drapeau algérien et il n’y a pas le drapeau français, cela ne nous plaît pas». Autrement dit, quand les supporteurs d’une équipe de football se rassemblent sur la Canebière, M. Gaudin n’y voit que des hordes de musulmans qui déferlent…

7- Lors d’un meeting à Franconville (28 Jan 2010), parlant d’Ali Soumaré (candidat PS d’origine malienne), le maire Francis Delattre a osé dire «Au début, j’ai cru que c’était un joueur de l’équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel. Ca change tout! ».

De toute évidence, la grille de lecture du maire UMP est plutôt limitée. Son unique synapse (ce qui suppose qu’il a 2 neurones, ce qui n’est pas mal…) fait une association pavlovienne entre blacks des banlieues et footballeurs.

Identité nationale… et commandements bibliques

Par ces temps absurdes où on nous rabâche les oeilles avec l’identité nationale, après nous avoir bassinés, durant des années, avec les bienfaits de la globalisation et la nécessité vitale de s’adapter à un monde devenu village, Richard Prasquier, président du CRIF, a jugé utile d’apporter sa pierre à un édifice tremblotant.

Dans son article « Une complémentarité entre les identités juive et française » (Le Monde, 20 Novembre 2009, visible ici), R. Prasquier répond, dans une effervescence de citations (Abbé Grégoire, Clermont-Tonnerre, Elie Wiesel), à cette putain de fausse question : « … Ce que je voudrais exprimer ici, c’est la force complémentaire de ces deux entités, française et juive.C’est la rencontre de deux universalismes, celui des droits de l’homme et celui des dix commandements. ».

Dans ce climat délétère que le débat sur l’identité nationale a su créer, je comprends parfaitement son cri du cœur « Eh les gars, ne m’oubliez pas… je suis avec vous » et sa p’tite pensée intérieure « ben oui… si je ne leur dit pas que je suis bien avec eux, ils sont suffisamment cons pour me considérer contre eux ».

Mais au-delà du grand écart (un grand classique) qu’il n’hésite pas à faire (il est un peu payé pour ça, me diriez-vous !) entre appartenance à la nation (notion grégaire qui a fait son temps !) et allégeance à un peuple aux contours plus larges, et dans la foulée (par les pensées et les tendresses, selon ses dires) à Israël, « Etat non pas juif, car ouvert à tous ses citoyens, mais Etat du peuple juif »… au-delà de cette réponse qui me fait chier plus par sa volonté de légitimer une fausse question que par sa substance proprement dite… j’ai quelques scrupules à accepter l’universalisme des dix commandements. Imaginez juste un instant Tarik Ramadan évoquant l’universalisme de la loi coranique dans les colonnes du Monde, pour le mettre en parallèle avec celui des droits de l’homme… Sans beaucoup me mouiller, je pense que la réaction du monde politico-médiatique aurait été autrement plus épidermique.

Houellebecq : La Possibilité d’un Gros Caca

La présente rubrique doit son existence à ce « système de pensée » (associer la connerie à un système de pensée deviendra surement plus limpide après la lecture de ce qui suit… c’est la meilleure façon d’éviter d’être trimballé devant les tribunaux pour diffamation) responsable de propos réducteurs (au point de me donner envie de chialer) du genre :

« … J’ai eu une espèce de révélation négative dans le Sinaï, là où Moïse a reçu les Dix Commandements… subitement j’ai éprouvé un rejet total pour les monothéismes. Dans ce paysage très minéral, très inspirant, je me suis dit que le fait de croire à un seul Dieu était le fait d’un crétin, je ne trouvais pas d’autre mot. Et la religion la plus con, c’est quand même l’islam. Quand on lit le Coran, on est effondré… effondré! La Bible, au moins, c’est très beau, parce que les juifs ont un sacré talent littéraire… ce qui peut excuser beaucoup de choses. Du coup, j’ai une sympathie résiduelle pour le catholicisme, à cause de son aspect polythéiste. Et puis il y a toutes ces églises, ces vitraux, ces peintures, ces sculptures… » (Lire, septembre 2001, M. Houellebecq interviewé par Didier Sénécal)

A mon sens, des propos aussi auto-suffisants, aussi bornés, aussi réducteurs, aussi fermés à l’autre, auraient mérité, au mieux, l’indifférence, et au pire, la tentative psychanalytique… mais jamais le moindre souci d’argumentation. Certains en ont décidé autrement, ont appelé la justice à la rescousse (pour injure et incitation à la haine religieuse), pour enfin se rendre à l’évidence que ce qu’ils ont pris bêtement (au point où ils en sont, on peut y aller…) pour une attaque personnelle relevait de la critique légitime d’un système de pensée.

Dans leur jugement, les magistrats de la 17ème chambre correctionnelle ont estimé que les propos tenus par l’auteur de Plateforme n’étaient « sans doute pas caractérisés, ni par une particulière hauteur de vue, ni par la subtilité de leur formulation » mais ils n’y ont vu aucun délit mais simplement de la critique « d’un système de pensée ». Ils ajoutent que « ce propos ne renferme aucune volonté d’invective, de mépris ou d’outrage envers le groupe de personnes composé des adeptes de la religion considérée« . Enfin, ils considèrent que la critique des textes anciens « n’est pas en elle-même constitutive d’une injure et ne peut en tout état de cause viser les musulmans d’aujourd’hui ».
Les magistrats se sont ainsi alignés sur le prêche enflammé de la Procureure « On ne peut pas dire que quand on exprime une opinion sur l’Islam, cela implique que l’on attaque la communauté musulmane. Nous ne sommes pas là pour faire ce glissement sémantique »

J’adoooore l’expression « glissement sémantique » (je le placerai à un moment ou à un autre sur l’un de ces forums où ce même « glissement sémantique » relève du sport national)… Il ne faut surtout pas en faire, même pas quand Houellebecq lui-même n’arrive plus à situer la séparation entre son personnage principal dans « Plateforme » (un dénommé Michel, comme par hasard) et sa pauvre personne…
A l’interrogation quelque peu dubitative de D. Sénécal « Votre personnage principal en arrive à prononcer cette phrase: « Chaque fois que j’apprenais qu’un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien ou une femme enceinte palestinienne, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza, j’éprouvais un tressaillement d’enthousiasme… » », Houellebecq répond, pour le compte de Michel, « La vengeance est un sentiment que je n’ai jamais eu l’occasion d’éprouver. Mais dans la situation où il se trouve, il est normal que Michel ait envie qu’on tue le plus de musulmans possible… » et dans la foulée (dans une continuité déconcertante) pour son propre compte « Oui… oui, ça existe, la vengeance. L’islam est une religion dangereuse, et ce depuis son apparition. Heureusement, il est condamné. D’une part, parce que Dieu n’existe pas, et que même si on est con, on finit par s’en rendre compte. A long terme, la vérité triomphe. D’autre part, l’Islam est miné de l’intérieur par le capitalisme. Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’il triomphe rapidement. Le matérialisme est un moindre mal. Ses valeurs sont méprisables, mais quand même moins destructrices, moins cruelles que celles de l’islam. »

En tout cas, les juges ont estimé que si l’auteur exprime « de la haine » envers l’islam, il ne le fait pas envers les musulmans : « Ecrire que l’islam est la religion la plus con ne revient nullement à affirmer ni à sous-entendre que tous les musulmans devraient être ainsi qualifiés. Ce propos ne renferme aucune volonté d’invective, de mépris ou d’outrage envers le groupe de personnes (…) considéré »
Donc, pas d’amalgame s’il vous plait !

Moralité de l’affaire : Attaquez vous aux systèmes de pensée, mais jamais à leurs adeptes…Evitez de dire à quelqu’un qu’il est franchement con mais ne vous privez surtout de traiter son système de pensée de tous les noms.
Il est instructif d’apprendre que l’on peut considérer qu’une religion est conne et dangereuse, mais que ses adeptes ne sont ni cons, ni dangereux… Ouf, me voilà soulagé.
Reste à s’assurer que la séparation est bien limpide dans l’esprit de chacun. Et gare à celui qui s’aviserait de franchir cette muraille de Chine sémantique.

Il faut dire que rares sont ceux qui échappent à l’emprise de la connerie dans le référentiel d’Houellebecq. Mêmes les victimes des conflits du tiers-monde y passent : « Bien sûr qu’il y a desvictimes dans les conflits du tiers monde, mais ce sont elles qui les provoquent. Si ça les amuse de s’étriper, ces pauvres cons, qu’on les laisse s’étriper. Les nationalistes sont des primates. Si les gens sont suffisamment cons pour rêver à une Grande Serbie, qu’ils meurent, c’est ce qu’ils ont de mieux à faire. Et les coupables ne sont pas les dictateurs, ce sont les individus de base qui ne pensent qu’à se battre. Ils aiment avoir un fusil entre les mains, ils aiment tuer, ils sont mauvais. » (Lire, septembre 2001)

Que penser, par ailleurs, de quelqu’un qui, en parlant des femmes dans une interview à Vingt ans (voir Denis Demonpion, interviewé par J. Dupuis. Lire, Sep 2005), qu’il les aime lorsqu’elles « bavent comme un labrador » ?
Que penser de quelqu’un qui fait l’apologie, voire l’éloge de la prostitution et du tourisme sexuel ? « La prostitution, je trouve ça très bien. Ce n’est pas si mal payé, comme métier… En Thaïlande, c’est une profession honorable. Elles sont gentilles, elles donnent du plaisir à leurs clients, elles s’occupent bien de leurs parents. En France, je sais bien qu’il y a des oppositions, mais je suis pour une organisation rationnelle de la chose, un peu comme en Allemagne et surtout en Hollande. A mon avis, la France a une attitude stupide. » (Lire, septembre 2001)

A sa place, et avant de débiter de telles inepties, je commencerai par essayer de comprendre l’origine du terme « phoung ha kin » pour désigner une prostituée en thaï. Il est grand temps pour lui de savoir que ceci veut simplement dire « celle qui cherche à manger ».

Comme a pu dire de lui Isabelle Alonso (voir «Sale mec », Isabelle Alonso), « Michel Houellebecq est un être simple et frais : il voit les petites prostituées asiatiques sourire, il en conclut qu’elles sont heureuses ! Il ne voit pas ce qu’il y a de « répréhensible  » ! C’est Disneyland !« . Je ne peux que la rejoindre dans son gage : « Gageons que le côté  » répréhensible  » de la prostitution lui apparaitrait comme une révélation s’il se retrouvait un jour, une heure seulement dans le rôle non pas du client (ben oui, s’envoyer une jeune asiatique souriante, il voit pas ou est le problème !) mais de la prostituée. C’est à dire de livrer un de ses orifices (même les grands esprits en sont pourvus !) : bouche, anus, l’un ou l’autre, voire l’un et l’autre, à la pénétration d’une bite de passage, sans désir, sans affect, et souvent sans hygiène, pour quelques dollars. De quoi ne pas crever de faim. Et une torgnole en cas de mauvaise volonté. Est ce que ça émousserait l’enthousiasme de Monsieur Houellebecq pour le  » tourisme sexuel  » ? Et tout ceux qui fantasment avec lui sur les plateaux de télé sur le thème : la prostitution, un métier comme les autres, envisagent ils la carrière pour leur fille, leur sœur ou leur épouse (pardon pour elles) ? Qui iraient sucer des bites au Bois de Boulogne ou à Pattaya ? Et à quand des écoles, une vraie formation ? Des licences de location vaginale ? Un DESS fellation ? Un doctorat ès sodomie ? »

Houellebecq est capable de la pire des ignominies pourvu qu’elle lui permette de mieux vendre sa soupe… Une soupe d’un velouté impeccable, mais qui pue les amalgames, les simplifications réductrices, la xénophobie et le glauque. Une seule curiosité me tenaille depuis longtemps : Quelle part autobiographique y a-t-il dans ses écrits ?

Houellebecq joue à fond la singularité, la sortie des sentiers battus de la normalité alors qu’il croupit en plein dedans. Il se veut subtil, non-conformiste, vaillant révolutionnaire de la « pensée unique », alors qu’il se contente d’un voyeurisme primaire dans les rues de Pattaya. Il surf allégrement sur les préjugés (vendeurs) et les clichés lourds mais choquants (vendeurs aussi). Un point de vue en quelque sorte partagé par Denis Demonpion dans son « Houellebecq non autorisé, enquête sur un phénomène » . D. Demonpion considère qu’ « il n’est jamais très loin de la beaufitude de ses personnages. ». En fait, c’est bien ça le mot que je cherchais désespérément : la beaufitude. Houellebecq serait donc un beauf égaré dans le monde littéraire.

Mais rendons à César ce qui est à César. En cherchant bien, Houellebecq a, par ailleurs, un profil relativement sympathique : Comparé à l’inégalable Oriana Fallaci, ses propos contre l’Islam (mais pas les musulmans, vous l’avez bien compris) relèvent de la flatterie…

A vous de voir si vous avez envie de financer sa retraite, pour autant… Moi, je me tâte encore.

Les Auvergnats : Quand il y en a un, ça va…

Cocktail de l’université d’été de l’UMP à Seignosse (Landes), le 5 septembre 2009, dans une ambiance franchouillarde mêlant rires gras et humour gluant, on assiste à l’échange surréaliste suivant :

Une responsable locale de l’UMP présente Amine Benalia-Brouch, un militant d’origine algéro-portugaise, au ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux : « C’est notre petit arabe, il mange du cochon et il boit de la bière »

Brice Hortefeux : « Ce n’est pas le prototype, ça », avant de rajouter « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ».

Moralité de l’histoire : Il a bien beau être français, né en Auvergne, manger du cochon et boire de la bière, Amine reste toujours et avant tout un petit arabe dans les yeux de ces copains de l’UMP.

No comment…

C’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire… Idéologie ou Ignorance ?

La présente rubrique doit son existence à ce « système de pensée » (associer la connerie à un système de pensée deviendra surement plus limpide après la lecture de ce qui suit… c’est la meilleure façon d’éviter d’être trimballé devant les tribunaux pour diffamation) responsable de propos réducteurs (au point de me donner envie de chialer) du genre :

« … J’ai eu une espèce de révélation négative dans le Sinaï, là où Moïse a reçu les Dix Commandements… subitement j’ai éprouvé un rejet total pour les monothéismes. Dans ce paysage très minéral, très inspirant, je me suis dit que le fait de croire à un seul Dieu était le fait d’un crétin, je ne trouvais pas d’autre mot. Et la religion la plus con, c’est quand même l’islam. Quand on lit le Coran, on est effondré… effondré! La Bible, au moins, c’est très beau, parce que les juifs ont un sacré talent littéraire… ce qui peut excuser beaucoup de choses. Du coup, j’ai une sympathie résiduelle pour le catholicisme, à cause de son aspect polythéiste. Et puis il y a toutes ces églises, ces vitraux, ces peintures, ces sculptures… » (Lire, septembre 2001, M. Houellebecq interviewé par Didier Sénécal)

A mon sens, des propos aussi auto-suffisants, aussi bornés, aussi réducteurs, aussi fermés à l’autre, auraient mérité, au mieux, l’indifférence, et au pire, la tentative psychanalytique… mais jamais le moindre souci d’argumentation. Certains en ont décidé autrement, ont appelé la justice à la rescousse (pour injure et incitation à la haine religieuse), pour enfin se rendre à l’évidence que ce qu’ils ont pris bêtement (au point où ils en sont, on peut y aller…) pour une attaque personnelle relevait de la critique légitime d’un système de pensée.

Dans leur jugement, les magistrats de la 17ème chambre correctionnelle ont estimé que les propos tenus par l’auteur de Plateforme n’étaient « sans doute pas caractérisés, ni par une particulière hauteur de vue, ni par la subtilité de leur formulation » mais ils n’y ont vu aucun délit mais simplement de la critique « d’un système de pensée ». Ils ajoutent que « ce propos ne renferme aucune volonté d’invective, de mépris ou d’outrage envers le groupe de personnes composé des adeptes de la religion considérée« . Enfin, ils considèrent que la critique des textes anciens « n’est pas en elle-même constitutive d’une injure et ne peut en tout état de cause viser les musulmans d’aujourd’hui ».
Les magistrats se sont ainsi alignés sur le prêche enflammé de la Procureure « On ne peut pas dire que quand on exprime une opinion sur l’Islam, cela implique que l’on attaque la communauté musulmane. Nous ne sommes pas là pour faire ce glissement sémantique »

J’adoooore l’expression « glissement sémantique » (je le placerai à un moment ou à un autre sur l’un de ces forums où ce même « glissement sémantique » relève du sport national)… Il ne faut surtout pas en faire, même pas quand Houellebecq lui-même n’arrive plus à situer la séparation entre son personnage principal dans « Plateforme » (un dénommé Michel, comme par hasard) et sa pauvre personne…
A l’interrogation quelque peu dubitative de D. Sénécal « Votre personnage principal en arrive à prononcer cette phrase: « Chaque fois que j’apprenais qu’un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien ou une femme enceinte palestinienne, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza, j’éprouvais un tressaillement d’enthousiasme… » », Houellebecq répond, pour le compte de Michel, « La vengeance est un sentiment que je n’ai jamais eu l’occasion d’éprouver. Mais dans la situation où il se trouve, il est normal que Michel ait envie qu’on tue le plus de musulmans possible… » et dans la foulée (dans une continuité déconcertante) pour son propre compte « Oui… oui, ça existe, la vengeance. L’islam est une religion dangereuse, et ce depuis son apparition. Heureusement, il est condamné. D’une part, parce que Dieu n’existe pas, et que même si on est con, on finit par s’en rendre compte. A long terme, la vérité triomphe. D’autre part, l’Islam est miné de l’intérieur par le capitalisme. Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’il triomphe rapidement. Le matérialisme est un moindre mal. Ses valeurs sont méprisables, mais quand même moins destructrices, moins cruelles que celles de l’islam. »

En tout cas, les juges ont estimé que si l’auteur exprime « de la haine » envers l’islam, il ne le fait pas envers les musulmans : « Ecrire que l’islam est la religion la plus con ne revient nullement à affirmer ni à sous-entendre que tous les musulmans devraient être ainsi qualifiés. Ce propos ne renferme aucune volonté d’invective, de mépris ou d’outrage envers le groupe de personnes (…) considéré »
Donc, pas d’amalgame s’il vous plait !

Moralité de l’affaire : Attaquez vous aux systèmes de pensée, mais jamais à leurs adeptes…Evitez de dire à quelqu’un qu’il est franchement con mais ne vous privez surtout de traiter son système de pensée de tous les noms.
Il est instructif d’apprendre que l’on peut considérer qu’une religion est conne et dangereuse, mais que ses adeptes ne sont ni cons, ni dangereux… Ouf, me voilà soulagé.
Reste à s’assurer que la séparation est bien limpide dans l’esprit de chacun. Et gare à celui qui s’aviserait de franchir cette muraille de Chine sémantique.

Il faut dire que rares sont ceux qui échappent à l’emprise de la connerie dans le référentiel d’Houellebecq. Mêmes les victimes des conflits du tiers-monde y passent : « Bien sûr qu’il y a desvictimes dans les conflits du tiers monde, mais ce sont elles qui les provoquent. Si ça les amuse de s’étriper, ces pauvres cons, qu’on les laisse s’étriper. Les nationalistes sont des primates. Si les gens sont suffisamment cons pour rêver à une Grande Serbie, qu’ils meurent, c’est ce qu’ils ont de mieux à faire. Et les coupables ne sont pas les dictateurs, ce sont les individus de base qui ne pensent qu’à se battre. Ils aiment avoir un fusil entre les mains, ils aiment tuer, ils sont mauvais. » (Lire, septembre 2001)

Que penser, par ailleurs, de quelqu’un qui, en parlant des femmes dans une interview à Vingt ans (voir Denis Demonpion, interviewé par J. Dupuis. Lire, Sep 2005), qu’il les aime lorsqu’elles « bavent comme un labrador » ?
Que penser de quelqu’un qui fait l’apologie, voire l’éloge de la prostitution et du tourisme sexuel ? « La prostitution, je trouve ça très bien. Ce n’est pas si mal payé, comme métier… En Thaïlande, c’est une profession honorable. Elles sont gentilles, elles donnent du plaisir à leurs clients, elles s’occupent bien de leurs parents. En France, je sais bien qu’il y a des oppositions, mais je suis pour une organisation rationnelle de la chose, un peu comme en Allemagne et surtout en Hollande. A mon avis, la France a une attitude stupide. » (Lire, septembre 2001)

A sa place, et avant de débiter de telles inepties, je commencerai par essayer de comprendre l’origine du terme « phoung ha kin » pour désigner une prostituée en thaï. Il est grand temps pour lui de savoir que ceci veut simplement dire « celle qui cherche à manger ».

Comme a pu dire de lui Isabelle Alonso (voir «Sale mec », Isabelle Alonso), « Michel Houellebecq est un être simple et frais : il voit les petites prostituées asiatiques sourire, il en conclut qu’elles sont heureuses ! Il ne voit pas ce qu’il y a de « répréhensible  » ! C’est Disneyland !« . Je ne peux que la rejoindre dans son gage : « Gageons que le côté  » répréhensible  » de la prostitution lui apparaitrait comme une révélation s’il se retrouvait un jour, une heure seulement dans le rôle non pas du client (ben oui, s’envoyer une jeune asiatique souriante, il voit pas ou est le problème !) mais de la prostituée. C’est à dire de livrer un de ses orifices (même les grands esprits en sont pourvus !) : bouche, anus, l’un ou l’autre, voire l’un et l’autre, à la pénétration d’une bite de passage, sans désir, sans affect, et souvent sans hygiène, pour quelques dollars. De quoi ne pas crever de faim. Et une torgnole en cas de mauvaise volonté. Est ce que ça émousserait l’enthousiasme de Monsieur Houellebecq pour le  » tourisme sexuel  » ? Et tout ceux qui fantasment avec lui sur les plateaux de télé sur le thème : la prostitution, un métier comme les autres, envisagent ils la carrière pour leur fille, leur sœur ou leur épouse (pardon pour elles) ? Qui iraient sucer des bites au Bois de Boulogne ou à Pattaya ? Et à quand des écoles, une vraie formation ? Des licences de location vaginale ? Un DESS fellation ? Un doctorat ès sodomie ? »

Houellebecq est capable de la pire des ignominies pourvu qu’elle lui permette de mieux vendre sa soupe… Une soupe d’un velouté impeccable, mais qui pue les amalgames, les simplifications réductrices, la xénophobie et le glauque. Une seule curiosité me tenaille depuis longtemps : Quelle part autobiographique y a-t-il dans ses écrits ?

Houellebecq joue à fond la singularité, la sortie des sentiers battus de la normalité alors qu’il croupit en plein dedans. Il se veut subtil, non-conformiste, vaillant révolutionnaire de la « pensée unique », alors qu’il se contente d’un voyeurisme primaire dans les rues de Pattaya. Il surf allégrement sur les préjugés (vendeurs) et les clichés lourds mais choquants (vendeurs aussi). Un point de vue en quelque sorte partagé par Denis Demonpion dans son « Houellebecq non autorisé, enquête sur un phénomène » . D. Demonpion considère qu’ « il n’est jamais très loin de la beaufitude de ses personnages. ». En fait, c’est bien ça le mot que je cherchais désespérément : la beaufitude. Houellebecq serait donc un beauf égaré dans le monde littéraire.

Mais rendons à César ce qui est à César. En cherchant bien, Houellebecq a, par ailleurs, un profil relativement sympathique : Comparé à l’inégalable Oriana Fallaci, ses propos contre l’Islam (mais pas les musulmans, vous l’avez bien compris) relèvent de la flatterie…

A vous de voir si vous avez envie de financer sa retraite, pour autant… Moi, je me tâte encore.

Connerie humaine, quand tu nous tiens…

Il y a quelques années, je me suis promis de systématiquement noter / archiver / commenter tout ce qui relève de la « connerie humaine » (du moins dans mon propre référentiel). Encore une promesse qui n’a pu résister à l’ampleur de la tache.
Mais bon, de temps en temps, l’ampleur de la connerie l’emporte et ma motivation revient au galop.

Dans un article du Monde 2 « Au cœur de la Cisjordanie colonisée », j’ai relevé les paroles -oh combien conciliatrices- de deux colons (dois-je préciser qu’ils sont un peu intégristes sur les bords ?) :

« Au bout du vallon où son frère Yeosaphat a planté sa vigne, Gilad Thor s’entraîne à la fronde. C’est la seule arme officiellement tolérée à Havat Maon. L’armée israélienne interdit aux hommes de la communauté de posséder fusils et pistolets. Mais les pierres suffisent à tenir à distance les Arabes d’A-Tawani et les membres d’une ONG chrétienne qui filment en permanence les familles juives afin de « réunir une documentation sur la violence des colons ». Gilad réfute l’accusation de violence : « Les Arabes sont comme nos chèvres. On évite de leur faire mal, mais il faut leur apprendre à avoir peur de la pierre qui va tomber du ciel s’ils s’écartent du bon chemin. Avant de jeter une pierre à une chèvre, je siffle pour la mettre en garde. Cela suffit pour la ramener vers le troupeau. Même chose pour les Arabes. S’ils approchent de nos maisons, je siffle, ils comprennent que ça va mal aller et ils font demi-tour. »

Gilad et Yeosaphat Thor ne détestent pas les Arabes. Yeosaphat remercie Dieu qui « a béni les juifs d’Havat Maon en créant ce face-à-face avec les Palestiniens d’A-Tawani. Les Arabes sont utiles aux juifs. Ils sont l’épée que nous avons dans les reins et qui nous oblige à progresser. Ils sont l’exemple de ce que nous allons devenir si nous nous écartons de la voie de Dieu. Ils sont ce qu’aucun homme ne devrait jamais être. Dieu nous en préserve ! ». » (Source : Le Monde 2, 5 Septembre 2009)

Il faut dire que je me suis une peu reconnu dans « Les arabes sont comme nos chèvres ». De bicot à biquet, il n’y a qu’un pas, et grâce à nos amis Gilad & Yeosaphat nous venons de le franchir…