Dans mon troisième avion de la semaine, et entre deux dodos réparateurs, j’ai relu le discours deHaruki Murakami (écrivain japonais engagé, auteur de « La ballade de l’impossible », « Kafka sur le rivage » et « Chroniques de l’oiseau à ressort »), prononcé il y a quelques mois à Barcelone, lors de la remise du prix international de Catalogne… un discours qui m’a beaucoup touché.
Tout en dénonçant l’usage de l’énergie nucléaire au Japon, Murakami marque son opposition viscérale à l’engrenage de l’efficience qui obnibule nos sociétés, engrenage qui fait perdre l’homme sa dignité, le fait dévaster sa terre et détruire sa propre vie…
« Nous ne devons pas avoir peur de rêver. Nous ne devons jamais laisser ces chiens de malheur qui ont pour nom « efficacité » et « commodité » nous rattraper. Nous devons être des « rêveurs irréalistes » qui avancent d’un pas ferme et décidé »
J’ai retrouvé un autre discours du même Murakami, prononcé cette fois-ci lors de la remise du prix de Jérusalem pour la liberté de l’individu dans la société (2009). Le rêveur irréaliste s’y attaque au Système : «Nous sommes tous des œufs fragiles face à un mur solide. Ce mur a pour nom « le Système ». Il est trop haut, trop solide, trop froid. Si nous avons un quelconque espoir de gagner, il ne peut provenir que de notre foi dans le caractère unique et irremplaçable de nos âmes et de la chaleur que l’on obtient en les unissant »
Ce mur est ma hantise.
Ce mur me fait chier…
Chapeau l’artiste…