Club Med Djerba – Les balbutiements d’un tourisme responsable ?

A l’heure où le « tourisme éco-responsable » tend à devenir la dernière lubie à la mode, je ne peux m’empêcher de constater que le gouffre entre théorie et pratique reste immense…

ClubMed2Et c’est d’autant plus rageant quand il s’agit d’un grand voyagiste qui se vante de sa politique responsable :
« Sur l’ensemble de ses destinations, le Club Med met en place une charte de Tourisme Responsable afin de garantir des pratiques respectueuses de l’environnement (naturel et culturel) et de participer de manière éthique au développement économique local. »
ClubMed1C’est ainsi que le Club au trident nous sensibilise (sur son site web – page dédiée à son village « Djerba la Fidèle ») à sa nouvelle démarche, avant de nous inviter à télécharger sa charte du « Tourisme responsable en Tunisie » dans laquelle on peut lire :
« Un mégot met des années à se décomposer, un emballage de barre de céréales des centaines d’années. La sécheresse dans le désert est telle que la dégradation naturelle peut être 1000 fois plus longue que dans d’autres milieux : avoir sur soi un petit sac poubelle permet de ne pas jeter de déchets dans la nature (même s’ils sont biodégradables). »

Grande est notre tentation d’y croire… Surtout quand on sait que le Club Med d’Opio, près de Grasse, dans les Alpes Maritimes, vient d’obtenir l’Ecolabel Européen pour les hébergements touristiques. Bénéficier d’un tel label voudrait dire que ce village est pleinement engagé dans la préservation de l’environnement (politique de gestion efficace de l’énergie, de l’eau et des déchets, mise en valeur du site, sensibilisation du personnel et des clients…).

Mais, apparemment, ce qui est valable pour les Alpes Maritimes ne l’est guère pour l’île de Djerba.ClubMed3
Le conseil du p’tit sac poubelle qui évite de jeter des déchets, même biodégradables, dans la nature s’adresse exclusivement au visiteur, mais guère au donneur de conseils…

ClubMed6Le 9 Août 2008, j’ai voulu faire découvrir à quelques amis les charmes de la Séguia, une magnifique baie – lagune juxtaposant (justement) Djerba La Fidèle…

ClubMed7Un site naturel d’exception… Un des derniers à ne pas avoir été sacrifié (je suppute que la raison sous-jacente n’est nullement écologique mais purement technique) sur l’autel du tourisme de masse.

Etant sur l’île depuis quelques jours, mes amis ont appris à faire abstraction, dans l’appréciation de tout paysage naturel, des bouteilles en plastique, sacs en plastique et divers déchets trônant ça et là…

ClubMed4Leur apprentissage préalable ne les a, cependant, guère préparé moralement à apprécier les plages à vaisselle !!! C’est pourtant ce que nous avons découvert dans le voisinage immédiat du Club Med : des bris d’assiettes et bols marqués au trident mythique s’éparpillant sur une dizaine de mètres le long du rivage. On aurait dit que quelques restaurants du quartier Latin se sont transposés, l’espace d’un week-end, le long du rivage djerbien.ClubMed5

A ce stade, je n’ai clairement plus aucune envie de disserter… ni sur la responsabilité du village quant à sa gestion des déchets, ni sur celle de ses clients qui se cantonnent à l’intérieur de ses murs et se contrefichent des réalités environnantes… Selon un proverbe tunisien, « Les coudes du galeux le démangeront… »

 

 

Civilisations humaines : Entre montée et déclin…

J’ai relu dernièrement quelques passage du « Muqaddima » d’Ibn Khaldûn et je n’ai pu m’empêcher d’y voir le reflet de nos sociétés actuelles. La décadence est la soeur jumelle de l’essor, de la croissance. Nos acquis sont tout sauf éternels. Et c’est l’histoire universelle qui se chargera de nous le rappeler… Est-ce possible de bloquer la roue de l’histoire ? Est-ce au moins possible d’en ralentir la cadence ? Un vrai travail d’introspection s’impose…

Ibn Khaldûn, historien (1332-1406) et homme politique ayant servi les souverains de Tunis, de Fès, puis d’Andalousie,  est aujourd’hui considéré comme l’un des fondateurs de la sociologie et de l’économie politique.

« Lire Ibn Khaldûn aujourd’hui, c’est prendre la mesure d’une pensée non-européenne majeure et inviter à des approches comparatives afin de contrer l’idée d’un fossé entre les cultures et les pensées qui les portent » Esprit, novembre 2005.

Son principal ouvrage « Muqaddima », se veut une introduction à l’œuvre fondamentale : un ouvrage beaucoup plus vaste retraçant l’histoire des Arabes et des Berbères. Par cet ouvrage, Ibn Khaldûn révolutionne l’écriture de l’histoire telle qu’établie par ses prédécesseurs. Il se déclare explicitement à la quête d’une méthode capable d’établir les critères de la vérité historique. Il relie l’histoire à la « science de la culture » et prend la société humaine comme objet de ses investigations.

C’est d’Ibn Khaldûn que le grand historien anglais Arnold Toynbee  dit : « Il a conçu et formulé une philosophie de l’Histoire qui est sans doute le plus grand travail qui ait jamais été créé par aucun esprit dans aucun temps et dans aucun pays ».

Une œuvre clairement originale… Et il est bien le premier à le souligner : « Sache que l’examen d’un tel objet est une entreprise totalement neuve, qu’il se place à un point de vue inaccoutumé et qu’il est, en plus, de grande utilité. (…) C’est une science qui vient de naître. ». Il est bien le premier à annoncer la naissance d’« une science indépendante, avec un objet et des problèmes propres : la civilisation humaine et la société humaine, et l’explication des états qui l’affectent dans son essence, successivement ».

En termes modernes, Ibn Khaldûn jette les fondements de l’anthropologie et de la sociologie… Entre ses mains, des liens surgissent entre le développement des sciences et des arts, la lutte pour le pouvoir, la capacité à gouverner, la montée et le déclin des civilisations, le développement et le contrôle des richesses, la coopération, la cohésion, mais aussi la montée de l’égoïsme et de l’agressivité au sein d’une société humaine…

L’originalité de la pensée d’Ibn Khaldûn réside dans sa capacité à traverser les siècles sans le moindre ride. Ce qu’il a pu écrire dans un contexte de délabrement de la civilisation arabo-musulmane se révèle universel et intemporel. Il résume à la perfection le cheminement suivi par une société humaine dans sa montée, sa maturité, puis son déclin. Son côté cartésien et synthétique étonne encore et toujours. Afin d’en rendre compte, je reprends ici le résumé (joliment écrit) deLeila Salem dans son article « Ibn Khaldûn critique d’un orient sclérosé et d’un monde marchandisé » :

[ La nécessité de la vie en société pousse des tribus bédouines à porter le mouvement qui leur permet de passer d’une civilisation rurale et bédouine à une civilisation urbaine et sédentaire. Ce passage ne peut se faire que par la création d’un État et le choix d’un souverain dont le but est de permettre aux hommes de vivre en société, de cumuler les savoirs, les activités et les richesses.

Ces tribus solidaires (liées par la notion de Açabiyya, ou esprit de corps) , courageuses partageant les biens et supportant les privations créent un État fort et juste. Pour que l’État prospère, il doit assurer la stabilité de la domination et le maintien des populations sous le contrôle, imposer la paix, désarmer ses sujets et détruire les solidarités naturelles.

Le courage, les violences, les solidarités sont peu à peu éradiqués et sont remplacés par la violence organisée de l’État (représentée par son armée), par le goût et l’amour du gain et de l’argent et par l’obéissance. La loi, l’éducation, les sanctions et le désarmement de la population permettent la levée de l’impôt, signe de soumission des sujets et de l’éradication de l’esprit de corps. Le pouvoir est respecté et craint, la civilisation urbaine se développe, les sciences s’épanouissent et la démographie augmente.

Quand le bien-être s’installe, la société devient de plus en plus individualiste et soumise et l’esprit de corps rompt. Des classes sociales apparaissent ; elles s’affrontent, mais continuent au début à vivre ensemble en paix.

Quand le luxe est à son comble, les luttes interclasses deviennent plus rudes, des turbulences politiques apparaissent et la paix sociale décline. L’État faiblit et le pouvoir devient coercitif, l’injustice s’installe et la solidarité naturelle disparaît complètement. La levée d’impôt se fait par la force et la spoliation. Moins prospère, le pays devient moins peuplé et les villes sont désertées ; la baisse démographique entraîne une diminution du travail qui à son tour conduit à la pauvreté et à la misère et le Umran (civilisation) finit par dépérir « Le luxe corrompt le caractère. L’âme prend toutes sortes de vices et de mauvaises habitudes…conséquences : régression et ruine. La dynastie montre des signes de perdition et de dissolution. Elle attrape les maladies chroniques de la vieillesse et meurt » rapportait Ibn Khaldûn dans Al Muqaddima. Et il ajoutait « Quand un État parvient à un haut degré de bien-être et d’aisance. Les habitudes du luxe se développent rapidement chez lui et il abandonne la vie dure et grossière qu’il avait menée jusqu’alors, afin de jouir du superflu …il s’aperçoit combien le superflu est indispensable …la souveraineté s’use dans le luxe et c’est le luxe qui la renverse ».  ]

Ils voyagent en solidaire

Je crois au tourisme responsable (au sens large du terme), mais je me méfie de toutes formes de récupération (agences gouvernementales, tour-operators, clients en quête de bonne conscience à moindre frais…). A Djerba, nous sommes encore à quelques années lumière de ce qui se fait au Sénégal depuis les années 90. Le tourisme de masse a su occuper le terrain, privant, par la même occasion, toutes les autres initiatives de l’espace vital nécessaire à leur épanouissement. Mais l’impasse se profile à l’horizon… S’en sortir nous demandera, nécessairement, de rebrousser chemin et d’opter pour une piste alternative. Là, il ne faudrait pas qu’on foire encore une fois notre coup…

Télérama n° 3005 – 18 Août 2007 – Auteur : Thierry Leclère

Le fleuve Saloum, son delta, ses vacanciers. Dans un Sénégal pionnier de l’écotourisme, des villageois protègent leur environnement… en accueillant quelques visiteurs.

On dirait le Sud. Le temps dure longtemps. Entre ciel et eau, la mangrove plonge ses racines enrubannées d’huîtres sur des milliers d’hectares. A 180 kilomètres de Dakar, le delta du fleuve Saloum est une oasis de fraîcheur dans la touffeur de l’Afrique. Une fabuleuse réserve mondiale de biosphère, aussi, où les dauphins pointent leur museau à marée haute et où leurs frères lamantins viennent boire l’eau douce aux résurgences des sources qui tapissent le fond du delta.

Sortir des sentiers battus. Vivre la vie d’un village africain. Ici, le « tourisme équitable » n’est pas un vain mot ni un argument de catalogue pour attraper les bobos gogos occidentaux. Installés sous la moustiquaire, dans leur case de paille et de terre, Frank et Christine, un couple de trentenaires allemands, goûtent ces instants magiques. Lui, musicien new age en quête « d’énergie », cracheur de feu intermittent. Elle, enseignante, timide mais curieuse et avide de rencontres. A une demi-heure de pirogue de la première piste, ce havre de paix se mérite.

Si le campement de Keur Bamboung n’est pas d’un grand confort, Frank et Christine sont ravis. Sur cette presqu’île, la nourriture préparée par les villageois est frugale. Mais le plaisir de prendre sa douche sous un filet d’eau, en plein air, derrière des canisses, avec vue imprenable sur le delta est une autre forme de luxe. Baobabs et arbres à noix de cajou en fond de décor, le brossage de dents et le rasage deviennent des beaux-arts. Au programme de nos deux aventuriers, balade en canoë dans les entrelacs de la mangrove, safari-photo à la recherche des singes et rencontre furtive avec l’arrière-train d’un phacochère qui a confondu le campement avec sa résidence secondaire. Le soir, discussions à la lumière de la lampe-tempête avec la dizaine de villageois qui assurent le couvert et la maintenance du campement. C’est peu dire que nos deux écolos, routards new-look, sont enchantés par leur séjour, par cette Afrique « telle qu’on en rêvait »… A lire le livre d’or des clients, une majorité de Français (100 000 sont séduits chaque année par le tourisme équitable), mais aussi beaucoup d’Espagnols et quelques Américains, ce genre de séjour a un bel avenir. Il n’en existe pas encore de définition précise, mais il est « équitable » ou « solidaire » quand il prône un voyage en immersion, respectueux des villageois, de leur environnement et quand les retombées profitent à l’économie locale. Ce petit moment d’éternité coûte d’ailleurs moins cher à Frank et Christine (33 euros par personne, en pension complète) que les hôtels de la « petite côte », zone affermée au tourisme de masse dans lesquels les tour-opérateurs déversent leurs charters.

Keur Bamboung, le campement écotouristique du delta, n’est que la face émergée d’un projet beaucoup plus ambitieux mené, depuis 2003, par l’association écologiste sénégalaise Océanium (1) et par son directeur Haïdar El Ali : « Le campement n’a jamais été une fin en soi, explique cet écolo sympathique d’origine libanaise. On cherchait une activité qui profite aux 8 000 habitants de la région et dont les bénéfices serviraient à payer les salaires des trois écogardes qui protègent la réserve naturelle contre le braconnage. Car au coeur du projet, il y a l’Aire marine protégée que nous avons mise en place en 2001, en accord avec les autorités, sur une partie du delta. Le danger était grand. Il fallait interdire la pêche : les habitants du delta qui, en 1990, attrapaient en une heure 150 kilos de thiof (le mérou sénégalais), n’en prenaient plus que 10 kilos en 1998 »

Deux ans et demi de réunions, de discussions sans fin avec les pêcheurs (qui ont accepté de poser plus loin leurs filets) ont accouché de l’Aire marine protégée. Ibrahima Diamé a laissé de côté sa pirogue pour prendre la tête de la coopérative qui gère le campement : « Un tiers des bénéfices de Keur Bamboung va à l’entretien du gîte, un tiers au fonctionnement de la réserve naturelle et le reste revient à la communauté rurale, l’échelon administratif correspondant, en France, à vos communes. » Keur Bamboung, et ses vingt-quatre lits, fait travailler une dizaine de personnes des environs. Océanium a financé l’investissement ; les bénéfices du campement, ouvert début 2005, arrivent déjà à couvrir les frais de gardiennage de l’Aire marine et permettent d’envisager d’autres projets de développement.
Il serait, par exemple, tentant d’agrandir Keur Bamboung, mais Ibrahima Diamé ne veut pas détruire le fragile équilibre du delta : « On va construire encore une ou deux cases, mais pas plus. »

Jean Goepp, un jeune ingénieur d’Océanium, est depuis cinq ans le chef passionné de ce projet : « On réunit tous les trois mois des représentants des quatorze villages concernés ; on a créé un système où tout le monde doit rendre des comptes à tout le monde. Les villageois croient en ce qu’ils font. C’est notre garantie pour l’avenir, même si tout cela reste fragile. » Keur Bamboung est un défi aux sceptiques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le Sénégal est aujourd’hui une vitrine du tourisme équitable. Au début des années 70, ce pays a été le pionnier du « tourisme intégré », comme on disait à l’époque, avec les campements villageois de Casamance, dans cette région animiste, rebelle et totalement fascinante du sud.

Christian Saglio, utopiste aussi passionné qu’Haïdar El Ali, fait figure de papa du tourisme équitable. On retrouve ce ludion blond aux yeux bleus, se bagarrant, avec deux secrétaires et un téléphone en surchauffe. Directeur du Centre culturel français de Dakar, Christian Saglio est sur le départ, après avoir bourlingué pendant trente ans, d’Afrique noire au Japon. Enfant terrible de Mai 68 et des beaux quartiers de Paris, il raconte volontiers ces années 70 où, jeune ethnologue et linguiste, il a foncé comme un chien fou pour réaliser son « utopie créative » des campements autogérés : « Ils me font rire, aujourd’hui, avec leur «développement durable ! Leur « tourisme responsable » ! Il y a parfois un côté dame patronnesse qui m’énerve. Moi, je voulais surtout éviter le paternalisme. J’ai tout fait pour que les Blancs soient dépaysés ; qu’ils acceptent de manger par terre, comme les Sénégalais. Jamais plus de vingt personnes par campement pour ne pas déstabiliser le village, c’était ma règle d’or. Et une coopérative pour associer tout le monde. Le fonctionnement très communautaire de la Casamance s’y prêtait à merveille. »

Bravant l’incrédulité des notables sénégalais (à l’exception du Premier ministre de l’époque, Abdou Diouf), le jeune Christian Saglio se met alors à installer ses campements avec les villageois : sept en huit ans ! La réussite sera au rendez-vous. « Au début, les villageois ont pensé que Christian venait se faire de l’argent et que j’étais son boy, se souvient son alter ego sénégalais, Adama Goudiaby, fonctionnaire au ministère du Tourisme. Les gens ont si souvent été trompés par de belles promesses et des projets sans lendemain qu’ils n’y croyaient pas. Ce sont les femmes, qu’on avait d’ailleurs omis d’associer, (grossière erreur ! ) qui ont finalement été la clé du succès. Gardiennes de la tradition, elles sont en même temps très ouvertes au progrès. »

Les maisons d’hôte autogérées construites exclusivement avec des matériaux traditionnels devaient, dans l’esprit de Saglio, engendrer toute une économie vertueuse pour développer les villages : « Avec les rapides bénéfices, j’imaginais que la communauté allait prêter aux jeunes pour qu’ils lancent d’autres projets. En fait, et assez logiquement, ils ont préféré pallier les manques de l’Etat et investir dans le social : écoles, matériel scolaire, maternités, dispensaires »

Dans cette région délaissée, toujours suspectée de vouloir faire sécession par le pouvoir central, la belle aventure du duo Saglio-Goudiaby a été freinée par la guerre, à partir des années 80. Certains campements ont même été occupés par l’armée sénégalaise. Mais depuis 2004 et la signature d’un accord de paix entre le président Abdoulaye Wade et la principale composante de la guérilla, le tourisme équitable a repris ses droits. Aux mêmes conditions : participation de l’ensemble de la communauté villageoise au projet, transparence de la gestion et professionnalisme. Car souvent épaulé en Europe par des bénévoles généreux mais amateurs, il a besoin de spécialistes aguerris. « Les fous créent la mode, les sages la suivent », dit le proverbe. Christian Saglio et Haïdar El Ali sont deux fous qui ont réalisé leurs rêves. Mais le patron d’Océanium, sur le front de tous les combats écologiques, au Sénégal, depuis vingt ans, est parfois las. Il aimerait que les sages suivent davantage les fous. Et quand l’un de ses jeunes admirateurs vient dans la rue à sa rencontre, il lâche avec un humour acerbe : « Tu aimes ce que je fais ? Eh bien, je ne veux pas de tes compliments ! Viens plutôt me rejoindre. Car je te le dis sincèrement, je suis fatigué de travailler tout seul ».

(1) Sur l’association Océanium et Keur Bamboung : www.oceanium.org

La décroissance est un impératif de survie

Juste avant de se donner la mort avec son épouse, le philosophe André Gorz a transmis un texte, daté du 17 septembre 2007, à la revue EcoRev’, qu’il avait parrainée à sa fondation.
La décroissance apparaît au cœur de ce texte :

« La décroissance est donc un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux. En leur absence, l’effondrement ne pourrait être évité qu’à force de restrictions, rationnements, allocations autoritaires de ressources caractéristiques d’une économie de guerre. La sortie du capitalisme aura donc lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s’opérer.»

Djerba, version campagne – Le Monde 23/11/07

S_Djerba4Auteur : Dominique de Saint Pern

Source : LE MONDE | 23.11.07; www.lemonde.fr
DJERBA (TUNISIE) ENVOYÉE SPÉCIALE

On pose le pied à l’aéroport international de Djerba, appréhendant le pire : une île bétonnée, aseptisée, défigurée par cinquante années de tourisme de masse. Pourtant, dès le premier regard, elle apparaît comme un vaste jardin de palmiers et d’oliviers telle que la découvrirent Ulysse et ses compagnons d’Odyssée. D’Ajim à Hara Kbira, d’El-Kantara à Cedriane, s’étalent les vergers de dattiers, de grenadiers, de figuiers, de caroubiers – qui font sa beauté depuis l’Antiquité. Ile plate, rocailleuse. Des femmes marchent vers nulle part, drapées dans leur fouta, un voile d’épais coton blanc. De grands chapeaux de paille les protègent du soleil. La campagne est piquetée de maisons blanches rongées par l’air salé, aux allures de forteresses.

« Ici, où que vous vous trouviez, l’horizon a la couleur verte et bleue des palmiers mêlés au ciel ou à la mer », murmure Mahrzia, djerbienne, née avec le tourisme. Elle ajoute : « C’est un rêve. » Un miracle, plutôt. Car, dès les premiers signes de fièvre hôtelière dans les années 1960, une poignée de notables djerbiens s’est constituée en association de vigilance. Le paysage lui doit ses constructions basses ne dépassant jamais le plus haut palmier de l’île ; réglementation bienvenue qui dissimule les toitures sous le foisonnement des feuilles de palme, comme celle qui, en campagne, oblige à construire sur un terrain de 2 500 m2 minimum, préservant les vergers qui valent à Djerba son surnom d' »île jardin ».

Du coup, le tourisme intensif reste cantonné au nord-est où, de Mezraia à Midoun, une barrière de stuc et d’enseignes lumineuses tournée vers le golfe de Gadès sert d’écrin aux piscines, thalassos et spas, but final de vacanciers éreintés. Mais à l’ouest entre Mazrane et Ajim, au sud-est vers la Chaussée romaine, ce sont des grèves sauvages garanties sans paillotes, paradis des oiseaux, des coquillages et des enfants. Pour combien de temps encore ? Un nouveau tourisme s’annonce avec les meilleures intentions puisque celles-ci sont écologiques. Les investisseurs sont prêts, les projets se peaufinent.

Djerba n’est pas seulement un délicieux piège à farniente, elle est une île qui se bat en douceur pour garder sa mémoire. Houmt Souk reste le gros bourg tranquille que Flaubert a connu. La « capitale » offre au flâneur un dédale de rues pavées, de terrasses de cafés ombragées de bougainvilliers ou de figuiers. Les habitations chaulées, la peinture des volets et des portes rappellent que les couleurs de Djerba claquent en blanc et bleu azur. L’auberge de jeunesse a investi un ancien foundouk (caravansérail), véritable pièce de musée toujours vivante.

Le souk, avec ses ruelles aux épices, sa criée au poisson, unique en Tunisie, attire les Djerbiens comme elle le fait depuis des siècles. Sous la halle, les pêcheurs coiffés d’un chapeau de paille et fleur de jasmin piqué derrière l’oreille brandissent des guirlandes de seiches passées sur un fil en chantant leur mélopée d’enchères à une foule concentrée. Hormis le grand panneau qui prévient le touriste : « Achetez votre poisson et faites-le cuire à votre hôtel », rien n’a trahi l’âme du village. Seul tribut à la modernité, la marina qui a remplacé des entrepôts délabrés où, depuis le mois de juin dernier, il fait bon déjeuner en terrasse sous les parasols.

A 10 km dans les terres, Erriadh, le plus vieux village juif de l’île, propose une halte hors du temps. Sa synagogue El-Griba abrite l’une des plus anciennes thoras du monde. C’est ici même, où juifs et musulmans cohabitaient paisiblement, qu’au printemps 2002 un attentat à l’explosif a fait quinze morts, paralysant le tourisme pendant trois ans. Erriadh a retrouvé sa sérénité.

Au détour d’une ruelle, une façade flanquée de deux cactus : l’Hôtel Dar Dhiafa, première expérience du genre, indique la direction que le gouvernement souhaite donner à son tourisme : charme, haut de gamme, patrimoine. Ces cinq houchs (habitations traditionnelles), réunies pour former un labyrinthe de patios et de chambres, s’avèrent être un havre de calme et de fraîcheur qui transporte le voyageur des millénaires en arrière, quand Djerba était une géante.

« Cette île est un don du ciel. Tout y est original. » Il y a dans lavoix d’Houcine Tobji, historien, l’émotion de celui qui célèbre une déesse oubliée. « Elle a rayonné dès le VIIe siècle avant notre ère, à l’époque de Carthage, quand ses cousines du littoral ont attendu deux mille ans pour en faire autant. » Houcine Tobji, lui, a mis dix ans pour créer le Musée du patrimoine à Guellala, véritable îlot de mémoire en plein raz-de-marée golf-planche à voile-thalasso. Juché sur le point culminant de Djerba (52 mètres !), s’il reçoit un public encore clairsemé, sa situation dominante sur la baie de Guellala attire les Tunisiens qui aiment y contempler le soleil couchant.

Dans le palais, le touriste saturé d’images en trois dimensions retrouve le plaisir simple de scènes comme croquées sur le vif, qui évoquent la vie quotidienne depuis l’Antiquité. « Djerba a tout créé, parce qu’elle n’avait rien », précise Tobji : les huileries souterraines. Le tissage des fils d’or et d’argent à Biskri. Les poteries pour exporter l’huile et l’orge. C’est ici qu’est née la couleur pourpre, ce « rouge profond et éclatant », grâce au murex, un mollusque qui se plaisait dans les sables du Sud. Ainsi que l’emballage sous vide, sous forme de jarres bouchées avec un tissu et scellées par de l’argile.

Ile phare, convoitée puis envahie par les Vandales et les Byzantins, elle dut inventer l’autosuffisance. De cette capacité à ne compter que sur soi, restent les menzels plus ou moins à l’abandon qui émaillent la campagne entre Midoun et Mahboubine. Ces exploitations agricoles organisées autour d’une maison refermée sur elle-même représentent un exemple si réussi de développement durable et d’autarcie que l’Unesco envisage de les inscrire sur sa liste du Patrimoine mondial.

Dominique de Saint Pern

Les provocateurs de toutes violences…

Certains ont pu trouver choquantes les paroles de l’abbé Pierre… Pas moi :

« Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides et qui ayant tout, disent avec une bonne figure, une bonne conscience « Nous… nous qui avont tout… on est pour la paix… »
Je sais ce que je dois leur crier à ceux là : « Les premiers violents, les provocateurs de toutes violences, c’est vous ! »
Et quand le soir, dans vos belles maisons, vous allez embrasser vos petits enfants avec votre bonne conscience, au regard de Dieu, vous avez probablement plus de sang sur vos mains d’inconscients que n’en aura jamais le désespéré qui a pris des armes pour essayer de sortir de son désespoir. »

On peut penser tout ce qu’on veut de l’abbé Pierre (et être réfractaire à toutes phrases contenant le terme « Dieu »), mais on ne peut renier la profondeur du regard qu’il a pu porter sur ce monde…

Oxalá House: Towards an Alternative Tourism

7 bungalows, a swimming pool and much more…
Djerba Island – Tunisia

S_Oxala10

« Tourism development shall be based on criteria of sustainability, which means that it must be ecologically bearable in the long term, as well as economically viable, and ethically and socially equitable for local communities. Tourism must consider its effects on the cultural heritage and traditional elements, activities and dynamics of each local community. Recognition of these local factors and support for the identity, culture and interests of the local community must at all times play a central role in the formulation of tourism strategies »

(Charter for Sustainable Tourism, April 1995)

Oxalá House intends to follow the guidelines laid down within the Tingitingi® Project, targeting a sustainable tourism.

Oxalá (pronounced o-cha-la) is a Portuguese interjection derived from the Arabic ‘Inshallah’, an expression of hope and humility.
Brought from East Africa, Tingitingi® is the Swahili word for “footbridge”. This is another word of hope (and modesty, because megalomania would have opted for a bridge instead of a footbridge) in the capacity of fair exchanges between men and women from different cultures to lay the foundations of a world of solidarity.

S_Oxala 5Oxalá House fully follows the charter for Sustainable Tourism, and actively favors direct contact with local people. The residence only works with local communities and local service providers (housekeeping, child minding, tourist guides, sport discoveries, cultural/theme visits…) who are selected not only for the quality of their services, but also for their integrity and effective willingness to find a trade-off between economical viability and development issues.

 

Oxalá House aims to promote a fairer (environmentally/socially) sustainable tourism: tourism based on encounters of equals, benefiting both hosts and guests. Such a mutually beneficial exchange is supposed to allow local communities to value their natural, social and cultural resources without any big threat to their livelihoods, and allow travelers to gain new insights into the visited environment, its cultural diversity and its internal equilibrium forces.

About the residence…

S_Oxala 0Oxalá House is a charming residence with typical architecture (inspired from traditional « Menzels ») and an unbeatable view on the eastern costs of Jerba Island (Tunisia), carefully integrated within its natural environment of palm trees, prickly pears, aloes and agaves.
Oxalá House is located at 700m from one of the nicest beaches of the Djerba island (Tunisia). S_Oxala 6It is composed of 7 fully/nicely furnished bungalows with cooking facilities and air-conditioning (both cooling and heating), set up around a central swimming pool, and ranging in size from cozy studios (max capacity = 2 pers.) to a spacious three-bedroom cottage (6 to 8 pers.). Each bungalow has at least a private terrace with a view on the pool.

A detailed flyer, describing the residence and specially its underlying spirit, is available here

For any additional information, please feel free to contact us at: tingitingi@live.fr

Rental Rates:

All our rates are expressed per bungalow and per night (check-in at 2 p.m., check-out at 12 a.m.).Rates depend on season (High season – HS: July / Aug., Middle season – MS: Apr to June + Sep.) and length of stay. Discount rates are offered for extended rentals of 2 months or more.
The Booking will be promptly confirmed by e-mail as soon as the required deposit (25% of the rental amount) is paid. A refundable security deposit (100€ for studios, 150€ for 1 and 2 bedroom flats, 200€ for the 3 bedroom cottage) shall be paid on the arrival date.
Additional beds could be provided for an extra charge of 7.5€ (LS) – 10€ (MS and HS). Baby beds are available on request.

All rental rates are available here

How to get there?

Oxalá House is located on Jerba Island (probably, the dreamy land of Lotos-Eaters of Homer’s Odyssey). It is ideally situated in the area of Mezraya, between the island’s capital Houmt-Souk (8km, best-known for its traditional souk, its fortress and its silversmiths) and the typical village of Midoun (7km). It stands on the tourist road, at only 15km from the international airport of Jerba. Its whiteness will, no doubt, catch your sight just before reaching the Radisson SAS Resort (700m).

Avaialable activities: 

Cycling, 18+9 hole golf course, Hiking / Rambling, Horse riding, Sea sports, Sailing, Diving, Museums, Roman sites, Casino, Bowling…
Please specify the desired capacity and ask about the available services (housekeeping, baby-sitting, car driver…) when making your reservation.

Some facts about our island:

S_Out7Djerba is an island situated off the southern coast of the Tunisian mainland. Its climate is mild. The summer (June to August) is usually hot and dry (75-95°F, 25-35°C). The coldest months are December through February (60-75°F, 15-25°C). Rain is occasional and there will almost never be two successive days when the sun is not shining.

S_Out8Besides its natural assets (beautiful scenery with thousands of palm trees, olive groves, impenetrable hedges of prickly pears enclosing the fields, endless white sandy beaches, 330 sunny days per year), the island offers plenty of social (typical dwellings known as Menzels, lively open air markets, active minorities), and cultural spots (hundreds of fortress like little mosques with characteristic minarets, small epicenter of Jewish culture, theme parks and museums, Ulysse festival in July, pottery and silversmith’s workshops, traditional olive oil press).

The numerous historic monuments (Roman ruins, Roman bridge linking the island to Zarzis area, numerous fortresses, El-Ghriba synagogue) testify to the eventful history of this strategic island, coveted by Mediterranean forces from time immemorial.

Jerba is one of the few remaining places in Tunisia where a Berber language is still spoken. The island is known for its Ibadite (a school of Islamic belief) and Jewish minorities.

S_Djerba1Jerba is believed to be the island of the lotus-eaters on which Odysseus landed during his wanderings, as narrated in Homer’s Odyssey. Historical knowledge of the island goes back to the 9th century B.C., when the Phoenicians established trading posts on what was known in antiquity as the island of Meninx. Over the following centuries it came under the control of the Romans, the Vandals, the Byzantines and Arabs (7th century). It was then captured by Normans from Sicily, temporarily ruled by the Spanish and became, at the end of the 15th century, notorious as a pirates’ lair. It was recovered from Spanish by the famous corsair Dragut who laid siege to their fortress (Borj Ghazi Mustapha), whose garrison of 5,000 men were compelled to surrender and were beheaded. Dragut had their skulls built up into a pyramid, which stood outside the fortress for almost 300 years, before being removed in 1848.

S_Djerba3Most tourists come to Jerba to lie on one beach or another, but there is much more to this island than swimming and windsurfing. The following attractions/visits are highly recommended:

  • Houmt Souk’s market place, with its daily fish auction. You could also try the varied open-air markets (usually weekly) of other villages (Friday in Midoun, Saturday in El May, Monday and Thursday in Houmt-Souk, Sunday in Er-Riadh). Houmt Souk is also known for its silversmith’s workshops
  • Borj Ghazi Mustapha in Houmt-Souk: This fortress (mentioned above) was edified in 1289 by Roger de Loria (from Sicily and Aragon), occupied by Spanish and then strengthened by corsair Dragut (in 1557) for protection against Spanish reprisals.
  • Borj Jillij, an 18th-century fortress, located on the coast near the airport. No doubt, you will notice the fishermen at work near the borj, probably setting out with boats piled high with palm leaves which they use to make fishing traps.
  • S_Djerba2Fadhloun mosque (14th century) with its « transcendent » architecture
  • El-Ghriba Synagogue, a place of pilgrimage for Jews worldwide. Its foundations are thought to be 25 century old. One of the oldest Torahs in existence is located in this synagogue. Jewish people have lived here since 586BC, just after the destruction of King Solomon’s temple in Jerusalem.
  • Saint Joseph’s church in Houmt-Souk
  • The traditional olive oil press of Midoun, one of the last well preserved underground presses.
  • Pottery village of Guellala, where some (last few, unfortunately) potters still craft ceramics by hand.
  • Guellala Museum (located on Guellala hill) displays various scenes of traditional life and local architecture.
  • Djerba Explore theme park with its 400-strong crocodile farm (a rather strange attraction) but also its Lalla Hadria Museum (covering a thousand years of art and history) and its traditional Menzel.
  • Hiking (or cycling) through the island, especially around Midoun and Mahboubin villages, to discover the shady gardens of the interior, and orchards of fig, apple and pomegranate.
  • Walking along the sandy (and preserved) beach, in front of the residence. You could wander until the Flamingo Island (8km walk).
  • Jerba is also the gateway to the south. From here you can reach the vast depths of the Sahara Desert, as well as the Libyan desert.

Let’s dream…

Jerba is probably the fabled land of the Lotus-Eaters that seduced Odysseus, as narrated in Homer’s Odyssey.

« Thereafter for nine days, I was driven by ravening winds across the sea. On the tenth day we made the land of the Lotos-eaters, men who browse on a food of flowers. We landed there to fill our water-butts, while my crews snatched a meal on the shore, beside their likely vessels. As soon as the first hunger for food and drink had passed, I chose out two fellows and added to them a third, as runner, that they might go inland to spy out and enquire what were the human beings there existing. Off they went at once and met a party of these Lotos-eaters, who had no notion of slaying my emissaries: instead they gave them a dish of their Lotos-flower. And so it was that as each tasted of this honey-sweet plant, the wish to bring news or return grew faint in him: rather he preferred to dwell for ever with the Lotos-eating men, feeding upon Lotos and letting fade from his mind all memory of home. I had to seek them and drag them back on board. They wept yet into the ships we brought them perforce and chained them beneath the thwarts, deep in the well, while I constrained the rest of my adherents to hurry aboard, lest perhaps more of them might eat Lotos and lose their longing for home. They embarked promptly and sat to the rowing benches; then in their proper ranks, all together, they swung their oars and beat the sea hoary-white. »
The Odyssey, Book IX, Homer. Translated by T.E. Lawrence (also known as Lawrence of Arabia 1888-1935)

Oxala House : Voeux d’un monde meilleur…

Chers tous,

Une période de fêtes qui me met toujours à plat… un compteur qui s’incrémente encore une fois et qui prend un malin plaisir à me rappeler que ce monde ne va guère mieux (est-ce un euphémisme ?)… Raison de plus de vous souhaiter le meilleur pour cette nouvelle année, de vous remercier pour la confiance que vous aviez témoignée, à un moment ou à un autre, à Oxala House, ainsi que pour votre adhésion à l’esprit qu’elle tente de véhiculer.

Un monde meilleur est toujours possible…

Zouheir

PS : Je suis conscient que ce message pèche par son manque d’optimisme et ne fait guère dans le politiquement correct (d’ici, j’entends certains murmurer « comme d’habitude ! »). La carte jointe pourrait peut-être me faire pardonner