Club Med Djerba – Les balbutiements d’un tourisme responsable ?

A l’heure où le « tourisme éco-responsable » tend à devenir la dernière lubie à la mode, je ne peux m’empêcher de constater que le gouffre entre théorie et pratique reste immense…

ClubMed2Et c’est d’autant plus rageant quand il s’agit d’un grand voyagiste qui se vante de sa politique responsable :
« Sur l’ensemble de ses destinations, le Club Med met en place une charte de Tourisme Responsable afin de garantir des pratiques respectueuses de l’environnement (naturel et culturel) et de participer de manière éthique au développement économique local. »
ClubMed1C’est ainsi que le Club au trident nous sensibilise (sur son site web – page dédiée à son village « Djerba la Fidèle ») à sa nouvelle démarche, avant de nous inviter à télécharger sa charte du « Tourisme responsable en Tunisie » dans laquelle on peut lire :
« Un mégot met des années à se décomposer, un emballage de barre de céréales des centaines d’années. La sécheresse dans le désert est telle que la dégradation naturelle peut être 1000 fois plus longue que dans d’autres milieux : avoir sur soi un petit sac poubelle permet de ne pas jeter de déchets dans la nature (même s’ils sont biodégradables). »

Grande est notre tentation d’y croire… Surtout quand on sait que le Club Med d’Opio, près de Grasse, dans les Alpes Maritimes, vient d’obtenir l’Ecolabel Européen pour les hébergements touristiques. Bénéficier d’un tel label voudrait dire que ce village est pleinement engagé dans la préservation de l’environnement (politique de gestion efficace de l’énergie, de l’eau et des déchets, mise en valeur du site, sensibilisation du personnel et des clients…).

Mais, apparemment, ce qui est valable pour les Alpes Maritimes ne l’est guère pour l’île de Djerba.ClubMed3
Le conseil du p’tit sac poubelle qui évite de jeter des déchets, même biodégradables, dans la nature s’adresse exclusivement au visiteur, mais guère au donneur de conseils…

ClubMed6Le 9 Août 2008, j’ai voulu faire découvrir à quelques amis les charmes de la Séguia, une magnifique baie – lagune juxtaposant (justement) Djerba La Fidèle…

ClubMed7Un site naturel d’exception… Un des derniers à ne pas avoir été sacrifié (je suppute que la raison sous-jacente n’est nullement écologique mais purement technique) sur l’autel du tourisme de masse.

Etant sur l’île depuis quelques jours, mes amis ont appris à faire abstraction, dans l’appréciation de tout paysage naturel, des bouteilles en plastique, sacs en plastique et divers déchets trônant ça et là…

ClubMed4Leur apprentissage préalable ne les a, cependant, guère préparé moralement à apprécier les plages à vaisselle !!! C’est pourtant ce que nous avons découvert dans le voisinage immédiat du Club Med : des bris d’assiettes et bols marqués au trident mythique s’éparpillant sur une dizaine de mètres le long du rivage. On aurait dit que quelques restaurants du quartier Latin se sont transposés, l’espace d’un week-end, le long du rivage djerbien.ClubMed5

A ce stade, je n’ai clairement plus aucune envie de disserter… ni sur la responsabilité du village quant à sa gestion des déchets, ni sur celle de ses clients qui se cantonnent à l’intérieur de ses murs et se contrefichent des réalités environnantes… Selon un proverbe tunisien, « Les coudes du galeux le démangeront… »

 

 

Djerba, version campagne – Le Monde 23/11/07

S_Djerba4Auteur : Dominique de Saint Pern

Source : LE MONDE | 23.11.07; www.lemonde.fr
DJERBA (TUNISIE) ENVOYÉE SPÉCIALE

On pose le pied à l’aéroport international de Djerba, appréhendant le pire : une île bétonnée, aseptisée, défigurée par cinquante années de tourisme de masse. Pourtant, dès le premier regard, elle apparaît comme un vaste jardin de palmiers et d’oliviers telle que la découvrirent Ulysse et ses compagnons d’Odyssée. D’Ajim à Hara Kbira, d’El-Kantara à Cedriane, s’étalent les vergers de dattiers, de grenadiers, de figuiers, de caroubiers – qui font sa beauté depuis l’Antiquité. Ile plate, rocailleuse. Des femmes marchent vers nulle part, drapées dans leur fouta, un voile d’épais coton blanc. De grands chapeaux de paille les protègent du soleil. La campagne est piquetée de maisons blanches rongées par l’air salé, aux allures de forteresses.

« Ici, où que vous vous trouviez, l’horizon a la couleur verte et bleue des palmiers mêlés au ciel ou à la mer », murmure Mahrzia, djerbienne, née avec le tourisme. Elle ajoute : « C’est un rêve. » Un miracle, plutôt. Car, dès les premiers signes de fièvre hôtelière dans les années 1960, une poignée de notables djerbiens s’est constituée en association de vigilance. Le paysage lui doit ses constructions basses ne dépassant jamais le plus haut palmier de l’île ; réglementation bienvenue qui dissimule les toitures sous le foisonnement des feuilles de palme, comme celle qui, en campagne, oblige à construire sur un terrain de 2 500 m2 minimum, préservant les vergers qui valent à Djerba son surnom d' »île jardin ».

Du coup, le tourisme intensif reste cantonné au nord-est où, de Mezraia à Midoun, une barrière de stuc et d’enseignes lumineuses tournée vers le golfe de Gadès sert d’écrin aux piscines, thalassos et spas, but final de vacanciers éreintés. Mais à l’ouest entre Mazrane et Ajim, au sud-est vers la Chaussée romaine, ce sont des grèves sauvages garanties sans paillotes, paradis des oiseaux, des coquillages et des enfants. Pour combien de temps encore ? Un nouveau tourisme s’annonce avec les meilleures intentions puisque celles-ci sont écologiques. Les investisseurs sont prêts, les projets se peaufinent.

Djerba n’est pas seulement un délicieux piège à farniente, elle est une île qui se bat en douceur pour garder sa mémoire. Houmt Souk reste le gros bourg tranquille que Flaubert a connu. La « capitale » offre au flâneur un dédale de rues pavées, de terrasses de cafés ombragées de bougainvilliers ou de figuiers. Les habitations chaulées, la peinture des volets et des portes rappellent que les couleurs de Djerba claquent en blanc et bleu azur. L’auberge de jeunesse a investi un ancien foundouk (caravansérail), véritable pièce de musée toujours vivante.

Le souk, avec ses ruelles aux épices, sa criée au poisson, unique en Tunisie, attire les Djerbiens comme elle le fait depuis des siècles. Sous la halle, les pêcheurs coiffés d’un chapeau de paille et fleur de jasmin piqué derrière l’oreille brandissent des guirlandes de seiches passées sur un fil en chantant leur mélopée d’enchères à une foule concentrée. Hormis le grand panneau qui prévient le touriste : « Achetez votre poisson et faites-le cuire à votre hôtel », rien n’a trahi l’âme du village. Seul tribut à la modernité, la marina qui a remplacé des entrepôts délabrés où, depuis le mois de juin dernier, il fait bon déjeuner en terrasse sous les parasols.

A 10 km dans les terres, Erriadh, le plus vieux village juif de l’île, propose une halte hors du temps. Sa synagogue El-Griba abrite l’une des plus anciennes thoras du monde. C’est ici même, où juifs et musulmans cohabitaient paisiblement, qu’au printemps 2002 un attentat à l’explosif a fait quinze morts, paralysant le tourisme pendant trois ans. Erriadh a retrouvé sa sérénité.

Au détour d’une ruelle, une façade flanquée de deux cactus : l’Hôtel Dar Dhiafa, première expérience du genre, indique la direction que le gouvernement souhaite donner à son tourisme : charme, haut de gamme, patrimoine. Ces cinq houchs (habitations traditionnelles), réunies pour former un labyrinthe de patios et de chambres, s’avèrent être un havre de calme et de fraîcheur qui transporte le voyageur des millénaires en arrière, quand Djerba était une géante.

« Cette île est un don du ciel. Tout y est original. » Il y a dans lavoix d’Houcine Tobji, historien, l’émotion de celui qui célèbre une déesse oubliée. « Elle a rayonné dès le VIIe siècle avant notre ère, à l’époque de Carthage, quand ses cousines du littoral ont attendu deux mille ans pour en faire autant. » Houcine Tobji, lui, a mis dix ans pour créer le Musée du patrimoine à Guellala, véritable îlot de mémoire en plein raz-de-marée golf-planche à voile-thalasso. Juché sur le point culminant de Djerba (52 mètres !), s’il reçoit un public encore clairsemé, sa situation dominante sur la baie de Guellala attire les Tunisiens qui aiment y contempler le soleil couchant.

Dans le palais, le touriste saturé d’images en trois dimensions retrouve le plaisir simple de scènes comme croquées sur le vif, qui évoquent la vie quotidienne depuis l’Antiquité. « Djerba a tout créé, parce qu’elle n’avait rien », précise Tobji : les huileries souterraines. Le tissage des fils d’or et d’argent à Biskri. Les poteries pour exporter l’huile et l’orge. C’est ici qu’est née la couleur pourpre, ce « rouge profond et éclatant », grâce au murex, un mollusque qui se plaisait dans les sables du Sud. Ainsi que l’emballage sous vide, sous forme de jarres bouchées avec un tissu et scellées par de l’argile.

Ile phare, convoitée puis envahie par les Vandales et les Byzantins, elle dut inventer l’autosuffisance. De cette capacité à ne compter que sur soi, restent les menzels plus ou moins à l’abandon qui émaillent la campagne entre Midoun et Mahboubine. Ces exploitations agricoles organisées autour d’une maison refermée sur elle-même représentent un exemple si réussi de développement durable et d’autarcie que l’Unesco envisage de les inscrire sur sa liste du Patrimoine mondial.

Dominique de Saint Pern

Oxalá House : Une résidence militante pour un tourisme responsable

7 bungalows, une piscine et la mer à portée de vue…

Ile de Djerba – Zone de Sidi-Mehrez (Tunisie)

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« Un tourisme durable doit être supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique, équitable sur le plan éthique et social, pour les populations locales (…) La compréhension et la promotion des valeurs éthiques communes à l’humanité, dans un esprit de tolérance et de respect de la diversité des croyances religieuses, philosophiques et morales, sont à la fois le fondement et la conséquence d’un tourisme responsable.»

(Charte du tourisme durable de l’OMT, adoptée en 1995)

 

Oxalá House est la première résidence de tourisme équitable / socialement responsable s’inscrivant dans le projet Tingitingi®.
Nous avons conçu cette résidence comme un pied de nez au tourisme de masse avec sa variante galopante « The All-Inclusive »… Une provocation au mastodonte dans son propre berceau : Djerba !

S_Oxala 0Oxalá (qui se prononce ô-cha-lâ) est une interjection portugaise dérivée du mot arabe « Inchallah », une expression d’espoir mêlé d’humilité.

Tingitingi® est le mot Swahili (se prononçant tïngui-tïngui) pour désigner une passerelle. Un mot rapporté cette fois-ci d’Afrique de l’Est (zone du Sahel), projetant dans le tissage de relations directes entre hommes et femmes de cultures différentes, les fondements d’un monde solidaire.

Le label Tingitingi® vise à promouvoir un tourisme équitable, solidaire, socialement et écologiquement responsable. Un tourisme qui permet aux populations d’accueil de valoriser leurs cultures, et au voyageur de s’épanouir dans le respect de l’environnement visité, de sa diversité culturelle et de ses équilibres internes. Loger chez l’habitant (en location saisonnière, en location de vacances ou en chambres d’hôtes) n’est qu’un petit pas dans ce sens.S_Oxala 5

La résidence adhère pleinement à la charte du tourisme équitable, et favorise les contacts directs avec les populations locales. La résidence ne travaille qu’avec des communautés d’accueil autochtones et des prestataires de services locaux (travaux ménagers, encadrement d’enfants, guides touristiques, activités diverses, découverte sportive, visites culturelles et/ou thématiques…) sélectionnés pour, outre la qualité de leurs services, leur intégrité, et leur volonté de concilier viabilité économique et développement durable.

Description:

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Oxalá House est une charmante résidence à l’architecture typique, bien intégrée dans son cadre verdoyant, à proximité (à 700m) de l’une des plus belles plages de l’île de Djerba. Elle bénéficie d’une vue directe sur la mer. La résidence est composée de 7 bungalows :

  • Trois studios pour 2 personnes (Pemba, Lamu, Nicobar). Prix:22€ à 35€ par nuit
  • Deux bungalows pour 2 à 4 personnes (Wassini et Andaman) composés d’un salon + une chambre. Prix:35€ à 52€ par nuit.
  • Un bungalow pour 4 à 6 personnes (Zanzibar) composé d’un salon + 2 chambres. Prix:45€ à 69€ par nuit.
  • Un duplex pour 6 à 8 personnes (Bornéo) composé d’un salon + 3 chambres. Prix:57€ à 86€ par nuit.

Les bungalows sont positionnés autour d’une piscine commune, et disposent tous de terrasses privatives et un accès aux jardins (2000m²).S_Oxala 6

Tous les bungalows sont climatisés (chaud et froid), meublés avec goût (du moins, on l’espère) et entièrement équipés (vaisselle + linge de maison, serviettes de toilettes…). Seules les serviettes de piscine/plage ne sont pas fournies.
Un lit pour bébé peut être mis à votre disposition (gratuitement). Il vous suffit d’en signaler le besoin au moment de la réservation.

Plus de détails sont disponibles dans notre brochure. Quelques adresses utiles (tables, hôtels…) sont dans notre fichier « Points Pratiques ». N’hésitez surtout pas à nous contacter afin de vérifier les disponibilités, ainsi  que pour toutes informations supplémentaires.
Email : tingitingi@live.fr

Tarifs :

Tous nos prix s’entendent par bungalow et par nuit (check-in à 14h00, check-out à 12h00). Les tarifs sont fonction de la saison (Haute saison HS : Juillet / Août, Moyenne saison MS : Avril / Mai / Juin et Septembre) et sont dégressifs en fonction de la durée du séjour.
Un dépôt de garantie de 100€ (Studio) / 150€ (Salon+1C ou Salon+2C) / 200€ (Duplex) sera demandé au check-in, et restitué après avoir effectué l’état des lieux de sortie. Lit supplémentaire gratuit jusqu’à 5ans, et à 7.5€ (BS et MS) – 10€ (HS) au-delà.
Prière de nous consulter pour les longs séjours (au-delà de 2 mois).
Le ménage final est à la charge du locataire. Il lui sera possible de faire appel à un service ménager pour moins de 10€.

Les tarifs sont disponibles dans notre brochure de prix.

Localisation géographique :

S_Out 5La résidence est située dans la zone de Mezraya, à 15km de l’aéroport, à 8km de la capitale de l’île (Houmt-Souk) célèbre pour son port de pêche, ses souks et ses orfèvres, et à 7km du village typique de Midoun. La plage est à 700m.
Elle vous apparaîtra dans sa blancheur éclatante sur la droite de la route touristique, juste avant d’atteindre l’hôtel Radisson SAS (au niveau de l’agence Eden Tour).

Activités possibles & Services :

Randonnées à cheval, 7 km de plages préservées jusqu’à la presqu’île des flamants roses (zone protégée), activités nautiques, Golf 18+9 trous…
Autres services (ménagers, courses, garde d’enfants, cures de thalasso…) à réserver sur place.

Dans les environs :

S_Out 3Outre ses atouts naturels (de magnifiques étendues d’oliviers et de palmiers, d’impénétrables clôtures en terre surmontées par des agaves, des aloès et des figues de barbarie, de longues plages sablonneuses ou rocheuses), l’île de Djerba offre une multitude de spots socioculturels (des Menzels servants d’habitat traditionnel, des souks et marchés hebdomadaires animés, un folklore et des minorités actives, une centaine de petites mosquées typiques, quelques huileries souterraines encore intactes, des ateliers d’artisans en activité, des musées et des parcs à thèmes…). Nous nous ferons un grand plaisir de répondre à toutes vos demandes d’information.

Huilerie Fsili 1Quelques spots (mais ce qui suit est loin d’être une liste exhaustive) méritent le détour :

  • Le Borj El-Kebir ou Borj Ghazi Mustapha ou encore le fort espagnol : Sur les vestiges d’un ancien fort romain, Roger de Loria, amiral d’Aragon et de Sicile, construisit en 1289 une nouvelle forteresse. Au milieu du XVe siècle, le sultan hafside, Abou Farès El Hafsi, complète la construction, qui est encore renforcée par le corsaire Dragut en 1557 et en 1560, par les Espagnols, qui y sont, la même année, assiégés et exterminés.S_Djerba2
  • La mosquée Fadhloun dont la construction remonte au 14ème siècle. La mosquée présente une architecture transcendante par sa simplicité et beauté. Son originalité réside dans le fait qu’elle ait,      semble-t-il, conservé son architecture originelle.
  • La synagogue El-Ghriba : Les fondations de cette synagogue remonteraient au 6ème siècle av. J.C., faisant d’elle l’une des plus anciennes au monde. Selon la tradition, la construction de cette      synagogue serait liée à l’établissement sur l’île d’une colonie de réfugiés juifs fuyant les armées perses, après la destruction du Temple de Jérusalem par les Babyloniens (586 av. J.C.). Ces réfugiés auraient sauvé certains manuscrits des tables de la loi. Au 15ème siècle après J.C., la communauté s’agrandit avec l’arrivée de juifs expulsés d’Espagne par les Rois Catholiques. Le sanctuaire d’El-Ghriba passe pour être le second dans l’échelle des dévotions juives et, à ce titre, est le lieu de pèlerinage annuel (à la Pâque juive) de juifs venants du monde entier.
  • L’huilerie souterraine El-Fsili à MidounS_Djerba1
  • Les foundouks (caravan-sérails) de Houmt-Souk
  • Le marché au poisson de Houmt-Souk où la vente à la criée se pratique encore et toujours.
  • Le village des potiers de Guellala où quelques rares artisans continuent, contre vents et marées, à perpétuer un savoir-faire millénaire.
  • Le musée de Guellala, construit sur le point culminant de l’île (50m !), vous permets de survoler la vie de l’île (scènes de la vie quotidienne, reconstitution d’activités artisanales, habits traditionnels…)
  • Le musée Lella Hadria (parc Djerba Explore) offre une riche collection d’un millier de pièces couvrant l’art arabo-musulman du bassin méditerranéen depuis le 7ème siècle.
  • Le Menzel de Djerba Explore, offrant une reconstitution de l’habitat traditionnel ainsi que de quelques activités artisanales (atelier de tissage, atelier de poterie).

Et la part du rêve dans tout ça…

Oxalá House est situé sur l’île de Djerba, qui est probablement l’île enchanteresse des Lotophages, telle que contée par Homère dans l’Odyssée :

« Dès lors, neuf jours durant, je fus emporté par des vents funestes sur la mer poissonneuse ; puis, le dixième, on mit le pied sur la terre des Lotophages, qui pour nourriture ont des fleurs. Là, nous marchâmes sur le continent ; on puisa de l’eau, et, bien vite, mes compagnons prirent leur repas sur les vaisseaux rapides. Mais, quand nous eûmes mangé notre pain et bu notre boisson, alors je les envoyai reconnaître quels mangeurs de pain habitaient cette terre ; j’avais choisi deux hommes, et leur avais donné pour troisième un héraut. Et partant aussitôt, ils allèrent se mêler aux Lotophages. Ceux-ci ne voulaient point leur mort ; mais ils leur donnèrent du lotos à manger ; or, quiconque en avait mangé le fruit doux comme le miel, ne voulait plus rapporter les nouvelles ni s’en revenir, mais rester là parmi les Lotophages, à se repaître du lotos dans l’oubli du retour. Et je dus, moi, les ramener de force tout en larmes à leurs vaisseaux ; je les tirai et les attachai à fond de cale sous les bancs, et cependant je pressais les autres compagnons, qui m’étaient restés fidèles, de monter en hâte sur leurs nefs rapides, de peur qu’aucun d’eux goûtant au lotos n’oubliât le retour. Ils embarquaient aussitôt et s’asseyaient près des tolets ; puis, assis en bon ordre, ils frappaient de leurs rames la mer grise d’écume »

(IX, 82-104, trad. M. Dufour et J. Raison).