Zeitgeist : Film de propagande ou hymne à la rébellion intellectuelle ?

« Zeitgeist : The Movie » est un film documentaire (libre de droit) réalisé en 2007 par un certain Peter Joseph (un article lui a été consacré par le New-York Times), à l’origine du mouvement du même nom « The Zeitgeist Movement« .

Zeitgeist (« esprit du moment », en allemand) pointe du doigt les thèses dominantes et dénonce leur exploitation par une minorité détenant le pouvoir effectif. Il oscille quelque part entre la thèse du complot (avec, pour une fois, un argumentaire simple et percutant) et l’incitation à la rébellion intellectuelle. Les sujets abordés n’ont rien d’original : L’histoire de Jésus-Christ, les attentats du 11/9, le système bancaire, les plans secrets d’une gouvernance mondiale menés par une élitte trans-nationale, la montée des fascismes… Le regard critique apporté, la simplicité de l’argumentaire et le ton engagé, ne peuvent que séduire…

Une suite a été réalisée en 2008 : «Zeitgeist – Addendum » pour dénoncer le système monétaire (ses ravages et ses tendances esclavagistes) et proposer une nouvelle société inspirée des travaux de Jacques Fresco et de son projet « The Venus Project ». Un regard idéaliste au point de sembler, à certains moments, un peu neuneu… Et puis, les allocutions de J. Krishnamurti ne laissent guère indifférent.
Le projet Vénus vise à troquer le système monétaire (voire monétariste) actuel contre un autre basé sur le partage des ressources et les avancées technologiques bien ciblées. L’objectif ultime de cette combinaison est de tarir la source de tous nos maux : la notion bien entretenue de rareté, la névrose consumériste, la recherche effrénée du profit…
Les critiques ne manquent pas… voir, entre autres, Boing-Boing ou The Stranger

Considérer que Zeitgeist est la Vérité relèverait de l’inconscience. N’y voir qu’un travestissement surréaliste des vérités établies (œuvre d’un désaxé notoire, comme certains l’ont dit) est un signe de stupidité et/ou de malhonnêteté intellectuelle.

Sans être un partisan inconditionnel des théories du complot, je ne peux que lui reconnaître sa vision engagée visant un système alternatif capable de remettre en cause les chauvinismes, de contrer les pensées dominantes, de développer l’anticonformisme, et d’établir des contre-pouvoirs.

Je lui reproche, cependant, l’absence de la mention explicite de ses sources. Ainsi, et en l’absence de preuves irréfutables (sources datées et vérifiables), je reste dubitatif devant la citation de David Rockefeller (Council on Foreign Relations) « Nous sommes reconnaissants envers le Washington Post, le New York Times, Time Magazine, et les autres grandes parutions dont les directeurs ont assisté à nos meetings et ont honoré leur promesse  de discrétion durant près de 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer notre plan pour le monde si nous avions été exposés aux lumières de la publicité durant ces années. Mais le monde est plus sophistiqué et préparé à marcher vers un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est certainement préférable à l’autodétermination nationale pratiquée dans les siècles précédents ». Je suis littéralement « sur le cul » (et un peu plus dubitatif) devant ce que rapporte Aaron Russo (cinéaste) sur le complot mondialiste, et plus spécifiquement sur Nicholas Rockefeller : une prémonition bluffante, datant (selon ses dires) de 11 mois avant le 11/9, détaillant l’enchainement à venir, la guerre contre un ennemi éternel mais fictif, le matraquage médiatique et l’enrôlement des foules, jusqu’à l’atteinte de l’objectif ultime : le pouvoir absolu et la main mise sur les libertés fondamentales.

Des 2 films, je retiens, au moins, cette citation du philosophe indien Jiddu Krishnamurti : « Ce n’est pas un gage de bonne santé que d’être bien intégré dans une société profondément malade »

The Revolution is Now…

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