Vœux 2021 – Vœux en temps de confinement

« N’ayez pas peur madame, on n’est pas de la police ! » – Coluche

Il n’y a pas si longtemps que ça, j’étais persuadé que la connerie absolue ne pouvait exister. Ma référence en la matière a toujours été Yvan Audouard qui disait : « La connerie absolue n’existe pas car, à partir d’un certain degré, le con cesse d’être rentable. » (La connerie n’est plus ce qu’elle était – 1993).
C’était sans compter avec le changement de business model des producteurs de conneries. Avec des cons qui bosseraient pour la gloire 24h/24 7j/7, tellement ils se sont faits des couilles en or sur YouTube & Co (ou les deniers publics), la connerie absolue est peut-être à portée de main.

Tingitingi - eCard 2021

Nous voilà à la fin d’une année mémorable, monomaniaque, où tout a tourné autour d’un seul sujet ou presque : Le coronavirus. On en a bouffé tous les jours, et à toutes les sauces. Une vie suspendue à l’évolution d’un virus, où Jérôme Salomon est devenu un membre à part entière de nos familles, malgré le décompte macabre qu’il nous assénait tous les soirs.

Avec ce virus, on a découvert des hordes de complotistes, de négationnistes du Covid, de zélateurs de la chloroquine. On a tout entendu : que l’épidémie c’est de la pure intox, le fruit d’une conspiration pour asservir nos libertés, que la classe dirigeante nous empêche d’accéder aux traitements efficaces pour garder la main sur nous, nous confiner à volonté jusqu’à ce qu’un vaccin soit produit par l’oligarchie pharmaceutique pour qu’elle se fasse des couilles en or.

Au risque de passer pour le tordu de service, j’adore cette période trouble où tout le monde se lâche. Entre ce président (à la tignasse orange) qui suggère l’ingestion de détergent comme remède miracle à la COVID 19, et la pédiatre (et pasteure à ses temps perdus) qui explique que les problèmes de santé publique des Etats-Unis sont liés à l’utilisation d’ADN alien dans les médicaments (voire à l’infestation par le sperme démoniaque pendant les rêves érotiques nocturnes), mon cœur balance.

L’année 2020 restera dans notre mémoire collective comme étant celle où tout a foutu le camp… Après le mouvement #MeToo où on a appris qu’on ne pouvait plus trousser les filles tranquilou (ni faire pouêt-pouêt avec leurs gros nénés), nous voilà avec #BlackLivesMatter qui nous enlève, une fois pour toutes, toute envie (même passagère) de poser son genou, durant huit minutes, sur le cou d’un noir, plaqué au sol. Pire encore… on a maintenant droit au « #MeToo des keufs ». La parole contre les violences policières se libère, nous ôtant le plaisir de casser du basané et du noir en toute impunité. C’est bien ce que je dis… Tout fout le camp, bordel de merde !

Attendez, pouce ! Je corrige ce que je viens de dire…
Il n’y a pas de violences policières, mais juste des violences de policiers. Des policiers qui, à la base, sont super gentils mais qui deviennent violents face aux comportements inadmissibles de quelques ensauvagés. On devrait d’ailleurs parler d’excès de zèle, d’excès abusifs (ce qui sous-entend que certains excès ne le seraient pas… ou que certains abus ne seraient pas des excès) qui relèvent, en quelques sortes, des dommages collatéraux des opérations de maintien de l’ordre.

Ces excès restent le faits d’éléments minoritaires (c’est invérifiable, mais vous pouvez me croire sur parole :), même si on commence à y voir, en toile de fond, quelques tendances idéologiques puissantes. Les mauvaises langues parleraient même de tendances structurelles qui rendent représentatifs des discours et des comportements portés par une minorité. Cette minorité visible, qui se déchaine de temps en temps, dirait haut et fort (et agirait en conséquence) ce qu’une majorité tairait mais n’en penserait pas moins. Une minorité qui se chargerait, en quelques sortes des basses besognes pour le compte d’une majorité qui laisserait faire tout en se préservant des éclaboussures éventuelles.

Bon… tout ça c’est de la pure spéculation, bien évidemment… Quoi que…

Avec le passage à tabac de Michel Zecler (et ce qui va avec : une bonne dose de « faux en écriture publique » et un soupçon de racisme), la France fait semblant de découvrir son côté sombre de la force ! Pourtant Dark Vador n’a pas arrêté de frapper : Théo avec sa plaie de 10 cm dans le canal anal et son muscle sphinctérien sectionné par l’insertion d’un bâton télescopique (depuis, je serre les fesses dès que je vois un torchon bleu), Cédric qui, suite à un contrôle policier et le placage au sol qui va avec, meurt des suites d’une fracture du larynx et d’un arrêt cardiaque, Zineb touchée au visage par un tir de lacrymo alors qu’elle ferme la fenêtre de son appartement situé au 4e étage et qui en meurt, Leila qui, après avoir appelé la police en tant que témoin d’une agression dans la rue, se trouve physiquement malmenée par la BAC, mise en garde à vue et renvoyée devant le tribunal correctionnel sur la base de seulement 20 secondes d’une vidéo réquisitionnée de 30 minutes (le reste de la vidéo n’arrangeant pas la version de la BAC)…

Il faut dire que Zecler rendait bien, avec sa silhouette enrobée, son air à la Whitaker et son visage boursoufflé dégoulinant de sang, après une vingtaine de minutes de tabassage en règle. Mieux… C’est un noir qui sait parler. Une belle vidéo à offrir pour Noël… D’ailleurs je m’étonne que personne n’a eu l’idée de lancer le Coffret DVD / Blu-ray « Violences Policières & Autres Bavures ».

Quel bordel ! Surtout que ce n’est que la partie immergée de l’iceberg… Car, on ne va pas tourner autour du pot. La brutalité et le racisme font partie intrinsèque de l’institution. Et ce n’est pas pire aujourd’hui qu’il y a dix ans. La seule différence c’est que les abus sont maintenant, de temps en temps, filmés et diffusés sur les réseaux sociaux. C’est grâce à tous ceux qui ont un smartphone collé à la tête, qu’on peut se régaler de ces échanges savoureux entre policiers « Un bicot comme ça, ça nage pas ! […] Ha ! ha ! ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied. » (parlant d’un arabe, un voleur surement, qu’ils viennent de courser jusqu’à ce qu’il se jette dans la Seine).

Desproges disait « La hiérarchie des valeurs impose aux subordonnés une certaine déférence envers leurs supérieurs. Ainsi les flics se doivent-ils de se montrer humbles devant leur bâton. »

Il faut dire que leur Dark Vador en chef (Moussa, de son vrai nom… Si si, il s’appelle comme ça) ne fait pas dans la dentelle. Sous ses airs de premier de la classe, se cache une personnalité chaude comme la braise, des plans cul à gogo, un maestro du troc (suivez mon regard), mais aussi un gars simplet à la subtilité limitée… Car il ne faut pas être d’une grande subtilité pour dire : « Ça m’a toujours choqué de rentrer dans un hypermarché et de voir qu’il y a un rayon de telle cuisine communautaire, c’est comme ça que ça commence le communautarisme ». Je n’ai pas vraiment cerné le rayon qu’il pointe du doigt : le coin asiatique, le rayon vegan, le rayon bio (qui est, de notoriété publique, lié à la communauté Amish) ou c’est peut-être celui de la charcuterie Alsacienne…Bon, Moussa est peu subtil mais très réservé. J’ai l’impression qu’il a de mal à dire que c’est le rayon Hallal qui le fait chier. Je le comprends, après tout. C’est bien connu que le terreau de l’extrémisme religieux réside dans… le ravioli hallal de chez Carrefour.

Moussa est timide, mais horriblement efficace. On vient enfin d’identifier le gars qui planquait des saucissons dans le rayon hallal du Carrefour de Tourcoing (entre deux parties de jambes en l’air).

A ce rythme, le couscous (en tant que signe de communautarisme aggravé) sera bientôt un produit de contrebande ! Suivront ensuite les œufs de Pâques et le calendrier de l’avent !

Bon Moussa, tu te tais maintenant !
Ecoute plutôt Suprême NTM (C’est arrivé près de chez toi), ça t’ouvrira peut-être les yeux (pour l’esprit, on attendra 2100)

« Les bavures sont au menu, j’te souhaite la bienvenue
Dans la France de ceux qui pensent qu’en banlieue
On ne peut pas penser puisqu’on pense qu’à danser, rapper sur des beats cadencés
Remarque ils pensent aussi qu’les 3 millions de chômeurs c’est
3 millions d’immigrés, donc, c’est clair que c’est
Pas gagné, qu’avec leur vision bornée
J’me dis même, que le mec qui r’dressera le pays, il est pas encore né
Ouais, c’est ici qu’on vit et c’est ici aussi qu’officie
La plus grande bande de fachos qui fit si
Peur en son temps fils ! Si on laisse couler, on est morts
Coupons les couilles du porc ! Ouah, ça c’est fort !
[…]
C’est arrivé près de chez toi, ouais, presque sous ton nez
Cesse de prendre cet air étonné, pas le moment d’abandonner
Faut tout donner afin de changer les données
It’s underground o’clock, le Glock va détonner »

Cette histoire de confinement nous a mis dedans… Le monde était déjà bizarre avant. Et quand vous prenez des gens bizarres et vous les confinez… a priori, ça n’arrange rien du tout. Bien au contraire…

Depuis le second confinement, et selon un sondage IFOP (décembre 2020), 40% des moins de 30 ans, ainsi que 29% des dirigeants d’entreprises, se sont masturbés pendant leur temps de travail. Une façon comme une autre d’égayer sa journée. Mais comme pour les keufs, certains se sont fait choppés la main dans le sac. En octobre, un des collaborateurs du New Yorker a été remercié pour avoir oublié de couper sa caméra alors qu’il s’astiquait la zigounette pendant une téléconférence… Putain, la descente !

J’en connais d’autres qui branlent le mammouth à longueur de journée, mais qu’on n’a toujours pas virés : nos gouvernants. Ils ont toujours avancé masqués, mais là, ils le sont vraiment. Ils nous bassinent avec de grandes idées et de grands principes (de lumières, de vivre-ensemble…) qu’ils torpillent dans la foulée avec leurs amalgames et raccourcis.

Quand j’entends les propos du ministre de l’éducation nationale sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, ça me laisse sur le cul ! En 1905, Briand et Jaurès se faisaient traiter de « socialo-papalins ». Et quelques dizaines d’années plus tôt, on a commencé à évoquer le « péril judéo-maçonnique »… C’est le type d’essentialisation (et d’oxymore, par la même occasion) qui fait froid dans le dos !

Je ne suis guère rassuré quand je vois une ministre (de la citoyenneté ? appelons-la « La Morano de Macron ») participer activement à l’offensive lancée contre l’Observatoire de la laïcité par la sphère des « islamo-stressés » (pour reprendre une expression du journaliste Nabil Wakim, auteur de L’Arabe pour tous), au prétexte qu’il représente une tendance trop libérale de la laïcité. Notre nouvelle Morano a récemment annoncé qu’il s’agissait de faire « évoluer » l’institution vers « une structure qui porterait la parole de l’État » (comprenez une néo-laïcité agressive, débordant du cadre de la loi de 1905 et façonnée par ceux-là mêmes que Jupiter appelait « Laïcistes », en 2016). Putain, on n’est pas rendu !

Parlons justement de Jupiter (notre Gourou en Chef) qui commence à me les briser menu avec son « esprit des lumières ». Lumières par ci, lumières par là… On se croirait dans une boite de nuit. Des mots dont il se gargarise à longueur de discours, mais qu’il planque bien profond dans le cul dès qu’il s’agit de faire du business avec un despote ami. Jupiter a même poussé le vice jusqu’à remettre (en catimini, certes) la grand-croix de la Légion d’honneur au dictateur Egyptien Al-Sissi, Général putschiste responsable, entre autres, du massacre de la place Rabia-El-Adaouïa (août 2013) et ses quelques 2000 morts. En Macronie, la lumière est aussi à géométrie variable ! Elle l’a toujours été, d’ailleurs. Il suffit d’enlever sa capote manichéenne et d’arrêter de se prendre pour la vérité absolue, pour voir que même les figures historiques des Lumières n’ont pas été des références en la matière.

N’est-ce pas Voltaire qui écrivait : « Il est à propos que le peuple soit guidé, et non pas qu’il soit instruit ; il n’est pas digne de l’être » ?

N’est-ce pas Rousseau qui affirmait dans « La Nouvelle Héloïse » qu’il n’est pas opportun d’instruire « l’enfant des villageois, car il ne lui convient pas d’être instruit » ?

N’est-ce pas toujours Voltaire qui, en 1741, publiait « Le Fanatisme ou Mahomet le prophète ». Son but était de condamner les religions monothéistes, et d’attaque en premier lieu le christianisme, comme il le reconnaîtra une année plus tard. Mais pour éviter les ennuis, prévenir la critique, il choisit de charger l’islam. Et il pousse la malice jusqu’à dédier son œuvre au pape Benoît XIV. Vous voyez qu’on n’a rien inventé de nouveau ! On encule l’Islam (mais pas les musulmans, hahaha) et on lèche le trou de balle de Sa Sainteté.

Il parait que la connerie, ça se cultive. Il semblerait même qu’on soit gouverné par un collectif de jardiniers en herbe… Mais putain les gars, quand est-ce que vous allez arrêter votre jardinage à la con ? Quand pensez-vous arrêter de légiférer sur tout ce qui bouge, pour enfin vous consacrer à ce qui touche vraiment au fondement de l’état de droit ? Quand pensez-vous arrêter d’attiser les haines et d’exploiter les ignorances pour favoriser plutôt des relations sociales apaisées ?

Ça fait 20 ans que vous planquez la merde sous le tapis du populisme.
Ça fait 20 ans que vous cultivez une pensée manichéenne, réductrice et fanatique
Ça fait 20 ans que je ne vous ai pas vus mener l’ombre d’une réflexion rationnelle sur nos maux de société. Voltaire disait déjà : « La politique est le moyen pour les hommes sans principes de diriger des hommes sans mémoire ». Et 2020 n’a pas relevé le niveau…
Il faut se rendre à l’évidence : le pseudo universalisme français a vécu… Il ne peut en être autrement quand ceux qui nous gouvernent sont cons, « cons comme un iceberg. Trois fois plus cons que ce qu’on voit » (Capitaine Haddock dans Tintin)

Dans un numéro récent du magazine Time, 2020 est proclamée la pire année de l’histoire… du moins de celle vécue par la plupart de la population actuelle. Facile, vu qu’il faudrait qu’on ait plus de 100 ans pour se souvenir de la première guerre mondiale ou de la grippe espagnole de 1918, plus de 90 ans pour se souvenir de la Grande Dépression, et plus de 80 ans pour se souvenir de la deuxième guerre mondiale. Les propos du Time me font rire : La génération actuelle pense qu’elle a vécu la pire année de l’histoire alors qu’elle a passé des mois, assise devant Netflix ! Eh ben les jeunes, dites-vous que ça n’a été qu’une petite mise en bouche. Pour la p’tite histoire, vous avez raté la peste d’Athènes en 430 av. JC et ses 80 000 morts (le tiers de la cité). A l’époque, il n’y avait pas tout cet effort de prévention, ces confinements à gogo (car il n’y avait pas encore Netflix), ni ces clips télé disant « Eh Athéniens, mouchez-vous dans votre coude ! ». C’était encore pire avec la lèpre (entre 1100 et 1350) : On ne pouvait même plus dire aux gens de se moucher dans leurs coudes… car ils n’avaient plus de coudes.
Donc, sans vouloir minimiser votre mal-être social / psychologique / économique induit par ce confinement à répétition, je trouve que vous pleurnichez un peu trop… Vous devrez socialiser un peu plus avec ce qui vous entoure, à l’image de Rain Gordon. Rain, jeune femme russe de 24 ans, s’est mariée il y a quelques mois avec son attaché-case, qu’elle a prénomme Gideon. Dans un entretien avec The Mirror, Rain explique qu’elle a toujours été fascinée par les objets. Une fascination qui s’est transformée, au fil du temps, en attirance physique et sexuelle. Aujourd’hui, elle considère Gideon comme le grand amour de sa vie.
Ne rigolez pas ! En France, on a déjà eu ce phénomène… Il y a quelques années, une certaine Laetitia s’est mariée avec son portefeuille… qu’elle prénomma Johnny.

Personnellement, le confinement m’a permis d’apprendre plein de choses… Comme le lien entre les doigts et la taille de la bite… Si si, c’est du sérieux et ça vient de Corée. Selon une récente étude publiée dans l’Asian Journal of Andrology, le ratio entre l’index et l’annulaire donnerait une bonne idée de la taille de la bite d’un mec… Plus ce ratio est faible, plus grande est la bite. Cette relation ne semble pas si étrange que ça, quand on sait que le développement des doigts et des orteils est contrôlé par les mêmes gènes que ceux qui se chargent du développement des parties génitales. Ce qui est marrant, c’est que les Coréens ne sont pas les premiers à s’intéresser à ce ratio digital. Des psychologues de Cambridge ont également mis en évidence un lien similaire entre ce ratio digital et l’appétit au risque des traders de la City. De là à dire que les traders ont de grosses bites, est un pas que je ne franchirai pas !
Par contre, depuis que j’ai lu ce truc, je fais une fixette sur les doigts des femmes. La mère nature ne pouvant être misogyne, je ne peux m’empêcher de faire des extrapolations sur la taille du clito.

L’année 2020, restera gravée dans ma mémoire (au moins le temps qu’Alzheimer fasse son boulot) comme étant celle durant laquelle :

  • Mauricette a reçu la première dose de vaccin anti- COVID, en France.
  • Stéphane Rose a sorti son « En finir avec le couple », aux éditions La Musardine. Il y remet en cause l’exclusivité sexuelle et la notion du couple. Un nouveau pavé dans la mare du « normal » qui vient compléter 2 essais précédents « Défense du poil » (2010) et « Comment rater sa vie sexuelle » (2012). Mesdames, je suis sûr que vous êtes en train de marmonner : « Il n’y a qu’un mec pour écrire ça ! »
  • Des compagnies aériennes aux abois ont réussi à écouler des vols hors de prix pour nulle part…des vols en boucles fermées de quelques heures (7 heures pour Quantas !). Pire, en juillet, China Airlines a proposé de faux vols, avec cartes d’embarquement, contrôle des passeports, consignes de sécurité à bord, mais sans décollage…
  • Sous les applaudissements, Mila, lycéenne aux cheveux mauves, a dit « le Coran il n’y a que de la haine là-dedans, l’islam c’est de la merde. (…) J’ai dit ce que j’en pensais, vous n’allez pas me le faire regretter. Il y a encore des gens qui vont s’exciter, j’en ai clairement rien à foutre, je dis ce que je veux, ce que je pense. Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir. » (en Janvier), puis « Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s’il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, j’les ai toujours pas sortis. » (en Novembre). Je garde ces paroles (très subtiles et oh combien poétiques) pour mes vœux 2022… J’adore !
  • Une étude a montré qu’un enfant américain de 4 à 10 ans est capable de reconnaître à peu près 1000 logos de marques. En revanche, il a du mal à faire la différence entre deux feuilles d’arbre de sa région. Mais est-ce vraiment différent à la maison ? Je vous laisse vérifier…
  • Notre Jupiter national a exigé un « Islam des Lumières ». Monsieur le Président, il suffisait de le demander ! On attend juste des spécifications techniques plus précises pour démarrer l’implémentation de tout ce bordel…
  • Le Couscous a été inscrit au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO. Eric Zemmour a été chopé en train de saccager le rayon semoule de son monop. Maintenant que l’’UNESCO envisage de faire entrer la Harissa, Zemmour a déjà le feu aux fesses.
  • Une soirée clandestine de quelques 500 fêtards a eu lieu à Marseille, au mépris des règles de confinement. Je donnerais cher pour savoir ce qui s’est passé dans la tête des organisateurs… Ils pensaient vraiment passer entre les mailles du filet
  • La journaliste du Figaro, Judith Waintraub a associé sur Twitter une femme qui porte le voile aux terroristes du 11 septembre 2001.

Pour une année confinée, c’est plutôt pas mal !

Ce dernier débordement (un d’une longue série) mérite explication, car il dit long sur l’islamophobie décomplexée qui règne actuellement. Dans une vidéo, la jeune étudiante voilée explique à BFM TV comment elle utilise son compte Instagram pour partager ses recettes de cuisine (simples, pas chères et sans four) avec d’autres étudiants.

TwitFigaro
La journaliste du Figaro tweet la vidéo en y collant «11 septembre», au-dessus ! Un connard fini lui envoie des menaces sur la toile, et tout le monde vient à son soutien (ce qui est, normal vu que les menaces de mort sont inadmissibles… et ce, quelle que soit la bassesse du destinataire). Mais personne ne prend la peine de condamner le tweet scandaleux (c’est un peu moins normal… mais bon, on s’y habitue !). Pire, il y en a même qui en ont défendu le contenu : « Oui, la banalisation du voile accompagne la progression de l’islamisme », « En républicaine exigeante, Judith Waintraub sera toujours l’adversaire courageuse de toute forme de séparatisme. La liberté d’expression ne se négocie pas » C’est beau la liberté d’expression !

Moralité de l’affaire : si tu es femme et voilée, laisse-toi insulter un bon coup et vas finir tes Makrouds ailleurs. Tu sauras, une fois pour toutes, que « les cons gagnent toujours. Ils sont trop » (Cavanna). Et tu puiseras ta consolation dans les paroles (toujours apaisantes) d’Edgar Morin : « Je suis pour la liberté des femmes qui se dévoilent en Iran et pour la liberté des femmes qui se voilent en France ».

Il faut dire que la jeune femme qui vient d’en prendre plein la gueule (dans l’indifférence généralisée) ne peut plus compter sur le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France), pour la défendre, ni pour lui apporter l’assistance juridique nécessaire. Le CCIF est mort !

Moussa, le 1er Policier de France, a décidé sa dissolution. Son décret affirme : « les publications du CCIF sur les réseaux sociaux ont généré de la part de sympathisants et d’internautes des propos “antisémites, négationnistes, hostiles aux autres formes de croyance, homophobes” ». Sur les mêmes bases, je commencerais bien par démonter le compte Twitter de Moussa et son ramassis de commentaires incontrôlables.

Le décret justifie la dissolution par le fait que le CCIF « entretient de nombreuses relations avec des penseurs ou prédicateurs affiliés à l’islam radical. ». Ah bon ?! Et que fait-on d’un gouvernement qui entretient de nombreuses relations inavouables avec ce pays, chantre du salafisme le plus agressif, qui assassine et démembre ses opposants dans des ses consulats à l’étranger ?

Moussa pense que « Le CCIF défend et promeut une notion « d’islamophobie » particulièrement large ». Moussa a toujours été taquin ! Il y a des jours où j’ai envie de lui rouler une pelle, en lui malaxant les couilles, tellement il me fait marrer…

Devant tant de crispations, je ne peux m’empêcher de penser aux paroles de Clemenceau qui essayait de calmer les esprits, il y a plus d’un siècle : « Je repousse l’omnipotence de l’Etat laïque parce que j’y vois une tyrannie. Pour combattre la congrégation, nous faisons de la France une immense congrégation. […] S’il pouvait y avoir un conflit entre la République et la liberté, c’est la République qui aurait tort « 

Le confinement n’a rien arrangé à notre capacité à prendre les problèmes par le bon bout. J’ai l’impression de flotter dans un bouillon de pensées brouillonnes. Une soupe primordiale immonde (dans laquelle tout le monde pisse) qui me remplit par tous les orifices. Un brouhaha stérile qui ne fait que nous faire vomir toute l’agressivité qui somnole en nous. Nous sommes dans un monde où on parle en permanence, on commente tout ce qui se passe, tout ce qu’on fait, et on dit tout ce qui nous passe par la tête, sans filtre aucun… Le tout est balancé sur les réseaux sociaux, en temps réel, sans se préoccuper de la portée de ses paroles, ni de leurs conséquences. C’est la liberté d’expression 2.0, Connard !

Blanche Gardin le dit avec son humour qui décape : « Vous vous rappelez avant quand on disait « Les paroles s’envolent, es écrits restent ». On ne le dit plus ça. On le dit plus parce qu’on écrit tout ce qu’on dit. On publie la moindre réaction. Pourquoi on disait ça avant ? On le disait parce qu’on avait conscience que ce qu’on pense en premier au sujet de quelque chose c’est très souvent d’abord de la merde… qui s’accumule sur le chemin d’une pensée qui sera un jour intéressante, pourquoi pas une opinion. C’est qu’on filtre plus du tout les premières pensées. On les offre. On les partage avec le monde entier : « Prenez ! Prenez ! Ceci est ma merde. Battez-vous avec, oui ! ». C’est ça ce qu’on fait. C’est comme si on était au restau et que pour te faire patienter, le cuistot t’apportait une assiette avec des épluchures de patate dedans, ensanglantées car il s’est coupé, et il t’explique pourquoi il s’est coupé en disant « Ben oui, j’étais en train de surveiller l’ail et je me suis coupé ». Mais non ! Il y a des étapes dont on n’a pas besoin d’être informé, ni d’en être conscient quand on commande des frites. »

Non, Mila, recouche-toi. On ne parle pas de toi !

Je suis déconcerté par ce monde. Je suis littéralement paumé…
Comme Blanche, j’avais beaucoup plus de certitudes à 20 ans qu’aujourd’hui… Et plus le temps passe, moins j’en ai.

L’une de mes dernières certitudes est peut-être celle d’Edgar :« Je crois en la nécessité d’organiser et de fédérer des oasis de résistance de vie et de pensée, de continuer à montrer la possibilité de changer de voie, de ne pas sombrer nous-mêmes dans les vices de pensée que nous dénonçons. J’ai vécu le somnambulisme dans la marche au désastre des années 1930. Aujourd’hui, les périls sont tout autres, mais non moins énormes, et un nouveau somnambulisme nous assujettit. Selon la formule d’Héraclite : ‘Eveillés, ils dorment’» (Edgar Morin – 2020)

L’autre est celle de Geluck et son chat : « L’intelligence a été inventée il y a très longtemps par un type vachement malin. La connerie, c’est autre chose, c’est une création collective. »

Putain, on n’est pas rendu !

Dans un tel contexte, vous souhaiter une Bonne Année relèverait de l’acharnement spéculatif, de l’abus de faiblesse, voire du foutage de gueule. Permettez-moi donc de vous l’épargner.

Bien la bise,
Zouheir

PS : Ceci est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des faits ou des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence. Tout est pile-poil comme dans « Soumission » de Michel Houellebecq

PS2 : Une compilation de mes délires des années précédentes…

Vœux 2020 – En pleine dissonance cognitive…

« C’est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu’on réalise qu’on ne peut pas régler tous les problèmes par la violence… » – Proverbe chinois

Et paf, le Saint-Sylvestre est de retour… Il se pointe trop souvent à mon goût. Mais ça, vous le savez déjà…

Tingitingi - eCard 2020

D’ici, depuis le trou du cul du monde civilisé (bien que j’ai régulièrement de sérieux doutes sur la pertinence de ce dernier mot), je vous vois en train de vous activer, à me donner le tournis. Le fatidique décompte approche et ça vous met dans tous vos états. Vos bonnes résolutions vous submergent.

Au risque de passer pour le rabat-joie de service (chose dont j’ai l’habitude), je vais vous en suggérer une belle : De zapper ce bordel, car il n’y a rien à fêter. Et puis, rien de tel qu’un peu de changement dans vos habitudes. 2019 a été une merde noire, bien chaude à des moments, bien glaçante à d’autres, mais d’une monotonie déconcertante : Zemmour passe toujours à l’écran, Angèle fait un carton avec son « Balance ton quoi » (oui oui, c’est bien ça le titre de sa chanson !),  la Reine des neiges fait encore recette, un moulage en acier d’un lapin gonflable (d’un certain Koons) s’adjuge à 91 millions de dollars, des incantations écologistes passent en boucle à la télé mais on s’extasie devant les illuminations de Noël, Trump garde la même tignasse, des koalas se réfugient dans les cuisines australiennes, GIFI écoule ses canons à confettis, comme les Koalas on brade nos libertés pour un peu de sécurité, on feint de découvrir que Matzneff a toujours adoré les petites filles, l’Australie flambe mais la COP 25 on s’en bat les coucougnettes, on légifère sur l’antisionisme pour qu’il ne soit plus une opinion mais un crime, des appareils de 2000 watts continuent à chauffer les terrasses des bars, on laisse des gens périr en mer en leur disant de téléphoner aux garde-côtes du pays d’à côté, des milliers de « poissons pénis » s’échouent sur une plage Californienne, la branlette de mammouth continue pour savoir qui doit porter quoi, les collapsologues constituent leurs réserves et AliExpress solde ses dildos à 4 têtes (seul point excitant au tableau, je vous l’accorde ).

Mais dites-le franchement : Y a-t-il vraiment de quoi sabler le champagne (à part le dildo à 4 têtes, bien évidemment) ?

Années après années, j’ai bossé ma réputation de bonnet de nuit. Et ce n’est ni le temps, ni l’âge qui arrangeraient cela. Il faut dire que, la cinquantaine bien entamée, je me reconnais de plus en plus dans ce que disait Cavana « Ils contemplent avec un sourire indulgent l’époque où le jus de leurs glandes toutes neuves les arrachait à la merdouille quotidienne, les projetait vers le monde, leur faisait ‘’se poser des questions’’ et y chercher des réponses » (Cavana, Je l’ai pas lu, je l’ai pas vu). Il est bien loin le jus de glandes toutes neuves !

Moins de fraicheur, mais une capacité inégalée à être con. Il parait que la connerie, ça se cultive. Et je fais plutôt partie de ceux qui ont la main verte.

Vous constaterez, cependant, qu’avec le temps j’ai vaincu mon côté « donneur de leçon ». Révolue est l’époque où je noircissais dix pages pour les vœux du nouvel an. Informer ne sert à rien ou peu. Ma conviction est que chacun doit mener sa propre réflexion sur l’état du monde, nommer ses propres réticences, et tracer (s’il le veut) son propre chemin hors du merdier ambiant. En théorie, une information abondante et argumentée offre le chemin le plus court menant aux changements de pratiques souhaités. En pratique, c’est toute une autre histoire.
Le changement, ça ne se décrète pas. C’est un travail collectif. C’est un projet participatif. Une touze géante sur une plage nudiste en plein hiver. Il faut avoir les couilles (et pas que…) d’y pointer son cul…
Et là, en parlant de couilles, je ne peux m’empêcher de penser à ce que disait Blanche Gardin (Il faut que je vous parle) : « A un moment, il faut assumer sa condition d’homme : je vous rappelle que c’est pour cela que vous avez deux couilles : votre mère en coupe, votre femme coupe l’autre, c’est la nature, ce n’est pas nous qui avons inventé le bordel, mais on suit les pointillés c’est tout… »
C’est plutôt de mauvaise augure pour mon projet participatif… Pas de couilles, pas de chocolat.

Le changement n’est jamais facile. On peut être dans une merde noire et minimiser l’ampleur de la situation par pur optimisme. C’est ce qu’on appelle la dissonance cognitive : un terme savant qui caractérise notre tendance, quand nous sommes confrontés à une contradiction intérieure, à nous persuader de l’inverse de ce qu’on pense. Un peu comme le Renard de la Fontaine (Le renard et les raisins) :

« Certain renard gascon, d’autres disent normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d’une treille
Des raisins mûrs apparemment,
Et couverts d’une peau vermeille.
Le galant en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n’y pouvait atteindre :
« Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.  »
Fit-il pas mieux que de se plaindre ? »

Et puis, merde ! Je suis « psychologiquement saturé ».  Une autre façon de dire « J’en ai plein le cul », mais c’est plus classe.
D’ailleurs, avez-vous déjà remarqué comment « Et puis merde ! » est souvent la meilleure solution ?

Sur ce, Bonne Année quand même…
Zouheir

PS : Je me rends compte que je n’ai pas utilisé les mots à la mode : « bienveillance » et « résilience ». Voilà, c’est fait !
PS2 : Encore des vœux qui se veulent à la Desproges (mais qui en sont loin) : « C’est net, c’est sobre, et ça vole suffisamment bas pour que les grossiers trouvent ça vulgaire. »

Vœux 2019 – Requiem pour un monde…

Tingitingi - eCard 2019Après deux ans de trêve, me voilà de retour, avec mes élucubrations habituelles. C’est l’occasion ou jamais de partager, avec vous, quelques réflexions à la con (sur des sujets qui me tiennent à cœur) : Tingiting – Vœux 2019 – Requiem pour un monde
Ce qui vous sauve c’est que rien ne vous oblige à les lire.  Je les ai néanmoins illustrées avec des dizaines de graffitis glanés sur les murs de la révolte, en France et ailleurs. Notez en particulier celui-ci : « Les murs avaient des oreilles. Maintenant, ils ont la parole».
Les graffitis vous renseignent sur l’état du monde.

Une nouvelle année. De nouveaux espoirs… C’est neuneu à souhait, mais je vais m’y conformer.
L’image globale reste sombre, j’en ai bien peur…

J’ai démarré mes divagations devant une télé où le sujet était : « Bûche ou pas bûche ? ». Je vous laisse devinez le niveau du débat et sa date…
Putain de planète. Parfois on a juste envie qu’elle s’arrête de tourner un instant pour qu’on puisse déguerpir…

Je me rappellerai toujours de Séguéla vomissant sa fameuse : « si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ». J’ai 50 ans  et pas de Rolex !
Le pire, c’est qu’ayant la cinquantaine, je n’arrête de penser à cette génération qui paiera ma retraite et qui est en ce moment en train de chasser des Pokémons.
Tout simplement flippant ! 😉

Sur ce, et comme Desproges, je vous dis « Bonne année, mon cul ! »
Zouheir

 

Vœux 2017 : Les divagations ultimes d’un (relativement) jeune vieux con…

« Testis unus, testis nullus : on ne va pas bien loin avec une seule couille » – Desproges

Tingitingi - eCard 2017

Il est samedi 24 décembre, vingt-heure pétante. Je viens de décider de me coller à la rédaction de mes vœux 2017. Ca fait déjà dix ans que je sacrifie à ce rituel que j’ai moi-même institué. Et je trouve qu’il est temps d’y mettre fin… Les rituels n’ont jamais été mon truc.

Je vous demanderais, comme chaque année, d’être indulgents quant aux fautes qui trainent ici et là. La raison en est double :

  • Je déteste me relire. Cette année, encore plus que d’habitude. Je pense que vous me suivriez sur ce point…
  • J’ai appris le français dans ce qui me passait entre les mains : les magazines de Ciné et les bouquins de cul (quelqu’un connaitrait-il la collection « Eroscope » ? C’était un peu Harlequin version hardcore). Et de toute évidence, je n’étais pas complètement concentré sur les subtilités grammaticales, ni sur les particularités orthographiques. Ceci étant dit, c’est bien à cette littérature interdite que je dois mon sens de l’abstraction et mon amour pour les mathématiques. Les voies du Seigneur sont impénétrables…

Je suis sûr que « vous voudriez que je fasse comme tous ceux qui n’ont rien à dire et qui le gardent pour eux ? Moi, lorsque je n’ai rien à dire, je veux qu’on le sache ! Je veux en faire profiter les autres. » – Raymond Devos

Pas de chance donc !

Avec mon sandwich saucisson-beurre (oui oui, c’est un peu la fête), le groupe Archive (et son album « Controlling Crowds ») à fond dans mon casque, je me lâche probablement pour la dernière fois. Au loin, les images de BFM TV (la chaine la plus merdique au monde) tournent en boucle. On y voit défiler ce qui importe le plus à une bonne partie de la population, à cet instant précis : la buche de Noël (glacée ou pâtissière), la célébration du réveillon et le transit probable d’un certain terroriste amateur par le sol français. Sont oubliés les dizaines de milliers de déplacés d’Alep, les centaines de milliers de réfugiés qui errent ici et là, ainsi que les centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qu’on a condamné à une mort certaine par notre silence et nos compromissions. Je l’ai toujours dit : BFM est à l’information ce que la branlette est à l’amour… Ceci étant dit, comparer BFM (comme les autres chaines dites d’information continue) à la branlette, porte préjudice à cette dernière. Contrairement à BFM TV, l’onanisme permet la diffusion de dopamine (hormone du bonheur) dans le corps, active les muscles pelviens (chacun travaille le muscle qu’il peut 😳 ), et entraîne l’amélioration de la qualité du sperme (vu ce qu’on avale comme cochonneries, un sperme de bonne qualité sera bientôt une denrée si rare qu’elle vaudra de l’or :-) ).

Au risque de me répéter, cette période de fêtes me fout toujours à plat. Un compteur qui s’incrémente encore une fois et qui prend un malin plaisir à me rappeler que ce monde ne va guère mieux. Avec cette phrase reprise mot pour mot de mes vœux 2008, je boucle la boucle de 10 années de vœux pour rien… rien de nouveau, rien de meilleur, rien de vraiment palpitant sous le soleil… Bien au contraire, j’ai l’impression que depuis mes premiers délires, nous n’avons fait que nous enfoncer un peu plus dans la mouise, dans une espèce de bêtise crasse généralisée, un monde où l’idiotie est devenue cool.

Je vous donne un exemple super cool : Le Masturbate-a-thon à San Francisco. Cet événement annuel rassemble des centaines de branleurs (au sens propre du terme) qui payent 20 dollars pour passer la journée à se toucher, pour leur bien et celui de l’humanité toute entière, puisque les fonds collectés sont reversés à des associations caritatives. L’évènement a lieu en mai, le mois international de la masturbation (sisi, vous avez bien lu) … C’est aussi l’occasion de battre le record mondial de la branlette la plus longue, record détenu depuis 2012 par Sonny Nash (acteur porno) : dix heures et dix minutes avant d’éjaculer. Ce qui est étonnant c’est que ni BFM, ni TF1, n’en ont parlé…

En revoyant mes archives, je me rends compte que j’ai commencé à vous bassiner avec la révolution qui couve, dès 2010. Depuis, des révoltes ont éclaté un peu partout. Quelques-unes ont fini par enflammer des pays entiers, entrainant des guerres, des massacres fratricides et des déplacements de population qui continuent à propager leurs ondes de choc un peu partout. D’autres se sont révélées plus constructives et ont abouti à de vrais changements (démocratiques ou pas). D’autres, enfin, ont fait pshit et se sont fini dans l’oubli (du moins temporairement). Mais, comme dirait le philosophe Gilles Deleuze, « les révolutions sont faites de tentatives avortées »…

La vision de Deleuze sur les révolutions est, d’ailleurs, particulièrement intéressante. A la lumière des quelques révolutions qu’on a vu passer ces dernières années, je ne peux qu’y adhérer. Je vous la livre en vrac :

« Toutes les révolutions foirent. Tout le monde le sait : on fait semblant de le redécouvrir, là. Faut être débile ! Alors, là-dessus, tout le monde s’engouffre. […] Que les révolutions échouent, que les révolutions tournent mal, ça n’a jamais empêché les gens… ni fait que les gens ne deviennent pas révolutionnaires ! On mélange deux choses absolument différentes : d’une part, les situations dans lesquelles la seule issue pour l’homme c’est de devenir révolutionnaire, et, d’autre part, de l’Avenir de la révolution. Les historiens, ils nous parlent de l’avenir de la révolution, l’avenir des révolutions… Mais c’est pas du tout la question ! Alors, ils peuvent toujours remonter aussi haut pour montrer que si l’avenir a été mauvais, c’est que le mauvais était déjà là depuis le début, mais le problème concret, c’est : comment et pourquoi les gens deviennent-ils révolutionnaires. […]. Si on me dit après : “Vous verrez, quand ils auront triomphé… Si leur révolution réussit, ça va mal tourner !”… D’abord, ce ne serait pas les mêmes. Ce ne seront pas du tout les mêmes genres de problèmes. Et puis, bon : ça créera une nouvelle situation, à nouveau il y aura des Devenirs révolutionnaires qui se déclencheront… L’affaire des hommes, dans les situations de tyrannie, d’oppression, c’est effectivement le Devenir révolutionnaire, parce qu’il n’y a pas d’autre chose à faire. Quand on nous dit après “Ah, ça tourne mal”, tout ça… : on ne parle pas de la même chose. C’est comme si on parlait deux langues tout à fait différentes : l’Avenir de l’histoire et le Devenir actuel des gens, ce n’est pas la même chose. »

L’année s’achève avec la vie de notre Cricri qui glisse vers sa fin. Sa révolution est en train de s’éteindre gentiment. Nous la pleurons comme une mère.

L’année s’achève. Mais son lot de catastrophes ne semble pas se tarir pour autant. Entre la crise des réfugiés (qu’on a fini, moyennant finances, par parquer chez Erdogan), les boat people qui s’échouent par centaines (morts ou vivants) sur les plages de l’Europe, la chute d’Alep et son retour dans l’escarcelle d’un pouvoir sanguinaire, la montée des populismes partout dans le monde, les menaces terroristes et ce qu’elles engendrent comme législations liberticides, la montée de la dette et la dérive vers une stagnation séculaire, le risque croissant de cyber-attaques d’envergure, l’incapacité des masses à analyser le bordel ambiant et l’incapacité encore plus flagrante des médias à remplir leur mission première, je ne vois malheureusement pas le bout du tunnel. Et ce n’est surement pas la dinde de Noël (aussi volontaire qu’elle soit), avachie sur le dos, les papattes en l’air, qui nous guidera vers la lumière.

Je me sens étranger à ce monde qui a perdu son romantisme, son utopisme révolutionnaire des années 60. Les contextes socio-économique et géopolitique actuels, la crise multiforme qui perdure, ont suscité des vocations, pour le meilleur comme pour le pire. Mais, pour l’instant, c’est le pire qui se trouve sous le feu des projecteurs.

Ce qui se déroule sous nos yeux est un mélange inquiétant de populisme triomphant et de conservatisme qui fout la pétoche. L’extrémisme islamiste n’est qu’une facette de l’image sombre qui se dessine pour les dix prochaines années. Le feu de l’actualité a braqué les projecteurs sur ces jeunes djihadistes qui, surfant des inepties dogmatiques qui sont à l’Islam ce que le Rap est à Mozart (sauf que j’aime bien le Rap), ont basculé dans l’horreur et la banalité du mal. Et de la même façon que cette menace est née en-dessous de tous les radars (médiatiques, mais pas seulement), d’autres passeront inaperçues jusqu’au come-out final. Les jeunesses identitaire et réactionnaire, par exemple, exhibent des similarités inquiétantes avec le djihadisme islamique et portent cette même haine de l’idéologie libérale-libertaire. Toutes ces jeunesses vivent la même crise morale et identitaire. Dit autrement, le pétage de plomb religieux, le conservatisme viscéral et la crispation identitaire (ou Zemmourisme) ne sont que différentes facettes d’un même mal. Un jour, on s’en rendra compte… Mais, ça sera déjà trop tard.

Je m’amuse régulièrement à mater les grands titres de « Valeurs Actuelles ». Faites pareil et vous comprendrez de quoi je parle… Marion Maréchal-Le Pen n’a-t- pas dit : «Nous sommes la contre-génération 68. Nous voulons des principes, des valeurs, nous voulons des maîtres à suivre, nous voulons aussi un Dieu » ?

Frédéric Dard l’a bien vu : « Le signe de notre époque, c’est que les vieux cons sont de plus en plus jeunes. »

Nous prenons tous une part active dans ce qui se passe, le plus souvent par notre passivité et notre volonté obsessionnelle de nous protéger à court-terme. Malheureusement, dans ce cas précis, notre passivité nous coute cher. Nous sommes condamnés à subir les contre-coups des conneries accumulées depuis le déclenchement des printemps arabes (au moins). Y a-t-il une solution ? Je ne pense pas. Y a-t-il une limite dans le temps ? je n’en sais pas. Contrairement à ce que racontent tous ces politiciens démagogues, aucune approche sécuritaire ne sera suffisante pour endiguer le problème. Pactiser avec le diable ne nous sortira pas de l’ornière, non plus. Et ne comptez pas sur les faux experts érigés en spécialistes qui pullulent sur les plateaux télé pour vous le dire… C’est fou comme ces soi-disant experts sont versatiles. A vue d’œil, ils sont en train de normaliser l’armée régulière syrienne et à relativiser ses crimes abjects. Penser que le régime Assad est la solution, y voir un rempart au djihadisme, c’est se mettre le doigt dans l’œil (et là, je suis sympa).

Je ne suis pas totalement pessimiste, pour autant. Les prémices d’une solution sont peut-être à trouver dans ce que dit Amin Maalouf dans « Les identités meurtrières » : « Les sociétés sûres d’elles se reflètent dans une religion confiante, sereine, ouverte ; les sociétés mal assurées se reflètent dans une religion frileuse, bigote, sourcilleuse. Les sociétés dynamiques se reflètent en un islam dynamique, innovant, créatif ; les sociétés immobiles se reflètent en un islam immobile, rebelle au moindre changement. »

Focaliser sur l’Islam (ou la religion, en général) est un non-sens total. Focalisons-nous plutôt sur toutes les crispations et fantasmes idéologiques et essayons de les désamorcer à la base.

Je me sens atterré par l’idiotie ambiante. On en fait des tonnes sur une poignée de femmes qui se baignent toutes habillées et on oublie les milliers de migrants qui se noient. Certes, tout est dans la com et la démagogie. Tout est de le hashtag qu’on colle un peu partout.

Mais, parfois trop, c’est trop… Qu’un banquier se prenant pour Jésus sur la croix (la fin de son grand meeting de Paris est devenue culte) nous pique notre cri de ralliement d’il y a 4 ans (« Révolution en marche ») pour en faire son slogan de campagne, ça me met hors de moi. Jetez un coup d’œil à notre carte de vœux de 2013 et vous verrez qu’à un pauvre hashtag près, le Macron est en retard de phase. RevolutionenMarche Je suis juste curieux de savoir combien il a dû casquer pour redécouvrir ce slogan réchauffé, né au fin fond de la brousse Djerbienne.

Je reviens sur cette histoire grotesque de burkini, sur laquelle j’ai déjà poussé ma gueulante (avec « Ta mère en string à la Bocca ! » ). La Laïcité est une bâtisse incontestablement magnifique. Mais sur les quelques dernières années, je ne peux que constater la montée d’une certaine tendance laïciste intégriste qui voudrait en faire un outil antireligieux visant à rendre l’espace public complètement neutre (aujourd’hui à la religion, demain à toutes les idées et opinions jugées subversives)

Ce que je vois, c’est une grosse confusion autour de la notion de laïcité : sa signification et sa portée. A la question « Qu’est-ce que la laïcité, pour vous ? », vous auriez une réponse bateau du type « La séparation des Eglises et de l’Etat ».

FAUX ! La Laïcité est, avant tout, la protection de la liberté de conscience dans le cadre de la loi et dans le respect de l’ordre public.  C’est du moins ce qui ressort de l’Article 1er de la loi de 1905 « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées (…) dans l’intérêt de l’ordre public ». L’article 2 de la même loi prévoit que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte », et instaure de fait la séparation entre l’Eglise et l’Etat. Il n’y a nulle part mention d’un espace public religieusement neutre.

D’ailleurs, en 1905, lors du vote sur la loi de séparation des églises et de l’État, certains républicains durs cherchèrent à faire interdire le port de la soutane dans l’espace public. A l’époque, les tenants de l’interdiction du costume ecclésiastique dans l’espace public mettaient en avant un argument similaire à ce qu’on entend aujourd’hui : La soutane est un habit de soumission (qui, sous sa forme de robe, porte en plus atteinte à la dignité masculine ! 😈 ) et le devoir de L’Etat est de libérer les prêtres du joug de la soutane. Aristide Briand (qui portait la loi) s’y opposa au nom de la liberté d’afficher ses opinions et donc sa croyance. Il s’exprima ainsi : « Votre commission, messieurs, a pensé qu’en régime de séparation la question du costume ecclésiastique ne pouvait se poser. Ce costume n’existe plus pour nous avec son caractère officiel (…). La soutane devient, dès le lendemain de la séparation, un vêtement comme les autres, accessible à tous les citoyens, prêtres ou non. » C’est cette version ouverte qui a été votée avec le soutien du camp progressiste. Revenir à la loi et respecter son esprit serait peut-être le chemin le plus court vers l’apaisement…

Je me rappelle avoir dit, il y a quelques années, que le jour où je m’entendrais parler tout seul dans la rue ou ailleurs, j’y verrais le début de la fin…. Ma fin. C’est désormais chose faite. Je me sentais déjà vieux, con, blasé et peut-être même aigri. Et là, c’est la sénilité qui semble frapper à la porte. Merci 2016 !

D’ailleurs, pour tout vous dire, et depuis un petit moment, je sens la mort qui rode. Son odeur est là, indéfinissable mais limpide. George Michael y est passé. Pourquoi pas moi ?  😉 C’est peut-être la hantise de la cinquantaine qui me joue des tours. Mais, pragmatique comme je peux l’être, j’ai commencé à m’y préparer.  Aussi, j’ai décidé, entre autres, d’épargner à celui ou celle qui lira mon discours funèbre de devoir en plus le pondre. Je vois très bien Melle T. s’en charger. A la différence de Melle N. (et de moi-même, si j’étais encore là), elle restera stoïque et ne s’étouffera pas dans ses sanglots, ni sa morve. Pour détendre l’atmosphère, elle fera même des blagues, j’en suis sûr… 😛

Projet de discours funèbre :——————————————————————

Papa, tu as toujours adoré les crises. Tu y voyais l’opportunité unique d’amorcer les grands changements qui s’imposaient et qui s’imposent toujours. Mais tu as eu tort de bout en bout. Les crises se sont succédées, plus intenses les unes que les autres. Des vents de révolte se sont levés ici et là, mais ont rapidement étaient étouffés par l’asservissement généralisé d’une populace qui voit ses acquis se réduire comme peau de chagrin mais s’y cramponne quand même. Oui… tu le disais si poétiquement : « Tous tenus par les couilles par un système qui vous (et là, tu parlais de nous) sucera jusqu’à la moelle. Tout ira de mal en pis mais personne ne bougera son p’tit cul de peur qu’un plus lâche ne prenne sa place. Un mélange de peur, de résignation et d’espoir (savamment entretenu par une élite sénile et des médias à ras les pâquerettes) éloignera toute velléité de rébellion. Mais ça ne durera qu’un temps. Une étincelle surgira de nulle part et transformera la forêt en brasier. Le système implosera sans crier gare.  Vous resterez tous bouche bée tellement le catalyseur semblera insignifiant, ridicule. »

Durant des années, tu nous as soulé avec la décroissance heureuse, la sobriété volontaire, la limitation des ressources, la montée des inégalités, la lente dérive vers la stagnation séculaire.

C’est marrant… A chaque geste de la vie courante, j’entends déjà ton murmure sépulcral, caverneux, m’intimant l’ordre de couper l’eau en me brossant les dents ou en me savonnant sous la douche, d’éteindre la lumière en changeant de pièce. Je t’entends encore nous suggérer de ne pas tirer la chasse d’eau à chaque pipi, de faire pipi sous la douche (C’est d’ailleurs, le seul truc que je fais vraiment). Je t’entends aussi rouspéter contre la période des fêtes, les abus qui vont avec, la bouffe à gogo et les cadeaux qui pullulent. Tu as exigé à ce qu’on n’ait plus de cadeaux, puis tu as revu tes prétentions à la baisse en demandant à ce qu’on en limite le nombre, et enfin tu as compris que ton combat était perdu d’avance et préféré partir te terrer sur ton caillou… Heureusement, d’ailleurs. Tu nous  manquais, certes, mais les cadeaux étaient là pour nous remonter le moral Papa ! 😈

Un jour, je t’ai demandé à quoi servait que je m’applique à respecter tes règles si les autres ne le font pas avec la même discipline. Je ne voyais vraiment pas comment l’action insignifiante d’une petite fille, vivant dans le trou du cul du monde (Djerba ou la Dordogne, au choix), pourrait influencer le cours des choses, ou l’état du vaste monde. Tu as, tout d’abord, essayé de m’expliquer tout ça par la théorie de la goutte d’eau : les gouttes unitaires se rassemblent pour faire des ruisseaux, puis des rivières et des fleuves, avant de venir se déverser dans les mers et les océans. Tu as ensuite commencé à déliré sur l’évolution des systèmes dynamiques, sur l’effet papillon et comment le battement d’ailes d’un papillon dans notre jardin pourrait provoquer une tornade à l’autre bout du monde… Ce jour-là, tu m’as embrouillé plus qu’autre chose (comme à ton habitude, d’ailleurs). Mais, j’ai fini par me convaincre, toute seule comme une grande…

En fait, j’ai compris que nous, les humains, on nait avec un énorme handicap, un vrai souci d’échelle : celui de l’inadéquation entre la durée de notre vie et l’horizon de visibilité qu’on pourrait espérer sur les problématiques qui hantent (ou qui devraient hanter) nos nuits. Notre vie est trop courte. Notre mémoire aussi. Et on a donc du mal à se projeter plus loin, à se sentir responsable de ce qu’on ne verra pas de notre vivant.

Pire… Non seulement l’humain a tendance à vivre dans l’immédiat, mais aussi à penser en individualiste (à l‘exception de quelques sociétés en voie d’extinction) et à agir en dehors de toute approche collective. Ce n’est donc pas étonnant qu’on ait quelque mal à concevoir l’impact de notre action sur des problématiques dont la résolution nécessiterait de fédérer beaucoup de monde, très longtemps.

Durant des années, on t’a entendu parler des révolutions qui couvent, de la nécessité de passer un jour ou l’autre à la caisse… Et puis, les révolutions ont éclaté. Et on a vu ce que ça a donné, ici et là… Un vrai bordel globalisé. Mais, tu ne t’es jamais démonté. Tu trouvais normal que les révolutions foirent pour que les sociétés évoluent. Moquer les révolutions avortées, on n’avait pas le droit de le faire, pas plus que les chagrins d’amour. C’est ce que tu disais…

Papa, ce qui te pesait le plus c’est le désengagement généralisé de l’action citoyenne, la réduction des libertés et la peur obsessionnelle de l’autre. Se mélanger, c’est beau, tu disais… L’Espagnol tel que vu par Desproges, en est la preuve vivante : « Dans des conditions d’hygrométrie normales, on constate qu’un Espagnol moyen se compose de trois quarts d’omnivore et d’un quart d’Arabe. Cette singularité chimique s’appuie en fait sur une réalité historique. Il y a longtemps, très longtemps, bien avant l’appel de Cochin, des milliers d’Arabes sont entrés en Espagne. Ils couraient tellement vite qu’ils ne s’arrêtaient même pas pour pointer au bureau de l’émigration. Ils étaient bruns, ils étaient beaux, ils sentaient bon le couscous chaud, et les femmes se calaient dessous sans broncher »

Une époque révolue… L’Arabe savait courir, apparemment. Mais il me semble qu’il a un peu plus de mal quand il s’agit de nager.

Au fil des années, on t’a collé l’étiquette de pessimiste, chose que tu as réfuté jusqu’au bout. Tu te considérais plus comme un optimiste pragmatique qui ne croit plus à la pérennité du système actuel. Tu parlais toujours de la phase de chao qui serait inévitable durant la transition vers ce monde nouveau qui finira par éclore. Pourquoi alors faire des gausses dans ce contexte de merde ? Ta réponse m’a toujours fait marrer (mais pas Melle N.). Tu citais au moins deux raisons :

  • Une purement économique, mais quelque peu perverse : C’est le meilleur moyen (éthiquement acceptable) d’accéder à la main d’œuvre quasi-gratuite dans un monde où l’on reviendrait, tôt ou tard, à notre préoccupation la plus basique d’éleveurs-cueilleurs…
  • Une autre plutôt psychique, relevant de ce que tu appelais le « syndrome de Noé » : Sentant que le déluge ne va plus tarder, on se trouve porté par une envie irrésistible de construire un bateau et d’embarquer tous ceux qu’on aime… En faisant des gausses (qui, par définition, ne peuvent s’opposer à l’embarquement), on ne fait qu’augmenter le taux de remplissage du bateau, de se garantir quelques accompagnateurs inconditionnels, évitant ainsi les grands moments de solitude… Au pire, tu disais, on fait un p’tit tour et on revient au point de départ…

Papa, tu n’étais pas un pessimiste, mais plutôt un utopique désenchanté, doublé d’un naïf. Mais bon… on t’aimait bien, quand même…

Et pour t’accompagner dans ton long voyage vers Osiris, je n’ai trouvé que ce p’tit passage de Desproges… Je sais que tu vas adorer ses GROS mots.

« Le Français qui grattouille dans France-Soir-Figaro, le même qui fait sa Une du week-end sur les faux anus papaux, les courses de nains sur canassons ou SaintÉtienne-Moncuq, en accordant trois lignes par an aux enfants du monde qui crèvent de nos excès de foie gras, ce Français-là et ceux qui le lisent réservent les mots d’ignoble, d’odieux, de salace et d’immonde aux colères télévisuelles éthylicosuicidaires des gens qui ont inventé le seul nouveau journal en France depuis je suis partout. Le seul journal de France qui ne ressemble pas à France-Soir-Figaro. Oui, le seul. Et ce n’est pas par hasard si ceux qui l’ont créé étaient aux premières loges pour participer à la seule émission de télé nouvelle en France depuis Louis-Philippe. Les Français sont nuls. Pas tous. Pas mon crémier, qui veut voir la finale Le Pen-Marchais arbitrée par Polac à la salle Wagram, mais les Français coincés chafouins qui s’indignent parce qu’on a dit prout-prout-salope dans leur télé. Changez de chaîne, connards, c’est fait pour ça, les boutons. Quand vous voyez trois loubards tabasser une vieille à Strasbourg-Saint-Denis, vous regardez ailleurs. Eh bien, faites pareil quand il se passe vraiment quelque chose dans votre téléviseur. Regardez ailleurs. Regardez Le grand échiquier » (Extrait de « Les étrangers sont nuls »).

Papa, tu nous as quitté un mois de Mai : le mois des branleurs, comme tu disais….

Bon vent, Papa ! 😥

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Pour l’instant, je suis encore là. Mais, je me sens étranger à ce monde disloqué, ce monde où seuls les paranoïaques survivront. Bientôt, on devra se méfier de tout, même de son sex-toy qui croupit à côté du lit… Je ne rigole point. Deux chercheurs australiens ont récemment réussi à prendre le contrôle d’un vibromasseur connecté et à en tirer pas mal d’informations sensibles (fréquence d’utilisation, durée, fonctions privilégiées…). Une raison de plus pour revenir à la bonne vieille approche manuelle.

Je me sens las de la parole militante, même quand c’est la mienne. Je la trouve trop univoque, trop moraliste… Ma lassitude est d’autant plus grande que les dés seront de plus en plus pipés. Voir une majorité écrasante se dire prête à troquer sa liberté contre plus de sécurité me fout littéralement les boules. Avec la bénédiction de nos représentants, des lois ont été votées permettant la surveillance de masse, et l’intrusion dans la vie privée des gens. Et c’est passé comme une lettre à la poste. Nous nous sommes ainsi engagés sur une pente glissante qui, dans l’histoire, a déjà changé des démocraties en dictatures. Benjamin Franklin disait, à raison : « Celui qui sacrifie sa liberté pour un peu de sécurité n’aura ni l’un ni l’autre».

Mais… « Comme disait Jeanne D’arc en grimpant au bûcher : L’essentiel, c’est d’être cru. » – Frédéric Dard. Pas gagné !

Des fois, je me dis que le signe le plus évident d’une intelligence extraterrestre est qu’ils n’ont pas essayé de nous contacter…

J’ai juste envie de me terrer et de me faire oublier. Que cette année soit meilleure que les précédentes ! avec plein de sécurité et d’amalgames et moins de libertés et de discernement… A bas toutes les idées subversives du type : « Les hommes sont les mêmes partout : les frontières ne figurent que dans nos âmes. Mais ne dis jamais à personne que la seule vraie patrie de l’homme, c’est l’homme ! On te prendrait pour un poète. Ce qui est pire que tout. » – F. Dard

Le Poète (« de mes deux… » – Alexandre Astier, Kaamelott, Livre II, épisode L’Ivresse :mrgreen: ).

PS : Je vous mets ici une compilation de mes délires des années précédentes… Des collectors en puissance !

2016- Vœux 2016 : Un mouton qui vous veut du bien… et la  bande dessinée qui va avec. 2015- Anti-vœux 2015 : « Rectal feeding » pour tout le monde… 2014 – Vœux 2014 – Le Père Noël s’met à l’arabe… 2013- Chroniques de la Fin d’un Monde – Acte II 2012- Des Voeux qui vous gaveront… 2011- Et le vieux con parla… 2010- Oxala House : Voeux d’un Eco-hypocrite 2009- Oxala House : Vœux en temps de récession

Et enfin, une p’tite carte de vœux pour la route…

Tingitingi - eCard 2017

FinLight Research est née…

Convaincu de l’obsolescence programmée de la finance telle que pratiquée depuis la fin des années 90, j’ai commencé à tracer ma sortie de ce monde en 1999, et ce après un long voyage en Afrique de l’Est qui a fini par m’ouvrir les yeux sur les choses importantes de la vie… Ce voyage, les projets qui en ont découlé ainsi que ma conviction profonde que l’ensemble du système était en train de cavaler vers sa perte, m’ont redonné envie de trimer avec un objectif qui sortait, pour une fois, du cadre alimentaire à la noix.

Avec mon temps de latence habituel, j’ai mis dix ans pour me libérer définitivement du carcan de cette machine infernale, broyant du fric pour en sortir encore plus de fric, le tout dans une atmosphère saturée de fric. A des moments, la tentation était forte, voire insupportable, de céder à la facilité et de continuer à se blottir dans les bras de ce mastodonte oh combien généreux avec ses sbires. Durant ces moments, le suicide intellectuel semble tellement agréable, tellement enivrant, qu’on passe à l’acte sans sourciller…

En 2009, je me suis mis au vert. J’ai tiré ma révérence et pris enfin le temps de repenser ma vie. Dehors, la crise grondait… Dans la pluie diluvienne qui s’en est suivie, la plupart des gens ont cru voir le déluge. Et dans l’intervention de la Fed, le mont Ararat. A mon sens, cette pluie, quelle que soit sa brutalité, n’était (et reste) que le signe avant-coureur du cataclysme à venir. C’était le moment pour moi d’abdiquer et de se préparer à la fin du Système et à l’éclosion d’un nouveau paradigme.

Je pensais avoir tiré un trait sur la finance. C’était sans compter avec la force de la curiosité intellectuelle qui vous taraude quand on vous propose un projet de société de gestion de portefeuille qui s’insère magnifiquement dans votre scénario catastrophe et qui se donne comme ligne d’action de répondre aux différents défis (écologique, démographique, socioéconomiques, de ressources…) du siècle à venir. La Firme (pour ne pas la nommer) était née sous de bons auspices… Du moins, je le croyais !

Une année après, les choses ont commencé à partir en vrille grâce à l’égo surdimensionné et l’ambition maladive de certains de mes chers associés. Le cap n’a pas été respecté. Les corsaires ont pris les commandes. Ravi j’étais de quitter le navire… Il pourrait atteindre les Amériques et remplir ses cales d’or et de pierres précieuses, je n’aurais pas un gramme d’envie de regret de l’avoir quitté… Car, à son bord, les corsaires ne sont même pas marrants…

Et me voilà héritant d’une filiale qui ne doit plus faire la moindre allusion à sa maison mère. Je la reprends pour la simple raison qu’on y avait déjà embauché un jeune matelot plein de bonne volonté et qu’il est hors de question pour moi de le jeter par-dessus bord. Eh oui, mes principes finiront par me couler…

Un nouveau navire, mais toujours le même cap : aborder la finance autrement et la ramener à sa finalité première. FinLight Research est née sous de mauvais auspices. J’adore les causes perdues, et encore plus quand elles ne le sont plus…

FinLight Research est une société de R&D dédiant son savoir-faire quantitatif et sa technologie à une revue en profondeur du paradigme de l’investissement dans un monde en plein bouleversement.

Le nouveau paradigme issu des défis du 21ème siècle (réchauffement, épuisement des ressources, démographie…) est un point central de notre processus de recherche. Notre ambition est de devenir un acteur reconnu dans la modélisation des différents scénarios énergétiques, et de leurs impacts potentiels sur les marchés financiers, les matières premières et autres actifs réels.

Avec FinLight Research, les actifs réels et l’économie réelle seront de nouveau à l’honneur, plus accessibles, plus compréhensibles et dix mille fois plus sexy que ce qu’on a bien voulu vous faire croire.

FinLight Research est là : http://www.finlightresearch.com/

Casser du GIEC…

Ceux qui me connaissent vont surement me traiter de cinglé… Mettre les pieds dans la jungle indéfrichable des pro-anti-consensus GIEC, sans être rémunéré, c’est une pure folie… En fait, j’en avais ras le bol que d’entendre les différents protagonistes raconter leurs vérités (chacune étant par définition la seule et unique vérité), avec toujours cet même air savant et (en apparence) objectif… Ca n’empêche qu’à chaque fois, ça puait la subjectivité à plein nez.

Profitant de l’absence de mes femmes et de la fécondité intellectuelle caractéristique de ces périodes d’abstinence sexuelle (oui oui, je frime…), j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes, de m’immerger dans la littérature académique des pros et des anti-consensus, et de me faire mon propre opinion. Au bout d’une trentaine d’articles allant dans tous les sens (dont certains s’évertuent à critiquer/démonter/laminer d’autres), cinq jours avec peu de sommeil, peu de bouffe (ça ne pouvait me faire que du bien), beaucoup de café et un vide sexuel revigorant (ma femme ne va pas aimer !), je suis arrivé à la conclusion (abstraction faite de mes convictions profondes) que s’il faut absolument parier, je parierais pour l’instant sur le consensus du GIEC, même si ce consensus n’a rien d’intellectuellement excitant (car trop cadré, comme une thèse dominante peut l’être). Ses arguments sont les plus solides.

Face à ce consensus, la thèse de saisonnalité naturelle du japonais Akasofu est séduisante par sa simplicité, mais me paraît trop belle pour être vraie (verdict dans 10 à 20 ans).

Je garderai, par ailleurs, un œil attentiste sur la thèse solariste qui, à mon sens, complètera un jour (sans la supplanter) la vision anthropique.

Au sein des climato-sceptiques (un ensemble si bigarré que toute généralisation sera à proscrire), je garderai un œil impitoyable sur tous ces anti-consensus négatifs et improductifs, qui refusent la thèse anthropique, mais n’apportent rien au débat, à part des controverses stériles, une mauvaise foi à toute épreuve, et un art consommé de la tétrapiloctomie (l’art de couper les cheveux en quatre).

Faire son choix, aujourd’hui, relève partiellement de l’acte de foi. N’oubliez pas qu’en l’absence de preuve irréfutable de la réalité de Dieu, Pascal pariait qu’Il existe (vive la théorie des jeux !). Je ferai de même avec la thèse anthropique.

Le fruit de mes 5 jours de labeur est accessible ici : Rechauffement_Etatdelart

Ecologie : Trou de culture

Le 23/9/2009, à New-York, N. Sarkozy a pu étaler son immense savoir quant au lien entre émissions de dioxyde de carbone et le trou dans la couche d’ozone : « … le monde va à sa perte si on continue à émettre du carbone qui crée un trou dans la couche d’ozone et qui brise les équilibres de la planète».

Je vous rassure, vous n’avez rien raté : ce sont bien les chlorofluorocarbures (CFC) qui attaquent la couche d’ozone, et non le CO2, et encore moins le carbone (qui est, lui, complètement inoffensif).

Il faut dire que Sarkozy ne fait que répéter les mêmes inepties d’une année sur l’autre. Ce genre de bête ne se remet jamais en cause. Le 3/7/2008, il mentionnait déjà le « CO2, les émissions qui font le trou dans la couche d’ozone »…

Maintenant qu’il s’est improvisé « sauveur de la planète », écologiste à ses temps perdus, il devrait prendre quelques cours accélérés… D’ici là, il devrait se contenter de parler de sont trou de culture, de sa vie en tant que trou duc, et laisser le trou d’ozone tranquille…

Il faut dire que c’est ce même N. Sarkozy qui s’est déjà distingué par son inculture. Il n’a pas hésité à prendre quelques p’tites libertés avec l’Histoire, en déclarant Clovis «le premier roi chrétien en Occident» (Rome, le 1812/2007)

M. Sarkozy confond à l’évidence chrétienté et catholicisme (est-ce volontaire ?). Clovis est peut-être le premier roi barbare (à un ou deux rois près) à avoir été baptisé dans la foi catholique (autour de l’an 500… D’ailleurs, ça me fait toujours marrer d’entendre certains parler de la culture judéo-chrétienne doublement millénaire de la France ! Ils ont surement raison, mais à 25% près…). Mais bien avant lui, d’autres rois Vandales et Wisigoths (entre autres) étaient déjà chrétiens, mais ont opté pour l’arianisme (à l’origine du protestantisme et l’orthodoxie d’aujourd’hui, je pense), devenant ainsi des hérétiques aux yeux de l’église catholique (après le concile de Nicée, an 325).

Uriner sous la douche, c’est top écolo…

L’ONG brésilienne SOS Mata Atlantica a lancé une campagne « Xixi no Banho », autrement dit « Pipi dans la Baignoire », visant à inciter « hommes, femmes, enfants de tous âges, classes sociales et professions – les bonnes, les méchantes et les monstrueuses » à faire pipi en se lavant, et à apporter ainsi leur petite pierre à la sauvegarde de l’environnement. Ceci permettrait, en effet, d’économiser plus de 4300 litres d’eau potable par personne et par an.

Le site brésilien Terra rappelle que l’urine normale est stérile…

Le clip est accessible sur Youtube.

Et c’est là où je me suis découvert ma première fibre écolo…

Tourisme à Djerba : Idiotie et Aveuglement…

Ces p’tites réflexions sont parties d’un article de F. Allani intitulé « Tunisie: Tourisme à Djerba – Solutions réelles pour l’île des rêves » et publié au journal La Presse du 24/12/2008. L’article (repris entièrement plus bas) n’est rien de plus qu’un compte-rendu d’une table ronde organisée par l’Association Tunisienne de Développement Touristique autour du tourisme sur l’île.

Si l’on se fie au compte-rendu, la discussion n’a débouché sur rien qui pourrait bouleverser le paysage touristique Djerbien. Elle s’est plutôt contentée :

  • De souligner quelques problèmes bien connus tels que la prépondérance croissante de la formule « All-inclusive » avec ses effets d’homogénéisation (vers le bas) et de sanctuarisation, ou l’impact du tourisme sur l’écosystème de l’île ainsi que sur les comportements socio-économiques (entachés d’abus, d’agressivité et de manque de respect envers le visiteur) de certains intervenants non encadrés…
  • D’énoncer un certain nombre de vœux pieux : mettre l’accent sur le patrimoine culturel de l’île et/ou de la région, encourager l’incubation de micro-projets d’animation culturelle, lutter contre l’érosion du littoral…

Rien de stratosphérique, dans tout ça… Que du vieux.

En passant, je constate que le comportement inadmissible de certains visiteurs est passé sous silence. Je ne vois nulle part mention de la montée du tourisme sexuel déguisé (impliquant nos hommes, comme nos femmes)… D’ici peu, je consacrerai un « coup de gueule » à ce phénomène inquiétant.

La discussion laisse transpercer une certaine vision bassement matérialiste. Il est clairement question de petits sous et de rentabilité.
On rêve de construire des hôtels moins chers, d’avoir un meilleur accès au crédit et une fiscalité plus clémente. Mais on ne se préoccupe guère des retombées financières minimales dont doit profiter la société d’accueil.

On s’intéresse à la formation professionnelle des jeunes, mais on ne mentionne guère la gestion calamiteuse actuellement faite des ressources humaines (bas salaires, droits sociaux quasi-inexistants, appel exagéré à la prestation de services, cumul des CDD, appel régulier au chômage technique…).

On parle de lutte contre l’érosion du littoral. Mais on oublie de mentionner le dragage régulier de certaines zones de ce même littoral, ou le nettoyage au tracteur des algues marines s’accumulant (à certaines périodes) sur les plages des hôtels… Le client/touriste est roi, me dit-on.

On discute d’écologie, mais on ne s’inquiète guère des tonnes de détritus (bouteilles en plastique et couches pour bébés, en tête) qui jonchent la plage et la compagne…

La table ronde aurait pu s’arrêter là. J’aurais pu y voir une avancée non négligeable puisqu’elle a, au moins, le mérite de mettre en avant les soucis les plus flagrants (en espérant leur trouver des solutions, un jour), et de tenter de mieux cerner les problématiques complexes induites par le tourisme au sein d’un système éco-social.
Mais non… Les intervenants ont préféré s’enfoncer un peu plus dans leurs contradictions…
Ils appellent à la réalisation de parcours de golfe supplémentaires. Car c’est bien connu : la région ne sait plus quoi faire de ses ressources en eau, tellement ses nappes phréatiques sont importantes…
Là, ce n’est plus de la contradiction, mais de l’idiotie et de l’aveuglement.

Je ne peux que me rendre à l’évidence, encore une fois : le souci de préservation de l’environnement (écologique, culturel et social) et la course effrénée à la rentabilité financière sont deux choses incompatibles.

Ci-après, l’article en question…

Tunisie: Tourisme à Djerba – Solutions réelles pour l’île des rêves
Foued Allani – La Presse – 24 Décembre 2008

Une table ronde sur le bilan et les perspectives du tourisme dans cette destination-phare organisée par l’ATDT. Le bilan globalement positif du tourisme, à l’île de Djerba, ne doit pas occulter les problèmes existants ou pouvant surgir plus tard et qui pourraient compromettre sa position de destination-phare dans le tourisme mondial.
C’est, en tout cas, ce qui a pu se dégager du compte-rendu de la discussion autour d’une table-ronde organisée l’autre dimanche sur les lieux, par l’Association tunisienne de développement touristique (ATDT), tel que nous l’a rapporté M. Lotfi Khayat, président de l’Association.
Entrant dans le cadre d’une visite dans la région organisée par ladite organisation qui regroupe les anciens du secteur, le débat sur le tourisme à Djerba est survenu après une suite de débats similaires organisés par la même structure et ayant intéressé plusieurs régions et destinations, telles que tour à tour El Kef, Kairouan, Monastir
Animé par le président de l’ATDT, le débat sur le tourisme à l’île de Djerba auquel ont pris part les professionnels de la région a essayé de ratisser large. Il a, en effet, touché les produits et leur commercialisation, les ressources humaines, l’investissement, l’environnement naturel et humain.
Tels que formulés par le rapport final, les problèmes, dont bon nombres sont similaires à ceux dont souffrent d’autres régions, semblent sérieux. «Avec une typologie de commercialisation qui consolide la position dominante du tour opérateur européen», peut-on y lire.
A cela s’ajoute : «Une saisonnalité encore un peu marquée», et ce, malgré les multiples avantages du climat.
Toujours dans le volet gestion, la discussion a encore mis à l’index «la vogue» des formules de location des unités hôtelières à des opérateurs étrangers.
Résultat, une certaine déresponsabilisation du propriétaire vis-à-vis de son établissement. Celle-ci ne manquera pas d’avoir un impact négatif sur la pérennité de son produit.
Il y a eu aussi mise à l’index de la formule du «All inclusive», elle aussi en vogue et qui, selon le rapport, présente l’inconvénient de pousser à l’homogénéisation de la qualité des services «plutôt vers le bas». Cela sans oublier le fait qu’elle «limite le déplacement des touristes vers les espaces extra-hôteliers».
Les participants ont également soulevé le problème du régime de la taxation jugée élevée avec pour, entre autres impacts, une atteinte à la compétitivité du secteur.
Ils ont dénoncé d’un côté le coût de construction des hôtels qui, selon eux, est élevé par rapport à celui pratiqué même dans certains pays européens, tels que l’Espagne ou le Portugal.
La durée de réalisation d’un projet hôtelier, qui à Djerba serait de trois ans, n’est d’ailleurs que d’une seule année en Espagne, ont-ils fait remarquer.
Dans le même volet financier, le rapport cite le problème de l’endettement qui, selon les participants, «exige des mesures adéquates en vue de faire face aux contraintes actuelles et potentielles de la crise économique internationale».
Le rapport traite aussi des problèmes liés à la gestion des ressources humaines, notamment au niveau des compétences professionnelles.
Ils ont ainsi jugé le système de formation tant public que privé incapable de répondre aux besoins quantitatifs et qualitatifs du secteur. Ils ont dans ce volet précis cité le retard enregistré dans la mise à niveau de l’école hôtelière de Djerba. Retard qu’ils ont qualifié d’«inquiétant».
Plusieurs autres problèmes ont été soulevés, tels que l’absence de stratégie claire pour l’intersaison, la dégradation de l’écosystème de l’île, l’environnement humain entaché par certains comportements jugés néfastes (les beznessas par exemple), le manque d’exploitation des richesses culturelles et patrimoniales locales et régionales, le manque «flagrant» d’animation aussi bien diurne que nocturne.

Non au bradage des prix, oui pour la diversification
Se voulant positifs et pratiques, les participants ont énoncé un ensemble de recommandations touchant les volets évoqués.
Ils ont ainsi recommandé de lutter contre la tendance consistant au bradage des prix «dès les premiers signes de fléchissement de la demande touristique».
Ils ont appelé d’un autre côté à «l’élaboration d’un système d’incitation à l’investissement favorisant la création de micro-projets d’animation touristique et culturelle à la portée des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur».
Ils ont, par ailleurs, recommandé «davantage de concertation entre les professionnels de la région afin d’harmoniser les politiques commerciales».
Les participants ont également recommandé de revoir à la hausse les «budgets de publicité et de promotion afin de neutraliser le déficit en termes d’image», jugé «flagrant» et par là «stimuler les réseaux de vente».
Côté produits, ils ont appelé à la réalisation de parcours de golf supplémentaires, et ce, afin de répondre selon eux «à la forte demande d’une clientèle argentée, peu exposée aux effets de la crise économique mondiale».
Concernant la protection de l’environnement, les participants ont recommandé de lutter contre le phénomène de l’érosion du littoral qui «risque de menacer la qualité des plages, principal atout touristique» de l’île.
Ils ont également appelé à «l’adoption d’une vision d’aménagement durable préservant les équilibres naturels des nouvelles zones protégées de Lella Hadhria à Djerba et Lella Halima à Zarzis».
Les participants à la table ronde ont enfin recommandé «la mise en place d’un mécanisme de concertation et de coordination entre le ministère du Tourisme et celui de la Culture» pour que, selon eux, «le tourisme culturel ne reste par une simple vue de l’esprit» et pour qu’il puisse participer «à la dynamique touristique régionale».