Marché Eco à Erriadh du 5 au 7 août 2016

Le marché écologique & artisanal se tiendra à Erriadh le vendredi, samedi et dimanche prochains (5-6-7 août 2016). Dorénavant, cette manifestation aura lieu chaque mois (le premier week-end du mois, a priori).

Affiche AoutUne vingtaine de producteurs locaux (agriculteurs, artisans, transformateurs) vous accueilleront à l’ancien marché municipal d’Erriadh pour vous proposer leurs produits : fruits, légumes, produits alimentaires artisanaux, produits frais…
Cette initiative de l’Association « Les Amis de la Médina » vise à offrir une débouchée commerciale aux producteurs locaux, et à les accompagner vers une exploitation plus durable de leur terre (permettant à certains d’eux de sortir de la précarité) en s’appuyant sur les principes de l’agro-écologie.

Outre sa contribution à la pérennisation de l’agriculture locale, de l’ancrage territorial et des circuits courts, ce nouveau marché nous permettra, nous consommateurs :

  • d’avoir un accès direct  à des produits locaux, respectueux de l’environnement et socio-responsables
  • d’augmenter la part des achats locaux dans notre consommation
  • de contribuer activement à la diminution de l’impact CO2 des transports des produits concernés

Cette initiative ne pourra prendre sans votre soutien actif. Soyez donc nombreux à venir nous rendre visite. Vous serez ainsi précurseurs dans une autre façon de produire et de consommer…
Nous comptons aussi sur vous pour faire des vagues, beaucoup de vagues, en en parlant tout autour de vous.

Amitiés,

PS : Il va sans dire qu’aucun sac en plastique ne sera donné sur place. C’est l’occasion pour votre panier d’être de la sortie

Vernissage de Djerbahood – 20 Septembre 2014

 

Invitation au vernissage de Djerbahood - Erriadh - Djerba

Invitation au vernissage de Djerbahood – Erriadh – Djerba

«Djerbahood est une nouvelle aventure pour un mouvement en effervescence dans un pays en devenir.» (Mehdi Ben Cheikh, Directeur de la Galerie Itinerrance et initiateur du projet Djerbahood)

Depuis le 20 juin, une centaine d’artistes venus du monde entier ont défilé dans les ruelles du village d’Erriadh pour y laisser la marque (éphémère ?) de leur créativité artistique. A peine 3 mois leur ont suffi pour faire du village d’Erriadh un musée à ciel ouvert, imprégner l’île de Djerba (et sans aucun doute, l’ensemble du pays) de Street Art, et faire le buzz au niveau international.

Djerbahood est désormais bouclé et fin prêt pour son inauguration officielle, demain le 20 septembre, à partir de 17h. Nous avons l’honneur de vous inviter à ce vernissage qui s’accompagnera d’une visite guidée des œuvres,  de la projection de quelques films, ainsi que d’une dégustation de spécialités locales.

Comme d’habitude, nous comptons sur vous pour le faire savoir tout autour de vous.

Bienvenue à Djerbahood

Une websérie documentaire « Bienvenue à Djerbahood », réalisée par Joëlle Matos et Cécile Quiroz, coproduite par Image&Compagnie et Arte France, est maintenant visible sur le site d’Arte Creative.

Et qui a dit qu’Erriadh n’est qu’une « bourgade tunisienne obscure et poussiéreuse, […] point de passage sans grand intérêt sur la route de la Ghriba, la plus vieille synagogue d’Afrique  » ?

Djerbahood : Le Street Art s’invite à Djerba

Dar Babel DjerbahoodDepuis début juillet, quelques 150 street-artistes venant du monde entier (une trentaine de nationalité) participe à un audacieux projet d’art urbain au cœur d’un petit village de l’île de Djerba. Djerbahood, tel est le nom de code du projet imaginé par Mehdi Ben Cheikh, fondateur de la galerie Itinerrance (Paris) et initiateur de la plus grande exposition collective de street art, à Paris. L’automne dernier, l’équipe Itinerrance avait déjà investi une tour dans le 13e arrondissement de Paris avant sa démolition. Un lieu éphémère devenu culte…

Dar Babel Djerbahood DabroAujourd’hui, ce sont les murs d’Erriadh, village millénaire abritant la plus vielle synagogue au monde (« La Ghriba »), qui servent de toile de fond à ces artistes récidivistes… Une exposition à ciel ouvert qui, tout en suscitant l’enthousiasme des visiteurs, à réussi a emporter l’adhésion des habitants du village (même ceux qui faisait la fine bouche juste avant le lâchage des fauves). Des œuvres anarchistes qui s’intègrent avec élégance dans un milieu on ne peut plus conservateur. Une équipe adoptée par le village et une ambiance propice à la convivialité et l’échange…

C’est ainsi que je résumerais le miracle Djerbahood.

Dar Babel Djerbahood PantonioDar Babel a fait partie de l’aventure. Elle a offert au projet sa façade ouest pour que Pantonio puisse laisser libre cours à sa créativité… Et Pantonio s’est lâché. Certes, il a été malade un jour ou deux comme un chien, mais il s’est lâché l’artiste !

Dar Babel Djerbahood LiliwennLa fresque de Pantonio est ce que vous voyez en arrière plan de la journaliste du JT de Canal+ (13 août) au démarrage du documentaire. Dar Babel apparaît dans le premier plan de survol du village, puis au milieu du film avec les enfants qui jouent au foot derrière une Liliwenn qui s’active, avant de clôturer le documentaire…

Outre le portfolio et le teaser officiels de Djerbahood, une collection de photos prises au hasard de nos pérégrinations dans les ruelles du village est disponible ici.

Djerba, version campagne – Le Monde 23/11/07

S_Djerba4Auteur : Dominique de Saint Pern

Source : LE MONDE | 23.11.07; www.lemonde.fr
DJERBA (TUNISIE) ENVOYÉE SPÉCIALE

On pose le pied à l’aéroport international de Djerba, appréhendant le pire : une île bétonnée, aseptisée, défigurée par cinquante années de tourisme de masse. Pourtant, dès le premier regard, elle apparaît comme un vaste jardin de palmiers et d’oliviers telle que la découvrirent Ulysse et ses compagnons d’Odyssée. D’Ajim à Hara Kbira, d’El-Kantara à Cedriane, s’étalent les vergers de dattiers, de grenadiers, de figuiers, de caroubiers – qui font sa beauté depuis l’Antiquité. Ile plate, rocailleuse. Des femmes marchent vers nulle part, drapées dans leur fouta, un voile d’épais coton blanc. De grands chapeaux de paille les protègent du soleil. La campagne est piquetée de maisons blanches rongées par l’air salé, aux allures de forteresses.

« Ici, où que vous vous trouviez, l’horizon a la couleur verte et bleue des palmiers mêlés au ciel ou à la mer », murmure Mahrzia, djerbienne, née avec le tourisme. Elle ajoute : « C’est un rêve. » Un miracle, plutôt. Car, dès les premiers signes de fièvre hôtelière dans les années 1960, une poignée de notables djerbiens s’est constituée en association de vigilance. Le paysage lui doit ses constructions basses ne dépassant jamais le plus haut palmier de l’île ; réglementation bienvenue qui dissimule les toitures sous le foisonnement des feuilles de palme, comme celle qui, en campagne, oblige à construire sur un terrain de 2 500 m2 minimum, préservant les vergers qui valent à Djerba son surnom d' »île jardin ».

Du coup, le tourisme intensif reste cantonné au nord-est où, de Mezraia à Midoun, une barrière de stuc et d’enseignes lumineuses tournée vers le golfe de Gadès sert d’écrin aux piscines, thalassos et spas, but final de vacanciers éreintés. Mais à l’ouest entre Mazrane et Ajim, au sud-est vers la Chaussée romaine, ce sont des grèves sauvages garanties sans paillotes, paradis des oiseaux, des coquillages et des enfants. Pour combien de temps encore ? Un nouveau tourisme s’annonce avec les meilleures intentions puisque celles-ci sont écologiques. Les investisseurs sont prêts, les projets se peaufinent.

Djerba n’est pas seulement un délicieux piège à farniente, elle est une île qui se bat en douceur pour garder sa mémoire. Houmt Souk reste le gros bourg tranquille que Flaubert a connu. La « capitale » offre au flâneur un dédale de rues pavées, de terrasses de cafés ombragées de bougainvilliers ou de figuiers. Les habitations chaulées, la peinture des volets et des portes rappellent que les couleurs de Djerba claquent en blanc et bleu azur. L’auberge de jeunesse a investi un ancien foundouk (caravansérail), véritable pièce de musée toujours vivante.

Le souk, avec ses ruelles aux épices, sa criée au poisson, unique en Tunisie, attire les Djerbiens comme elle le fait depuis des siècles. Sous la halle, les pêcheurs coiffés d’un chapeau de paille et fleur de jasmin piqué derrière l’oreille brandissent des guirlandes de seiches passées sur un fil en chantant leur mélopée d’enchères à une foule concentrée. Hormis le grand panneau qui prévient le touriste : « Achetez votre poisson et faites-le cuire à votre hôtel », rien n’a trahi l’âme du village. Seul tribut à la modernité, la marina qui a remplacé des entrepôts délabrés où, depuis le mois de juin dernier, il fait bon déjeuner en terrasse sous les parasols.

A 10 km dans les terres, Erriadh, le plus vieux village juif de l’île, propose une halte hors du temps. Sa synagogue El-Griba abrite l’une des plus anciennes thoras du monde. C’est ici même, où juifs et musulmans cohabitaient paisiblement, qu’au printemps 2002 un attentat à l’explosif a fait quinze morts, paralysant le tourisme pendant trois ans. Erriadh a retrouvé sa sérénité.

Au détour d’une ruelle, une façade flanquée de deux cactus : l’Hôtel Dar Dhiafa, première expérience du genre, indique la direction que le gouvernement souhaite donner à son tourisme : charme, haut de gamme, patrimoine. Ces cinq houchs (habitations traditionnelles), réunies pour former un labyrinthe de patios et de chambres, s’avèrent être un havre de calme et de fraîcheur qui transporte le voyageur des millénaires en arrière, quand Djerba était une géante.

« Cette île est un don du ciel. Tout y est original. » Il y a dans lavoix d’Houcine Tobji, historien, l’émotion de celui qui célèbre une déesse oubliée. « Elle a rayonné dès le VIIe siècle avant notre ère, à l’époque de Carthage, quand ses cousines du littoral ont attendu deux mille ans pour en faire autant. » Houcine Tobji, lui, a mis dix ans pour créer le Musée du patrimoine à Guellala, véritable îlot de mémoire en plein raz-de-marée golf-planche à voile-thalasso. Juché sur le point culminant de Djerba (52 mètres !), s’il reçoit un public encore clairsemé, sa situation dominante sur la baie de Guellala attire les Tunisiens qui aiment y contempler le soleil couchant.

Dans le palais, le touriste saturé d’images en trois dimensions retrouve le plaisir simple de scènes comme croquées sur le vif, qui évoquent la vie quotidienne depuis l’Antiquité. « Djerba a tout créé, parce qu’elle n’avait rien », précise Tobji : les huileries souterraines. Le tissage des fils d’or et d’argent à Biskri. Les poteries pour exporter l’huile et l’orge. C’est ici qu’est née la couleur pourpre, ce « rouge profond et éclatant », grâce au murex, un mollusque qui se plaisait dans les sables du Sud. Ainsi que l’emballage sous vide, sous forme de jarres bouchées avec un tissu et scellées par de l’argile.

Ile phare, convoitée puis envahie par les Vandales et les Byzantins, elle dut inventer l’autosuffisance. De cette capacité à ne compter que sur soi, restent les menzels plus ou moins à l’abandon qui émaillent la campagne entre Midoun et Mahboubine. Ces exploitations agricoles organisées autour d’une maison refermée sur elle-même représentent un exemple si réussi de développement durable et d’autarcie que l’Unesco envisage de les inscrire sur sa liste du Patrimoine mondial.

Dominique de Saint Pern